Vers Les Etoiles

37 réponses, 8245 vues


Salut à tous, en manque d'écrire, j'ai décider de m'y remettre avec ce début de texte intitulé "Vers les étoiles". J'attends bien entendu vos commentaires! Bonne lecture, j'espere sincèrement que ça vous plaira.


Vers les Etoiles



Le soleil s'était couché depuis déjà une heure, et Kristof distinguait la multitude d'étoiles qui miroitaient dans ce magnifique ciel hivernal. Des vallons jusqu'aux pics vertigineux des montagnes, tout était endormi dans la noirceur de la nuit et la blancheur des premières neiges. Même les renards s'étaient enfuis dans leurs terriers et n'en sortaient plus. Un vent aigre et narquois était apparu avec la lune, provoquant la cime des vieux chènes et des fins sapins, et taquinant les eaux limpides et tumultueuses des ruisseaux vifs et clairs. Pas un bruit humain ne se faisait entendre, pas même les hululements des hiboux et les hurlements des loups sauvages. Les montagnes paraissaient comme naïves et duppées par les ténèbres qui engloutissaient tout lumière déversant sa clarté sur son chemin.


Par conséquent, le jeune Kristof se dépêchait de revenir au foyer, où un feu dans la cheminée et une famille, pauvre mais admirable, l'attendaient. Kristof était âgé de seize ans, il était né ici même, dans la solitude des montagnes. Il était plutôt bien bâti, un jeune homme aux cheveux noirs charbon et aux yeux verts émeraude. Il vouait une véritable admiration à sa famille, qu'il aimait tant et qui comptait énormément à ses jeunes yeux. Son père, ancien soldat du Duc Léonardo Vespucci, lui apprit l'art et rudiment de du combat et de la chasse, et Kristof admirait sa sagesse et son courage. Sa mère et son frère étaient deux êtres attendrissants, il aimait se balader avec eux dans le sous-bois et la rosée du matin.


Or, en cette soirée d'hiver, Kristof rentrait d'une pénible journée de chasse. Il ne ramenait que deux petits renards et un lièvre, bien maigre satisfaction pour cette dure journée. Le jeune homme sifflotait doucement, dans l'espoir de se réchauffer et il marchait d'un pas léger et rapide, tel un prédateur retournant dans sa caverne. Il marcha ainsi durant une heure, son regard attentif scrutant les environs pour se repérer ou découvrir un quelconque danger. Kristof fut étonné de ne pas voir de fumée s'échapper de la cheminée. Peut-être sa douce mère Eléna était-elle allée chercher du bois? Il descendit l'escarpement d'une manière assurée et il arriva enfin devant son foyer.


Au début, il ne remarqua rien, puis le fait de ne pas entendre les aboiements joyeux de son chien l'accueillant chez lui le fit s'arrêter. Là, son coeur fit un bond terrible dans sa poitrine: la porte d'entrée était défoncée et la tête de son gentil chien Lagus était plantée sur un pieu d'acier. Kristof comprit immédiatement le danger et sortit sa dague de chasse,avançant prudemment, il entra dans la pénombre de la maison. Il y trouva un remue-ménage terrifiant. La maison était dévastée. Les armoires avaient été fracassées, les meubles renversés. Du poêle, il ne restait que quelques plaques métalliques tordues; de la vaisselle, des éclats de faïence éparpillés sur le sol; de la table à manger, des boûts de bois grossièrement rompus. Kristof suait et traversa la pièce pour se rendre au salon. Il ne pourra jamais oublier ce qu'il y vit: le regard vide et terrifié de sa mère Eléna, celui sauvage et défendeur de son père Friederich et celui innocent et incompris de son petit frère Mathias. Les jambes de Kristof fléchirent, le garçon s'effondra de tout son poids en poussant un cri strident qu'on entendit même à des kilomètres. Pourquoi étaient-ils tous morts? Tout d'un coup, il se sentit seul et abandonné, il s'en voulait aussi car il aurait dû être là lors du drame. Des dizaines de larmes perlaient et coulaient sur ses joues froides et moites. Soudain, ayant entendu un long râle grave et souffrant, il se retourna. Un grand homme blond et plutôt bien musclé gisait blessé à mort. Kristof se rua dessus et l'empoigna violemment, lui criant:


-"Vermine! Sac à graisse! Pourceau! Je vais te briser comme tu as brisé ma famille!"


L'homme, malgré sa douleur, parvint à émettre un sourire et siffla:


-"J'en suis navré, petit. Mais c'est comme ça que nous vivons, nous, les mercenaires. Ton père s'est bien battu, sais-tu? Les autres ont pillé ta maison et m'ont laissé là, croyant sans doute que j'était mort."


-"Où sont-ils partis?"


-"Ils suivent le chef, Magnus le Barbare. Ils remontent au Nord à l'instant même, tu n'as pas grandes chances de les rattraper..."


-"C'est ce que tu crois, pourceau, rétorqua Kristof d'une voix agressive. Je me vengerai et dormirai sur le cadavre de ton Magnus, barbare ou pas!"


L'homme mourut peu de temps après. En manque de temps, Kristof prit juste le temps d'enterrer ses proches du mieux que lui permettait cette chose si cruelle qu'est parfois le temps. Il emporta également un tant soit peu de nourriture pour son voyage vers le Nord et l'épée de son père, Carchost, qui lui rappelerait le défunt et lui rappelant sa soif de vengeance. Après un dernier regard triste et amer vers son foyer, il partit vers les étoiles septentrionales, bien décidé à venger ses proches et à ridiculiser ce Magnus le Barbare...

(Modification du message : 20-11-2005, 12:52 par Méphisto666.)

C'est pas mal du tout à deux-trois détails près :


- Un loup ça hurle, ça ne crie pas.


- Je trouve que le mercenaire est un peu trop prompt à donner tous les renseignements. Il n'a aucune raison de le faire. Il devrait au contraire éprouver du mépris pour le gosse.


- La dernière phrase où il est dit que le gosse est prêt à "ridiculiser" le boss d'en face. Ben ça le fait vraiment pas ! Ce n'est qu'un gosse qui n'a appris que les rudiments du combat et de la chasse, il est tout seul, il n'a que 16 ans et n'a aucune expérience du combat. Il est impossible que le comteur puisse imaginer qu'il va "ridiculiser" un chef Barbare. J'espère d'ailleurs qu'il n'y parviendra pas (sinon c'est Goldorack). S'il parvient à tuer son ennemi au final, il devra en baver sévère avant d'y parvenir. En fait, une meilleure fin serait un autre dénouement que la suppression pure et simple du chef ennemi. A toi de trouver une autre fin.


Ah oui j'oubliais : évite les grossièretés dans tes histoires. Le garçon peut être très en colère, mais "Sac à merde" n'est pas acceptable. Le gamin est ton héro et le lecteur essaye de s'identifier à lui. Si de tels mots sortent de sa bouche, le lecteur qui n'adhère pas à ce genre de langage se retire de la peau du personnage et de l'histoire.

(Modification du message : 19-11-2005, 22:53 par Gandahar.)

Merci de ta réponse, cher Gandahar!




Citation :C'est pas mal du tout à deux-trois détails près :

Merci, ça fait plaisir et les deux-trois détails en question vont être corrigés. Sur d'autres forums, les lecteurs ont plutôt bien aimé le méchant "subtil", peut-être une appréciation plus personnelle?




Citation :La dernière phrase où il est dit que le gosse est prêt à "ridiculiser" le boss d'en face. Ben ça le fait vraiment pas ! Ce n'est qu'un gosse qui n'a appris que les rudiments du combat et de la chasse, il est tout seul, il n'a que 16 ans et n'a aucune expérience du combat. Il est impossible que le comteur puisse imaginer qu'il va "ridiculiser" un chef Barbare. J'espère d'ailleurs qu'il n'y parviendra pas (sinon c'est Goldorack). S'il parvient à tuer son ennemi au final, il devra en baver sévère avant d'y parvenir. En fait, une meilleure fin serait un autre dénouement que la suppression pure et simple du chef ennemi. A toi de trouver une autre fin.

Evidemment :) J'ai déjà penser à une suite et perso, vu le contexte je pense qu'elle conviendra à tes attentes. Pour les grossiertés, désolé j'édite vite ça! Merci de ton passage en tout cas. D'autres commentaires?

(Modification du message : 20-11-2005, 12:51 par Méphisto666.)

Bon, puisqu'on joue à l'atelier d'écriture.


Si le but était d'écrire une nouvelle, avec un début, une fin et une trame entre les deux, c'est raté. C'est l'histoire d'un mec qui rentre de la chasse en marchant dans une forêt pour découvrir en arrivant chez lui ses parents assassinés, ce n'est justement pas une histoire. Au mieux c'est une intro.


Si c'est une intro, comme tu sembles "avoir pensé à une suite", il vaut mieux penser à la suite avant d'écrire l'intro. Cela permet de balancer une accroche en début de texte autre que 10 lignes de "les oiseaux faisaient cui-cui, les renards fermaient leurs volets..." que la suite du texte vient contredire : si son père lui a enseigné la chasse, cela fait donc des années qu'il revient seul à la nuit tombée, et donc il n'observe plus ces détails, il n'est pas non plus à l'affut des dangers éventuels (il connait le coin par coeur), il n'a pas non plus la démarche souple et rapide d'un prédateur rentrant au bercail (ça fait des heures qu'il trotte pour peu, il est crevé et déçu, au mieux pressé, au pire sa démarche est pesante).


Gandahar a raison. Fais donc attention à la structure de ton texte. L'important est dans le dernier paragraphe. Pourtant, tu bacles la découverte, le sommet dramatique, pour privilégier auparavant une longue description environnementale qui n'apporte rien à l'intrigue. Tolkien fait du cui-cui, parce qu'il a 700 pages derrière. Ce n'est pas ton cas.


Le mercenaire blessé l'attendait ? Je veux bien que ses compagnons de pillage soient de rudes saligauds, mais laisser un blessé qui peut les dénoncer, c'est bizarre.


Un mort peut tout autant porter des indices, et lancer la quête de ton héros, enflammer son désir de vengeance. Une description plus travaillée de la scène du crime, des dernières attitudes, du mercenaire, des indices, peuvent faire oeuvre de faire-valoir de ton héros (ses réactions, souvenirs, déductions), et donc faciliter d'autant l'incarnation du lecteur. Un lecteur, ça se capte, s'attise. Là, honnêtement, que ce gamin se fasse embrocher par Magnus ou pas, on s'en fiche presque. Déjà que je croyais que "Vers les étoiles", c'était de la SF.


Enfin, prends garde aux qualificatifs par trop subjectifs. Qu'est-ce qu'une famille "admirable" ? Une montagne "naïve" ? N'hésites pas non plus à dramatiser, expliciter ce qui doit l'être : ça se passe où et quand (en gros) ? Il part pour toujours ? (dans ce cas, qu'il brûle sa maison !). Il n'y a pas de curé, de religion, qu'il doive les enterrer seul ? On mange vraiment du renard dans leur coin (ou il les chasse pour leurs peaux) ?


Bref, si tu as le courage de réécrire, j'aurais le courage de relire.


Citation :Bon, puisqu'on joue à l'atelier d'écriture.

Oulà ou plutôt comment bien commencer une critique objective et respectueuse. Après, on s'étonne que le nombre d'"écrivains posteurs" diminue? Soit, je vais quand même te répondre.




Citation :Si le but était d'écrire une nouvelle, avec un début, une fin et une trame entre les deux, c'est raté. C'est l'histoire d'un mec qui rentre de la chasse en marchant dans une forêt pour découvrir en arrivant chez lui ses parents assassinés, ce n'est justement pas une histoire. Au mieux c'est une intro.

Là, tu m'expliqueras en quoi c'est raté, hein? Le petit bout de texte que j'aie posté est bien l'intro du texte.




Citation :Si c'est une intro, comme tu sembles "avoir pensé à une suite", il vaut mieux penser à la suite avant d'écrire l'intro. Cela permet de balancer une accroche en début de texte autre que 10 lignes de "les oiseaux faisaient cui-cui, les renards fermaient leurs volets..." que la suite du texte vient contredire : si son père lui a enseigné la chasse, cela fait donc des années qu'il revient seul à la nuit tombée, et donc il n'observe plus ces détails, il n'est pas non plus à l'affut des dangers éventuels (il connait le coin par coeur), il n'a pas non plus la démarche souple et rapide d'un prédateur rentrant au bercail (ça fait des heures qu'il trotte pour peu, il est crevé et déçu, au mieux pressé, au pire sa démarche est pesante).

Pourquoi ais-je fais une description cui-cui? Très simple, vu la fluidité et le style qui a plu (si si, y'en a quand même, je t'assure!), le lecteur se sent bercé et accroche donc plus facilement à la suite de l'histoire (je pense toujours que s'en est une). Pour ce qui est du reste de ton commentaire, c'est largement plus une appréciation personnelle (comme c'est souvent le cas dans ton post, tiens), je ne prends donc pas ça comme une généralisation. Faut pas m'en vouloir, je suis têtu mais je respecte mon prochain et ses idéos.




Citation :Le mercenaire blessé l'attendait ? Je veux bien que ses compagnons de pillage soient de rudes saligauds, mais laisser un blessé qui peut les dénoncer, c'est bizarre.

Je crois que tes yeux ont du loucher un instant, t'as pas du voir que les autres types le croyaient morts; et des mercos ça prend pas le temps d'enterrer leur morts, ils tuent puis s'en vont le plus loin possible le plus rapidement.




Citation :Bref, si tu as le courage de réécrire, j'aurais le courage de relire.

J'aurai le courage de réécrire bien entendu, et ce, pour entendre des remarques un minimum respectueuses et pour ceux qui attendent la suite. Bref, relis et poste si tu veux. Bonne journée.


Bon, tu le prends mal.


Classique.


Tu postes un texte, tu demandes des commentaires, tu espère que le texte plaira (ce n'est donc pas obligé), tu as deux commentaires (c'est pas mal pour tes 15 lignes sorties de nulle part), et tu râles ?


Hé, Bilout, si je n'avais pas de respect pour ceux qui écrivent, je ne passerais pas du temps à commenter, dans l'espoir illusoire que tu n'es pas là juste pour flatter ton ego mais bien pour progresser dans la distraction d'autrui. Je ferais comme tout le monde : le silence du "démm... toi" qui mène rarement quelque part, sinon jamais à ce qu'on attend.


Comprends bien que puisque tu écris ici je fais initialement partie de ta cible, et qu'à ce titre mes commentaires précautionneux valent autant que ceux d'un autre, et au moins à redéfinir ton public, avec lui si possible, ou contre lui, c'est égal. Tout cela se juge en effet au résultat.


Si tu considères déjà avoir atteint celui-ci, dispense-toi de demander des commentaires, ça prêtera moins à confusion.


Re-salut KDJE,


Je ne souhaite en aucun cas des commentaires qui ne sont postés que pour me faire plaisir, c'est hypocrite, lâche et petit. Je comprends tout à fait que certain n'apprécie pas et ils le font savoir. Ca prouve bien que rien n'est parfait et ça permet d'améliorer son texte, jusque là on est d'accord, hein. Mais, ce que j'ai pris mal ce sont tes commentaires ingrats et presque méchants, voire injustifés. Tu veux des exemples peut-être? Très bien.




Citation :(c'est pas mal pour tes 15 lignes sorties de nulle part),



Citation :Bon, puisqu'on joue à l'atelier d'écriture.



Citation :Bref, si tu as le courage de réécrire, j'aurais le courage de relire.

Quand quelqu'un entreprend quelque chose, ça t'amuse de le rabaisser? Je ne vois pas l'intérêt d'être méchant (et injuste à mes yeux), a part de prouver tes "qualités de critique de récit". Bon, après ça, tes autres commentaires plus intéressants ne sont pas faux.


Merci d'avoir si aimablement laissé ton avis général sur le texte. Je veux une réponse de ta part pour la suite du texte hein? Faudra que je m'y mettes. Bonne journée.


Tssst, tssst, tssst ! On se calme.




Citation :Je veux une réponse de ta part pour la suite du texte hein?

Voilà qui est fort impoli. On ne donne pas d'ordres à son lectorat :-)


De par sa provocation, KDJE essaye de te faire comprendre qu'une histoire, ça se réfléchit longuement avant d'être écrite. Il faut toujours se demander si ce qu'on écrit est "vraisemblable" dans l'environnement du récit. Là, il y a plusieurs invraisemblances et il espère (et nous aussi) que tu nous concoctera une suite plus réfléchie la prochaine fois. Ca fait mal de l'entendre, mais c'est comme ça qu'on progresse.

(Modification du message : 29-11-2005, 02:29 par Gandahar.)

Citation :Je ne vois pas l'intérêt d'être méchant (et injuste à mes yeux

Bon, explications :


"Sorties de nulle part" n'est pas méprisant, c'est juste un constat. Il signifie, en clair : ton effort doit être supérieur (à celui d'un auteur connu, en librairie, fanzine ou même sur les forums) parce que tu ne bénéficies d'aucun a-priori, ni positif, ni négatif. Tu n'es pas "auteur", tu pisses juste de l'octet (comme moi, c'est dire).


Je comprend et partage ton premier sentiment d'injustice (face à du Bernard Werber par exemple, qui fait du best-seller en racontant ses parties de Civilization). C'est injuste mais c'est la loi, et tu n'es pas sans savoir que la loi est dure. L'accroche, même cui-cui, doit donc être très efficace, voire provocatrice, simplement parce que la concurrence est énorme, le temps compté.


Peut-être, par ignorance de ce que c'est, as-tu pris le terme pour une insulte, mais l'Atelier d'écriture est un formidable outil. Il en existe quelques uns sur le web francophone SF/fantasy, des bons et des moins bons.


Jouer à l'atelier d'écriture signifie là-aussi, en clair : nous ne sommes pas dans une relation auteur-éditeur, mais on va faire comme si, dans l'espoir *commun* de produire au final un bon texte, selon nos critères ainsi élaborés en *commun* et, accessoirement, ceux de Warmania (ici à la fois support et cible).


Courage et courage, je m'en excuse, ce n'est en effet pas le bon terme. Je m'en suis aperçu en fermant et j'ai eu la flemme de (optimisme naïf que tu). Mea culpa donc, au profit d'un "si tu as le courage d'écrire à nouveau, j'aurais le *temps* de te lire à nouveau


(et donc d'être à nouveau méchant, injuste et ingrat comme peut l'être un ex-inquisiteur, que l'Empereur le conserve en Sa Sainte Malice).


Ecrire, c'est 90% de boulot et 10% de talent. Si tu es partant, on va donc d'abord s'attaquer au boulot.


Si tu n'es pas partant, dis-le tout de suite : pas la peine en effet de se (te) mentir.


Car l'orgueil, c'est comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais. Le mauvais, c'est tenter de riposter comme tu viens de le faire : perte de temps, rapport efficacité/objectif zéro.


Le bon, c'est fournir de suite, rageusement, une nouvelle version améliorée, prise sur le temps de sommeil, que tu pourras même signer d'un "na !" (m'accordant ainsi le droit de continuer à te surnommer Bilout, au moins jusqu'à la troisième version).


J'attends donc l'intro revisitée et la suite promise.


Et magnes-toi, steplait.

(Modification du message : 30-11-2005, 19:26 par KDJE.)

Voici enfin la deuxième partie ! J'attends bien sur vos commentaires, hein !


Le vent hurlait dans la nuit, charriant l'odeur des vieux chênes et des jeunes acacias. La lune, pleine et ronde, défiait les ténèbres de sa clarté, elle éclairait son chemin au jeune Kristof, bien content de l'avoir comme alliée. Le garçon était mal en point; les rafales lui mordaient la peau et il peinait car ses jambes devenaient lourdes, ses mouvements rigides. Il était las et fatigué, cela faisait des heures qu'il toussait et souffrait, en silence, dans l'abîme de la nuit. A certains moments, il pouvait distinguer de grands yeux rougeoyants dont les propriétaires hululaient lentement, baignant la nature de leur douce mélodie si entrainante. Mais Kristof souffrait intérieurement également. Parfois, il s'arrêtait et donnait libre cours à sa tristesse, pleurant toutes les larmes de son corps et chantant une petite berceuse, qu'il chantait jadis le soir à son jeune frère, Mathias. Il revoyait tous ces moments de bonheur, qui, désormais, le hanteront jusqu'à sa mort. Il était si seul; seul dans un monde rude et cruel.


Kristof perdit l'équilibre, s'effondra et goûta à neige fraichement tombée. Il se releva péniblement, dans un terrible effort. Il avait l'impression d'avoir marché durant une éternité, il avait perdu toute notion de temps et se contentait d'avancer, la tête baissée et le regard vide, vers les lointaines étoiles septentrionales. Il chuta et se releva encore une fois, puis une deuxième. A la troisième, il ne se releva point; il resta étendu sous un grand être sauvage, frigorifié et tremblant. Il ne devait pas faillir, pas maintenant. Le contact avec le sol froid et dur lui glaçait le sang, et il finit par céder. Il cria de toute ses forces d'une voix désespérée:


-"Je n'en peut plus ! Je n'y arriverai jamais, c'est fini ! Pardonnez-moi, je vous en supplie !"


Et il se remit à pleurer et à frapper violement l'arbre. Ses larmes perlaient et brillaient dans les ténèbres, sous l'action de la pleine lune. Il comprit sa bêtise, son erreur. Il avait agit comme un jeune sot sans cervelle, son destin était de finir congeler dans les montagnes enneigées.


-"Si tu continues à te morfondre dans la neige comme un jeune chien, effectivement, tu n'arriveras jamais à ton but, quel qu'il soit !"


Kristof eut un choc, ce qu'il avait pris pour un jeune sapin s'avançait vers lui. Il put ainsi voir un grand homme, jeune et déjà mûr en même temps, aux cheveux bruns. Il s'averait être plutôt maigre, mais musclé. L'inconnu était aussi hirsute, il avait une barbe noire qui paraissait n'avoir eu aucun soin ou intention, et l'iris de ses yeux bruns pétillaient gaiement. Le nouvel arrivant releva Kristof d'une main et d'un geste sec et puissant. Ensuite, d'une large sacoche il sortit un long manteau en peau d'ours et deux grandes tranches de pain presque jaune.


-"Tiens ! L'hiver est rude ici, ça serait dommage de mourir de cette façon non?"


Il adressa un vif clin d'oeil à Kristof, puis il alluma rapidement un petit feu, qui réchauffa aimablement le jeune garçon. Pendant que celui-ci dévorait à pleines dents ce maigre repas, l'homme des bois le scrutait d'un regard bienveillant. A sa ceinture, pendait un large cimeterre d'acier, garni de glyphes et autres motifs et un grand un bel arc était solidement accroché à son dos, avec un carquois remplies de fines fleches aussi tranchantes qu'une épée. Kristof, lui, avait toujours Carchost, qui reposait fidelement dans son fourreau. L'homme rompit soudainement le silence d'une voix claire:


-"Qu'est ce qu'un jeune garçon peut-il bien faire en ce lieu à ce moment? Ne serais-tu pas sur la piste d'une bande de brigands ignares? Je me demande quel acte cruel auraient-ils pu encore commettre?"


Kristof réfléchi quelques secondes. Il décida de dire la vérité, l'inconnu avait l'air sympathique, et puis de toute façon, il n'avait plus rien à perdre.


-"Je suis leurs traces, c'est juste. Ces pourceaux ont tué mes parents et mon petit frère sans raison."


L'homme eut l'air sincérement désolé et continua, toujours de sa voix claire.


-"Je suis navré qu'un jeune homme doive se rendre compte des difficultés de la vie si tôt. Hélas, une vie n'est pas toujours un lon fleuve tranquille, crois-moi. Je suis admiratif et stupéfait devant ton courage, et je ne sais même pas ton nom."


-"Kristof. Puis-je vous demander le vôtre?"


-"On me nomme Vanarek. je ne suis qu'un humble chasseur en ces contrées, pauvre mais honnête, et surtout bien seul."


Kristof était heureux d'avoir en quelques sorte trouvé un compagnon, un ami qui sache le comprendre. Il se permis même un petit somme pour retrouver un minimum de force, sous l'oeil attentif de Vanarek, à l'affût d'un quelconque danger. A son réveil, le chasseur était debout et le questionna:


-"Bonjour, Kristof. Es-tu prêt?"


-"Pardon?", demanda le garçon, encore fatigué.


-"J'ai longuement réfléchi durant ton sommeil bien mérité, et je vais t'aider à retrouver ces barbares ! Je connais la région aussi bien qu'un loup et tu pourras ainsi atteindre ton but, si le courage est encore en toi. Nous pourrions même tomber sur certaines personnes qui pourraient nous être fort utiles..."


Kristof ne dit rien, il ne savait comment remercier Vanarek qui lui souriait affectueusement, comme un père.

(Modification du message : 12-12-2005, 22:21 par Méphisto666.)