Mort d'un Champion

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LA RENCONTRE

« Il n’en est pas question, TéOTep, nos ordres sont clairs et je les approuve. Le commerce humain est indispensable à notre survie. Tu connais la situation sur notre nouvelle terre d’accueil. Tout nous manque. Il nous faut absolument des bras. »

« Tu as changé, Antargos, il y eut une époque pas si lointaine, où tu aurais banni de telles pratiques »

« Les célèbres orgies et bacchanales que tu diriges font aussi parler d’elles tu sais, TéOTep, et je n’ai pas souvenir que tu te comportais alors de cette façon sur Prospero. »

« Et bien soit !, puisque tu ne m’écoutes pas, nous suivrons donc à la lettre les ordres et la mission du Chapitre. Oublions cette fâcheuse discussion. »

Assis sur un container dans la soute du cargo, Antargos était songeur.

… TéOTep a raison … pensa Antargos ... Nos gens meurent par centaines sur cette maudite planète magique. L’esclavage s’il est une solution nous salit et salit le Chapitre.

Cinq ans ont passé depuis la diaspora et notre chapitre a déjà considérablement changé. Les mentalités évoluent, la rancœur est devenue la conseillère de tous. La misère de notre peuple n’est pas une bonne chose, elle ne fait qu’exacerber la haine.

Et puis il y a ce problème préoccupant des mutations. Frère Thesorus ressemble de plus en plus à un cadavre, il ne semble pourtant pas en souffrir... Des bruits courent sur l’étrange don d’ubiquité de Mikaëlios, il faudra que je prenne le temps de lui parler.

Le jeune Théius me préoccupe aussi, cette protubérance qui lui pousse dans le dos est inquiétante. Je l’affecterai à mon escouade…

La seconde Compagnie, menée par Antargos, avait pris ses quartiers dans le vieux vaisseau de transport Carolinos depuis déjà deux mois. Le voyage avait été terriblement long, traumatisant sur bien des points. L’eau n’était guère potable, l’air n’était pas non plus de bonne qualité, surtout depuis les derniers incidents sur l’usine de décarbonatation. Le Sergent Ifraciüs avait instauré une discipline de fer parmi les hommes, enchaînant les entraînements à un train d’enfer. Antargos avait été obligé d’intervenir à plusieurs reprises, après de nombreux accidents. Il est vrai que ses hommes, rongés la plupart par un désespoir profond, se donnaient corps et âme à leur chapitre, leur unique famille désormais. Nombreuses étaient les demandes des guerriers de la compagnie qui passaient leur peu de temps libre dans l’étude approfondie des différentes sciences de l’Ether. Magnus avait levé les dernières interdictions liées à l’examen exhaustif des arcanes de l’Empyréan.

……….

« Prendre d’assaut la forteresse Motma avec ce cargo est la chose la plus stupide que je n’ai jamais faite depuis longtemps, Seigneur Antargos. »

Cette phrase avait jeté la consternation sur la troupe. On était à la veille de l’attaque et l’inquiétude se lisait sur les visages de tous. L’inspection n’était pas terminée et Antargos avait lu la peur dans les yeux de ses hommes. Il ne l’aurait jamais pensé. Une colère sourde l’envahissait. Des Space-Marines… L’Elite de l’élite. Jamais leur cœur n’avait tremblé pourtant. Que se passait-il dans sa compagnie ? Par tous les dieux de l’Empyréan, il le saurait. Iphrion avait barroudé avec lui plus de 10 ans, ce qui avait dû lui donner le courage de l’apostropher. C’était leur seconde expédition depuis leur installation sur la planète des Sorciers, et durant l’assaut du croiseur Violation des Enfants de L’Empereur, il y a deux ans, Iphrion s’était battu comme une bête fauve, recevant les honneurs même de Magnus en personne !

Le geste d’Antargos fut sec et incroyablement rapide. En rengainant sa nouvelle lame noire, Iphrion le regardait encore d’un air étonné, où la surprise se mêlait à la supplication. Son corps se détacha de la clavicule droite à l’aine, s’affalant lourdement sur le sol dans une gerbe de sang et d’étincelles énergétiques.

« Je n’accepterais JAMAIS que l’on remette en cause mon autorité ! JAMAIS ! »

« Y a-t-il des candidats à une discussion plus approfondie? »

… Nous sommes en train de te perdre, mon ami …

pensa le chef des Maîtres du Temps, Mikaëlios.

… La souffrance te fait dérailler, un jour, je m’en irai …

Il n’y avait plus de consternation dans l’assemblée. La peur était toujours présente, mêlée maintenant de crainte et de respect. Antargos discerna quelques sourires, et se dit qu’après tout, autant commander à des fous qu’à des lâches.

« J’en profile pour vous détailler le déroulement de la mission :

La forteresse est sur une des lunes d’Ephris.

La compagnie des pirates de Varax reste au Cargo, ils s’assureront de la protection de ce dernier, de l’embarquement du pillage, et du contrôle du quai principal et des docks.

Les sections 3,4,5,6 vous prenez le contrôle du QG et de la caserne. Les Maîtres du temps de Mikaëlios supervisent cet assaut.

Section 7, le générateur, acquisition et protection.

Section 8, quartiers de vie, pillage humain.

Section 9, entrepôts, pillage.

Section 10, aux ordres des Vampires.

Je ne vous rappellerai pas le timing : on a 88 minutes. Après les ennuis commencent avec l’arrivée des Poings Impériaux.

Je ne vous rappelle pas non plus l’importance de la mission : la pierre esprit capturée par ces derniers est actuellement analysée dans la forteresse scientifique. Magnus la veut à tout prix.

TéOTep, as-tu quelquechose à rajouter ? »

« Soldats, ne repartez pas les mains vides. Notre peuple souffre par manque de tout. Générateurs portables, outils, vivres, matériels de soins et de soutien, bref attrapez n’importe quoi, tout est bon, surtout le matériel de forage et les combinaisons isothermes.

ÏosOtep ? »

« Soldats, je vous rappelle qu’après la récente capture de l’Arthémion la semaine dernière, il apparaît que le temps ne s’est pas déroulé de la même façon durant notre séjour sur notre nouvelle planète ainsi que pendant le trajet. 200 ans se sont écoulés dans ce secteur, la haine que les forces du Faux Empereur ont envers nous s’est encore exacerbée.

On ne vous a pas non plus signalé que la forteresse Motma est devenue avec les années un nouveau centre de recherche sur l’étude de la magie. Ces porcs utilisent des techniques de la proto-histoire pour essayer de comprendre les tenants et les aboutissants d’une science qu’ils sont incapable de nommer.

Je rappellerai donc à tous les sages principes de notre bon TéOTep, ramassez tout ce qui pourra avoir une quelconque valeur magique à vos yeux…

Seigneur Antargos… »

« Extinction des feux dans deux heures. Les consignes pour demain sont sur l’écran de service. Magnus est notre Souverain, il est la lumière dans la nuit, il est l’œil qui voit tout… A mon Commandement, Rompez ! »

……….

« Ouverture de la rampe d’accès principale »

Le capitaine des pirates puait tellement que le jeune Théius sous couvert de tester son casque en profita pour le capeler. Seul Thésorus ne semblait pas incommodé par l’odeur. Les Vampires et la Section 10 étaient au complet. Le QG d’assaut avait été installé dans le Central Opération du vieux Cargo. Certes les deux sections étaient un peu à l’étroit, mais le moral était bon. Dans le claquement sec des premiers tirs de bolters, des cris, et de l’alarme bruyante qui retentissait désormais dans les intercoms des sections reliées au CO, les guerriers avaient repris le contrôle de leur vie et de leur esprit. La mission était difficile, certes, car la célèbre station Soleil Impérial des Poings Impériaux n’était pas si loin que ça, de plus les renseignements sur la garnison de la forteresse Motma avaient été contradictoires…

Avec les minutes qui s’égrenaient néanmoins tout se déroulait convenablement, cette mission culottée pouvait peut être réussir finalement.

La radio du QG grésilla :

« Section 8. Objectif atteint »

« Section 9. Objectif atteint »

« Section 9. Entrepôt sous contrôle. Inventaire rapide et début du pillage »

« Maître du Temps. Accrochages sérieux sur Objectif »

« Section 8. N°6 non opérationnel, N°6 se replis »

« Ouairg, cé Raüs le Porc, cé bon on est au point pour les docks patron ! »

« Section 8. Objectif sous contrôle. Début du pillage »

« Section 7. Objectif atteint . Générateur sous contrôle »

« Maître du Temps. Perte signalée. Je répète. Perte signalée »

« Maître du Temps. Perte N°3.2, N°3.7, N°4.3 »

« Maître du Temps. Perte N°3.4 »

« Maître du Temps. Escouade 3 non opérationnelle, Escouade 3 se replie »

« Maître du Temps. L’Objectif n’est pas sous contrôle. Opposition indéterminée mais puissante. »

Antargos d’un calme absolu la minute d’avant se déconcentrait peu à peu. De petits éclairs multicolores qui le caractérisaient tant au combat commençaient à pointer sous son armure. « Putain de putain de putaaainnnnn !»

TéOTep sourit, voilà un langage que son ami n’employait plus depuis déjà bien longtemps. Il fit signe aux Vampires et à la Section 10 de se lever.

« Maître du Temps. N°4.1 N°5.8 non opérationnels, se replis »

« Section 9. Message personnel : Découvertes sur certaines caisses des emblèmes des armoiries de Rogal Dorn »

« Ouairf, cé encore Raüs le Porc, j’té pas dit patron mais y avait des Poings Impériaux qu’on vient juste de finir de buter. Garce on a eu du mal. Ces fils de putain protégeaient un vaisseau de transport de classe Imperator dans le dock N°3. »

« REPLIS IMMEDIAT !, Je répète, Replis immédiat à toutes les escouades ! »

Antargos fulminait.

Personne n’osa piper mots. Le célèbre voile noir de ses yeux avait considérablement assombrit son regard, qui lançait désormais des éclairs. TéOTep rompit le silence, la gorge nouée.

« Il faut aller les chercher, Seigneur, on ne peut pas les laisser là bas »

Un sourire naquit sur les lèvres du Champion, son regard plongea dans celui de TéOTep.

… Non, mon ami … se dit-il … Nous ne laisserons tomber personne…

« En avant Messieurs, il nous reste 52 minutes pour sauver les Maîtres du Temps et leurs hommes… »

Sur le quai principal, le désordre était à son comble. Des files de chargement de matériels de tous types encombraient les allées et les pontons, les cris des pirates et les hurlements des civils terrorisés saturaient le brouhaha ambiant.

On vit Antargos attraper le chef des pirates par le col, le soulever, chuchoter à son oreille, puis se dernier valdinga dans les caisses en beuglant.

La progression vers le QG de la forteresse fut aisée. Les hommes de Mikaëlios n’avaient pas fait dans la dentelle pour s’ouvrir les passages désirés. Ils arrivèrent près de la caserne. Les sols de plastacier étaient tellement instables, avec les explosions des combats alentours, qu’Antargos ordonna de passer sous les superstructures du pont 3 de la citadelle.

La troupe y croisa alors quelques Fils qui titubaient en rentrant hagards vers le vaisseau.

« Quelle est la situation, Quelle est la situation! » cria Antargos en secouant le premier venu. Le pauvre homme avait le bras désarticulé.

« … Le chef se démène comme un enragé, Seigneur … Il n’arrête pas de chanter les litanies de Marion … Les Poings Impériaux sont au moins une cinquantaine, le Seigneur Rogal Dorn est avec eux paraît-il… sont appuyés par un collège de prêtres et de soldats … On est mal barré … Le Sergent Ifraciüs est mort. Nos hommes se sont repliés dans la caserne qu’ils ont investie, ils sont désormais encerclés, le QG ne pourra être sous contrôle … »

Antargos le relâcha prestement puis cria à l’intercom :

« Section 7, déclenchement de la phase Béta, je répète, déclenchement Béta »

Une explosion sourde ébranla la citadelle. L’équipe se retrouva instantanément dans une semi-obscutité. De petits objets se mirent à flotter dans l’air un peu partout.

« Plus de ventils, de com, de sécurité, on est pas mal… Thésorus, tu me fonds le plafond là bas, ça va être à nous »

TéOTep accouru près de Thésorus en maugréant. « Fait gaffe, regarde là bas…, ces poutrelles sont descellées, toute la structure est foutue et part en vrille… Par les dieux fait gaffe, mais fait gaffe bougre d’abruti ! »

Toute la structure du pont trois s’effondra dans un immense vacarme. Les poutres de plastacier se plièrent ou rompirent sous le poids des affrontements et des ruines du dessus. Le malstrom de corps, d’objets, de sang, de lumières et de cris, de poussières et de rafales de Bolt ou d’armes légères devint indescriptible. La partie Ouest du pont 3 venait de crever sur l’équipe.

C’était la ruée, des hommes en uniforme léger s’écrasaient au sol ou sur l’escouade des Fils, totalement prise au dépourvue. Le vacarme devint infernal. Les Fils de Magnus et les Poings Impériaux s’affrontèrent dans un face à face épique, ignorant les nombreux blessés aux alentours qui ne bénéficiaient pas d’armure énergétique, ensemble pêle-mêle de corps tordus, déchirés, d’agonisants ou de paralysés dans les débris alentours ou en suspension.

ÏosOtep perdit soudainement sa jambe, balayée par une gerbe de plasma. Il ne cria pas mais psalmodia calmement une sombre incantation à terre: une superbe bulle bleu le recouvrit alors. Le jeune Théius fut complètement sonné par un plafond qui s’abattit sur lui. L’affrontement atteint son paroxysme. Les forces en présence se battaient désormais sur deux niveaux. TéOTep répondait en cœur aux complaintes de Mikaëlios, pourfendant de-ci de-là les gardes qui tentaient de le mettre à terre. On vit Thésorus sucer la cervelle d’un prêtre ennemi dont il avait arraché la tête.

Antargos était fou de rage, les minutes s’envolaient et l’espoir de revenir au vaisseau s’amenuisait. Il devait donner l’ordre de départ immédiat au Cargo, ainsi que l’ordre de surgénération du réacteur principal de la forteresse, ce qui détruirait alors une partie de la lune et eux avec. Mais la folie du sang l’avait gagné, et il ne répondait plus de rien. Les Poings Impériaux l’assaillaient de toute part et il se battait comme un démon. Ses yeux désormais complètement noirs étaient l’incarnation de la folie destructrice d’une machine à tuer. Des rayons énergétiques multicolores parcouraient sont corps, carbonisant à souhait les soldats alentours. Dans la folie des éléments déchaînés, il vit soudain un champion Impérial massacrant gaillardement les restes de la 10ème escouade à l’aide de son immense hache énergétique. Il se rua sur lui telle une bête enragée. Le champion par deux esquives parvint à se remettre d’aplomb et fit pleuvoir sur Antargos une succession d’attaques toutes aussi rapides et soudaines. Antargos ne se contrôlait plus et les nombreux coups qu’il reçu ne suffirent pas à l’arrêter. Sa main parvint à bloquer la Hache du terrible guerrier, et sa lame s’enfonça lentement dans le corps du Space Marine. « Soit Maudit Guerrier des Enfers », eu le temps de susurrer ce dernier. Antargos le jeta au sol, et reprenant son souffle il essaya de faire le point. La situation prenait une tournure détestable.

« Tu ne m’as pas achevé, Guerrier Maudit, voilà une regrettable erreur… »

Il se retourna : une bombe à fission… L’explosion fut immédiate et violente, pulvérisant le corps du Champion impérial. Antargos fut projeté sur la proche cloison qui éclata sous le choc.

Le vide. Une chute d’au moins 100 mètres. Il atterrit mollement sur des Champs de gravitations.

Sa tête le faisait horriblement souffrir, ses oreilles ne cessaient de bourdonner. Peu à peu il reprit ses esprits. Son bras était vilainement amoché, et sa plaque pectorale laissait échapper un filet de sang. Il avait du mal à respirer. Il retira son casque hors d’état et avala goulûment une bouffée d’air frais. La bataille continuait plus haut.

« Merde, merde, Meeerde ! »

…Bah !, se dit Antargos, TéOTep et Mikaëlios se débrouilleront, ils sont imbattables quand ils sont réunis. Je suis dans un puits ascensionnel… Je dois rapidement foutre le camp d’ici.

Là une entrée de service…

La porte céda facilement, et s’ouvrit sur une succession de salles très étranges : un centre d’étude ou de recherche assurément. Antargos tout en forçant quelques portes et en regardant distraitement autour de lui se parlait inconsciemment, laissant volontairement son esprit surchauffé se calmer.

… Il doit bien me rester 26 minutes avant l’arrivée en masse des Poings Impériaux, et on n’aura pas une minute de plus, ces gars là sont des rapides. Où est donc cette foutue sortie ?, il devrait y avoir un ascenseur non loin d’ici pourtant…Les pouvoirs de TéOTep ne lui serviront jamais à rien, mais quel meneur d’homme, et quel filou. Mikaëlios est bien étrange depuis quelques temps, ses études qu’il mène sur le Temps ne lui apportent rien de bon. J’espère qu’ils s’en sortiront, je suis trop dur avec eux. Mais une nouvelle ère de malheur débute pour nous, nous devons être forts, plus forts que nos ennemis. Ils doivent le comprendre. Il le faudra bien. Essayons cette porte …

Elle s’ouvrit sur une salle finement décorée. L’ascenseur était là, mais il y avait aussi un important matériel alchimique, minéral, et une grosse documentation jetée pêle-mêle sur de nombreuses tables. Au niveau -1 ce laboratoire ne pouvait être que celui mentionné par ÏosOtep . Il lui restait 12 minutes. La possibilité même minime de ramener un artefact valait le coup, il fallait penser en effet à effacer le lamentable échec de cette mission au yeux de Magnus.

Deux choix s’offrait à lui. Fouiller la salle ou attaquer la porte blindée bardée de verrous au fond de la salle. Quand il se rendit compte que la porte ne se fermait que de son côté, il opta pour la seconde solution.

Un léger doute l’assaillit néanmoins quand il l’ouvrit. Et quoi ! se dit-il, il était Antargos ! le Champion de la deuxième compagnie des Milles Fils ! La chose si bien claquemurrée derrière cette porte n’avait qu’à bien se tenir…

Déception. Il n’y avait rien dans cette salle hormis un tout jeune bébé qui braillait sur une table. Un vieux rideau au fond et le même bordel indescriptible que dans la salle précédente. Antargos s’approcha du bébé et retira le fin voile couvert de runes qui le recouvrait. Une expression de dégoût recouvrit son visage. Des censeurs et fonctions vitales, des tuyaux remplis de liquides visqueux, fils et gaines électriques, parcouraient et plongeaient dans le corps du pauvre bébé. La plupart des câbles étaient reliés à un tableau de commande. Pas de regard. Il avait été énucléé. Son petit ventre était bouffi et verdâtre. De sa gorge sortait un tuyau dont les hurlements étaient propres à maudire une planète entière. Antargos sentit tout de suite que cet enfant était un Passeur, aussi à l’aise dans le monde réel que dans l’Immatérium. Un de ces êtres uniques aux pouvoirs magiques développés, véritable balise dans l’Empyréan.

« Ton calvaire est fini, petit… »

La rafale de Bolter désintégra le table de commande, et le bébé s’éteint doucement.

En soulevant le rideau, quel ne fut pas la surprise d’Antargos de découvrir en cul de sac une immense salle. Là encore un enchevêtrement indescriptible digne d’un centre d’alchimie millénaire. Hormis une vieille femme cloué au proche mur de droite, pas âme qui vive. Elle avait subit le même sort que le pauvre enfant, et arrivait sûrement à la fin de sa vie. Son corps agonisant était lui aussi bardé de cette technologie atroce, et dieu seul sait depuis combien d’années elle séjournait dans ce triste état, les fonctions vitales de son pauvre corps supplantées par ces instruments infernaux.

Au centre de la pièce trônait une grande bulle de verre ainsi que de nombreuses machines. Un spectre, aux reflets multicolores, virevoltait comme un fou à l’intérieur. Vision cauchemardesque que de voir cet être en lévitation, totalement décharné et sans jambes, recouvert de brumes étranges et multicolores. C’était la première fois qu’Antargos voyait une telle chose. Il était fasciné. Il ne remarqua même pas d’ailleurs la multitude d’objets magiques éparpillés ça et là.

Il fallait partir. Tout en fixant la bête, qui le dévisageait maintenant, il ramassa distraitement une demi douzaine d’objets éparses et se retourna.

« Je te sens, tu es là, t’ai attendu si longtemps, si longtemps… »

« J’ai mal, j’ai si mal. Aides moi… »

« Je t’interdis de rentrer dans ma tête saloperie !… »

« Tu n’es qu’une saloperie d’engeance démoniaque et je te laisse ici ! »

Un long sanglot déchirant, une plainte lugubre.

… Par l’Empyrean, se dit Antargos, je deviens fou…

« Papa, j’ai mal, papa… où est ma maman…je veux rentrer maison… »

Antargos se rua comme un fou vers la vieille femme.

Ses yeux avait été crevé depuis bien longtemps, et on avait dû arracher sa langue à la tenaille. Son visage centenaire était encore ravagé par la souffrance. Quelle inimaginable force d’esprit avait dû avoir cette pauvre damnée.

Antargos sentit alors…

La douce carresse. La douce carresse que Fiolan-Vie lui envoya en pensée…

L’horreur.

L’horreur de l’existence. L’horreur de cette souffrance qui l’envahit soudain et lui ronge l’âme..

La souffrance et son hurlement… L’horreur.

Il se broya la tête de ses mains gantées, la mort, oui, mourir tout de suite…

Hurler avant, hurler sa haine du Monde et cette souffrance soudaine.

Le cri fulgurant qui sortit de sa bouche, de son être d’Ether, explosa comme une bombe. L’onde de choc parcouru la forteresse et se perdit en cercles concentriques dans l’Espace.

Antargos ne sût contrôler son Essence et l’explosion énergétique qui naquit de son corps désintégra la salle et le niveau.

Et l’on vit alors le Warp se confondre avec le réel. On vit le monde s’ouvrir à l’Empyrean. Dans les brumes des limbes, bercées de la souffrance du Guerrier et des combats alentours vinrent les êtres de lumière, vinrent les Horreurs de l’ancien Monde.

Leur corps étaient légions et légions étaient leurs couleurs. Leur cri était la fin des temps et de leurs bouches sortaient les flammes du Warp et des Enfers.

Et l’on entendit la Voie de L’Architecte.

Le Modeleur vint. Il berça longuement le Héros dans ses ailes et le réconforta.

Et la bataille reprit de plus belle. On dit qu’elle dura une éternité.

Mais l’on dit et l’on vit tant de choses ce jour là…

(Modification du message : 03-03-2004, 00:31 par TéOTep.)

Hooooooo .....

Comme a avalon faudrait lui couper les mains lui aussi ;-)

Plus sérieusement je soutiens que tes récits sont entrainants , bien rythmés et le résultat est que l'on n'arrive pas a s'arrêter en cours de route ...

J'apprécis ton style d'écriture et t'encourage vivement s'il y a une suite !

++


C'est fantastique.

On semble tout comprendre du er coup mais après plusieurs relectures on se pose plusieurs questions qui mettent mon cerveau en ébullition.

Qui est ce bébé ?

Pour n'a t il plus d'yeux ?

Qui y avait il au petit dej d'Antargos ?

Encore bravo, et l'architecte est vraiment sympa vous ne trouvez pas ?


Le bébé serait apparamment un puissant psyker qui sert de balise , tu sais les fameuses balises que les warpeux utilisent pour se repérer ;-)

M'enfin j'adore la façon que tu as de représenter le virement de bord d'antargos , l'avance du chaos en son sein ...

++


Notre Champion a abandonné sa nature humaine, il passe désormais au second plan pour moi: Cap maintenant sur ses camarades.

Le prochain chapitre sera un chapitre de transition, mené par notre ami à tous: TéOTep. Suivrons alors les récits du véritable héros (dont je tairais le nom pour l'instant, histoire de vous faire marner...).

L'épilogue sera de TéOTep.

Je reprendrais tout ça dans deux bonnes semaines. Mon emploi du temps étant bien trop chargé ces temps ci.

A+


Wha...

Bon, je sais j'arrives après la bataille, mais je ne crois pas que ce soit grave.

Tu arrives vraiment à mettre le lecteur en situation, et à décrire l'univers ultra-tourmenté de W40k. On voit trop souvent des histoires de gentils SM pourfendant les méchants cahoteux, mais on a si peu souvent l'occasion de voir l'envers du décor. C'est vraiment le genre d'histoires que j'aime: un brave type se retrouve confronter à des évènements auxquels ils ne peut faire face, et doit aller fouiller dans les tréfonds de son âme, révélant sa véritable nature.

Plus l'histoire avance, et plus elle est intéressante et prenante, preuve que tu maitrises de mieux en mieux le sujet.

Mais euh... la fameuse suite...

Elle est où??


Waou... Des SM humains! :P

(Très) bien écrit, entrainant - bon récit.

Et félicitations concernant ce qu'on a vu de ton champion, pour l'instant. Antargos fait très humain. Grrr, tu m'as donné envie d'écrire. :D

Bon, y'a plus qu'à attendre la suite, hein.

Sniff.


Je tâcherai de continuer ça cet été.

Je suis actuellement satellisé de travail.

Il est vrai qu'il est très prenant d'écrire, mais ça bouffe un temps considérable. J'ai un autre gros souci: je ne connais pas assez le fluff de 40K. Je puise allègrement d'ailleurs mes infos sur le Net (Taran en particulier).

Et encore une fois ça bouffe du temps.

Saloperie de temps qui passe.


snif snif !

Serieusement tu a un style d'esriture presque parfait ,ton recit est trés vivant ,bien construit et l'histoire tien bien la route .J'aime bien le point de vue d'un TS ,tu explique bien le pourquoi du comment ils sont devenues mechants ,et haineux envers l'imperium .Par contre l'aspect gors barbare des SW ,je kiffe pas trop (honneur d'un joueur SW oblige ) ,et je te rappelle que les SW (enfin Logan grimnar seulement a priori) sont d'une humeur chaleureuse et "conviviale" qui tranche avec celle d'autre chapitres .

Mais sinon rien a redire ,sauf : ON ATTEND LA SUITE


Superbe! J'adore!

Vivement que ton emploi du temps te permette de continuer!

Citation :et je te rappelle que les SW (enfin Logan grimnar seulement a priori) sont d'une humeur chaleureuse et "conviviale" qui tranche avec celle d'autre chapitres
Les Space Wolves ne seraient pas ce qu'ils sont si ils étaient chaleureux et conviviaux a la bataille... Ils étaient envoyé là pour mettre à sac le monde d'une légion de Space Marines, la convivialité aurait été assez déplacée...