(09-04-2020, 03:36)mathieu a écrit : Jalikoud: ces messages sont-ils publiés quelque part? Je suis tenté d'en faire part à quelques amis toubibs ici en première ligne, mais j'imagine que si je commence par "j'ai entendu dire que", ils ne vont pas écouter bien longtemps. 
@"mathieu" : le message circule sur le groupe facebook de l'UFLM (syndicat composé d'un regroupement de professions médicales et paramédicales à la communication sans langue de bois). Le Dr Jourdain fait référence à un Whatsapp que je ne connais pas mais des internes m'ont dit l'avoir vu passer plusieurs fois sur des groupes type 'les médecins réanimateurs du (numéro de département), etc...
On peut aussi lui écrire via sa messagerie pro, si le message provient d'un confrère de n'importe quelle nationalité, il sera ravi de lui répondre ou bien ce sera un autre médecin qui lui répondra (ils ont mis en place une sorte de 'veille courriel' de ce que m'a dit un pote travaillant en réa au CHU de Lille).
Ils ont probablement des mailing lists pour communiquer entre eux également.
Le décret précise que le Ritrovil (qui sert à plein de choses

) peut être administré dans un cadre de soins palliatifs chez les personnes très âgées présentant une détresse respiratoire aiguë massive (souvent due à une PIA consécutive au covid-19). L'autorisation ne vaut que dans ce cas. On est très très loin d'une légalisation de l'euthanasie. La réaction est outrancière.
C'est un peu comme si on autorisait certaines personnes dans des circonstances bien précises à porter un pistolet à bouchon le lundi. Le mardi, quelques députés hurlent à la venu de la NRA en France avant d'affirmer que tous les Français allaient se cartonner à l'arme automatique avant la fin de la semaine

.
Ce médicament agit comme un sédatif à effet lent, la personne 'part' tout doucement (elle glisse petit à petit dans le sommeil) et surtout sans douleur. La mort par asphyxie est très douloureuse et angoissante.
Le but n'a jamais été de tuer les patients mais de leur permettre de s'éteindre humainement quand il n'y a vraiment plus rien à faire pour les soulager.
Le souci étant que normalement ce médicament n'était pas prescriptible par un médecin libéral et ce sont eux qui prennent en charge les patients dans la majorité des ehpad. L'accord de prescription actuel est transitoire.
Si on se met à leur place dix minutes, on imagine le désarroi : des patients très âgés, vraiment pas en bon état général (GIR 1 ou 2) qui suffoquent littéralement et pour lesquels la structure ne peut pas proposer grand chose étant donné les moyens misréables sur place si ce n'est un peu d'oxygène (qui ne suffit plus quand tes poumons sont tout enflammés et rempli de fluide). Transfert en réanimation refusée car patient non-prioritaire. Et l'intubation est un processus bien violent/pas du tout anodin pour un organisme en bonne santé, je n'ose imaginer sur une personne très âgée.
On la laisse agoniser comme une carpe sortie de l'eau pendant des heures en sachant pertinemment qu'elle va souffrir horriblement ou bien on la soulage en lui permettant de s'en aller de la manière la plus apaisée et humaine possible ?