Châtiment

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Citation :Mais ce que je ne comprends pas, c'est la remarque du h. J'ai eu beau reprendre mon texte, je ne l'ai pas oublié. (???)
Il y a deux H à HolotHèque, c'est le deuxième que tu oublies. C'est mal, car tu perds ainsi du temps alors que tu devrais écrire jusqu'à t'en faire brûler les yeux.

@KDJE : Espèce d'esclavagiste! Et comment je vais faire pour écrire moi, sans mes yeux! Déjà que j'en ai perdu un pour ne pas avoir su que les biberons Omphalien étaient remplis avec de la poussière de casque Taranais! Vais me plaindre aux responsables de Tarn moi, si ça continue. Et puis désormais, holotèque ne prendra plus qu'un seul "h" parceque na d'abord! ;-)


@ Souris :




Citation :Toujours, toujours bien.

Merci. :-)




Citation :Je savais que la fille était une vicieuse près à le balancer et à le faire arrêter.

Rohhhh!!! tout de suite! Et la présomption d'innocence, hein!


* * *


Des voix lointaines. Des voix assourdies, comme enveloppées dans un tissu épais. Un tissu épais et nauséabond. Damas se sentait comme écrasé, broyé par le poids d’une montagne. L’air lui manquait, une douleur sourde battait dans son crâne. Les voix…Lointaines… si lointaines… Et le néant.


* * *


« J’y crois pas… Ce connard respire toujours. Sergent, qu’est ce qu’on en fait ? »


Damas ouvrit difficilement les yeux. Un voile rouge de souffrance lui barrait la vue, mais cette voie aussi désagréable ne lui était hélas pas inconnue. Le sang-bleu sentit deux mains agripper fermement ses épaules. Quelqu’un le tirait au sol, mais le poids du monde semblait avoir élu ses jambes pour domicile. Sans lui payer de loyer, bien évidemment.


« Pousses-toi l’Omphalien. »


Un grognement d’effort. Damas sentit qu’on lui dégageait les jambes. Retour au propriétaire. Petit à petit, le sang bleu récupérait tous ses sens. Suffisamment pour sentir son crâne broyé. D’autres mains se mirent à le manipuler sans ménagements. Sa tête fut tournée en tous sens, des mains fermes palpèrent son corps, sûrement à la recherche d’os cassés. En tout cas, ce n’était pas pour sa solde mirobolante.


« C’est bon, il va bien. Avec quelques bandages, il sera comme neuf. Mais il a eu de la chance. »


Cette fois c’était Sac à gnôle qu’il parlait. Si le médecin du diable se déplaçait pour lui, c’est qu’on devait le tenir en haute estime là-bas. Suffisamment en tout cas pour lui procurer quelques soins. Le sang bleu secoua la tête. Ses forces lui revenaient enfin, et il put distinguer la montagne qui peu de temps auparavant l’enserrait dans un carcan infernal. Un carcan de chair verte. A ses côtés, la gigantesque créature qui l’avait assailli gisait, le torse déchiré par les tirs que Damas avait décoché avant de recevoir un coup fatal. Le monstre avait du tomber de toute sa masse sur lui, et c’était un vrai miracle qu’il ne meure pas étouffé. Pour autant, le légionnaire ne s’en sortait pas indemne.


Sac à gnôle, toujours affublé de ses gants à la propreté douteuse s’affairait à enserrer le crâne de Damas dans d’épais bandages jadis blancs. Du sang coulait encore sur le visage du noble, là où le hachoir rouillé du monstre l’avait heurté. La chance était de son côté, si tant est qu’affronter encore ces monstres fut une chance.


« Sergent, les autres sections ont pris position autour du commercia. Le lieutenant Khalgar s’impatiente, il demande ce que vous foutez. »


« Transmettez que nous arrivons. La zone est pleinement sécurisée, les bibelots peuvent venir prendre possession des lieux. »


Cette voix… Wael. Le sergent Wael. Damas eut un moment de surprise à la vue de l’homme qui s’acharnait sur lui depuis l’épisode malheureux de la marche forcée. Ce dernier semblait se désintéresser du nocturnien. Il semblait de même métamorphosé. De la suie camouflait son visage, son uniforme et son fusil laser ayant reçu le même traitement. A vrai dire, la douzaine d’homme de sa section semblait avoir reçu le même traitement.


Un camouflage adapté à la nuit sans lune qui recouvrait les ruines de la cité.


« Mettez le debout, on bouge. Je veux que dans cinq minutes nous ayons rejoins nos positions. 4-4-902, tu ouvres la marche. »


« Oui sergent. »


Poubelle, Sac à gnôle, Wael et ses chiens de garde. Si l’Empereur avait le sens de l’humour, lui seul devait bien rigoler à ce moment là.


Damas fut redressé sans ménagements, l’un des hommes de Wael lui fourrant de force son fusil laser dans les mains. Un homme désarmé est un homme mort.


Puis sans un mot, la section s’enfonça dans les ténèbres de la cité. L’officier déchu hésita un instant, avant de suivre ceux qui l’avaient tiré de sa prison. Mais le trouble habitait le jeune homme. Quelque part, il était sûr d’avoir entendu les portes lointaines d’un palais éloigné se refermer.


* * *


Eric Damas se jeta sur sa ration de nourriture. La faim tenaillait son estomac ; il lui semblait que son dernier repas remontait à des siècles, et même l’amas de résidus lui servant de substance nutritive ne le rebutait pas. Ses compagnons semblaient eux aussi occupés à remplir leur ventre affamé ; sage précaution, car nul ne savait si l’intendance arriverait à les fournir le jour suivant. Seul le sergent restait dans son coin, attaché à la radio qui lui avait été fournie. Il semblait capter des dizaines et des dizaines de messages codés ou non, dont il était le seul à connaître le code.


Mais il ne fallait pas être devin pour constater que la situation étai loin d’être brillante. En cinq minutes à peine, Damas avait enjambé plus de cadavres qu’il n’en avait vu durant toute sa carrière dans la ruche de Nocturnus. Et pourtant, l’Empereur savait combien les émeutes étaient réprimées par le sang et les larmes.


La grande part des morts revêtait l’uniforme de la légion pénale de Paradisia. Quelques cadavres étaient vêtus d’uniformes aux couleurs exotiques. Et beaucoup de créatures vertes aussi, de taille et de forme extrêmement variable.


« Ork. » Lorsque Damas s’était senti suffisamment en confiance pour poser la question, seul ce mot franchit les lèvres du sergent Wael. Ork. Ces créatures avaient finalement un nom. Damas se surprit à sourire bêtement ; dès le moment où il pouvait désigner ces monstres d’une ou d’une autre, la peur qui en émanait semblait s’atténuer grandement. Jeux de l’esprit. Mais cela était réconfortant.


La section de Wael était en revanche loin d’être réconfortante. Damas aurait juré que le sergent s’était attaché à réunir les pires brutes du camp sous ses ordres. Leurs visages sombres, leur allure de tueur,… tout mettait le Nocturnien mal à l’aise. Seul Poubelle tranchait dans le lot, comme une limace aurait tranché dans un plat de poissons émeraude servis à la table du Potentat de son ancienne demeure. Pour l’instant, l’Omphalien semblait s’être évanoui dans la nuit, mais nul ne semblait s’en inquiéter, alors Damas ne s’en souciait guère plus.


Le toubib était là aussi. Un flacon à la main. L’odeur laissait supposer qu’il s’agissait de son désinfectant personnel, mais bizarrement personne sauf lui ne semblait vouloir y faire honneur. La méfiance régnait en maître.


Une explosion lointaine. Puis une autre. Et une autre encore. Damas se risqua à jeter un œil par une des fenêtres du bâtiment. Quelques part au loin, le ciel s’illuminait sous l’éclosion de fleurs de feu. Des balles traçantes s’élevaient haut dans le ciel, tandis que se devinait le ballet incessant d’appareils d’attaques. Damas se surprit d’entendre, même à cette distance, le vacarme des réacteurs des avions qui se livraient ainsi bataille. La bataille. Par mesure de précaution, Damas vérifia que le chargeur énergétique de son arme était plein. Une fois rassuré, il se rassit contre la paroi de béton qui leur servait autant d’abris pour la nuit que de planque. La nuit serait longue, et Damas savait qu’il écoperait comme chacun d’un tour de garde, et cela malgré la migraine persistante qui s’était emparé de son crâne.


Le jeune homme tenta de se détendre un peu, mais cela était impossible. La présence d’autant de brutes dans un si petit espace le mettait mal à l’aise. Et une question revenait sans cesse à l’esprit du nocturnien. Pourquoi Wael était revenu le chercher ? Car il était évident pour Damas que le sergent n’était pas venu préparer un campement pour d’autres, ce n’était pas son genre. De plus, les paroles de Sac à gnôle revenaient aux oreilles du nocturnien ; lorsqu’il avait repris connaissance à l’infirmerie, sur Paradisia, le médic l’avait envoyé bouler lorsqu’il avait essayé de savoir comment il avait atterri à l’infirmerie. Sac à gnôle lui avait juste dit de demander à son « copain Wael ». Damas avait oublié ces paroles jusque là, mais maintenant, il se devait de coincer le sergent dans un coin pour lui demander des comptes.


Mais plus tard. Oui, bien plus tard, car la tête de Damas semblait sur le point d’exploser, et seul lui importait de dormir un peu. Dormir, s’évader loin de cet autre enfer où sa vie ne valait rien. Ses yeux venaient à peine de se fermer quand l’explosion secoua le bâtiment.


Bravo !! je suis cette nouvelle avec toujours un grand interet et je guette à chaque fois la suite tant attendue .


franchement, c'est très bien écrit et ça se lit très facilement .


Par contre l'histoire du flash back est assez bizarre, Damas n'arrète pas de penser à elle pendant tous son emprisonnement même après ce qu'elle lui à fait et dit ? je trouve ça assez étrange .


la suite la suite !!!


Citation :Damas n'arrète pas de penser à elle pendant tous son emprisonnement même après ce qu'elle lui à fait et dit ? je trouve ça assez étrange .
C'est du au mélange sexe et mobilité sociale. Damas n'aimait pas qu'une femme, il aimait une héritière sertie dans un palais normalement inaccessible.
Bon, Dwarfkeeper, mon commentaire à moi sera plus sur la forme que sur le fond. Quoique.


Damas est un nigaud, avec les femmes. Tu l'écris ainsi, donc rien à dire (même pas d'en faire prétexte à la vieille polémique que j'entretiens avec Patatovitch sur la répartition des sexes dans la GI : si les space marines et les Soeurs de Bataille sont chastes, c'est amha en faire-valoir d'une société impériale, dont la Garde, qui ne l'est pas. Et toc, cqfd).


Pour ma part, le flash-back m'est apparu un tantinet baclé, transition trop brutale entre le bouge pénitenciaire et l'apparent boudoir au luxe inimaginable, même pour un officier au statut envié dans une société hyper-militarisée. Défaillance de description, mais également choix du vocabulaire : "sang-bleu" vaut dans l'univers carcéral, le terme distingue bien Damas des autres légionnaires d'extraction moins originale et résume à loisir le point de vue que doit prendre le lecteur, cadre le décor avec cet anachronique guindé au centre, fume-cigarette parmi les gitanes maïs ; Sang-bleu heurte dans le boudoir.


Alicia est aussi une sang-bleue. La différenciation alors ne s'applique plus et c'est l'auteur qui prête le flanc de sa scène. Penses-y lors d'éventuels prochains flash-backs. Même en tendant comme tu le fais vers une écriture cinématographique, surtout même, ce qui est esquissé doit être ciselé, participatif. Si tu dis sang-bleu plutôt que port altier, le lecteur fait du comparatif (et cherche la bonne).


Réflexion plus personnelle, sans doute plus empreinte de mon expérience avec les femmes de l'Imperium (l'épopée contre-impériale changerait n'importe quel homme), l'approche psychologique d'Alicia cadre relativement mal avec son rang et ses sentiments : même si Damas n'est pas pour elle qu'un plan-baise, même si sa décision romantique va à l'encontre des principes de sauvegarde, et de contrôle, de la classe nobilière de Nocturnus (ici très bien vus et amenés par l'auteur, replaçant habilement la hiérarchie qui sépare le guerrier de la politique), une expression si spontanée, de la part d'une noble conditionnée dès l'enfance à contrôler son affect, témoigne mal de ce conditionnement donc de sa condition et de ce qu'elle éprouve véritablement.


Se lacher ainsi, même dans le cadre privé, le pubis encore humide, est une déclaration de guerre, de la part d'une des personnes les plus puissantes de Nocturnus envers un coeur tendre "qui a cru à la vierge" (comme on dit dans ch'Nord).


Ou Damas est très c..., ou véritablement l'amour le rend aveugle, mais dans les deux cas tu te dois de contre-balancer ça par quelque chose, car le lecteur peine, remarque ça dépend visiblement de son age mais, à s'incarner dans un officier véritable (il témoigne de qualités indépendantes de sa naissance) ainsi c... ou aveuglé par une fille à papa dont tu n'as même pas pris le soin de décrire précisément les formes, les habitudes, les fantaisies.


Bref, c'est écrit convenablement, c'est fluide, mais cette pétasse (puisque tu en confirmes la relation avec le corps du récit) ne vaut toujours pas le prix d'une telle relégation (ie, un mec prêt à déserter la GI ne devrait penser qu'à s'évader de la LP).

(Modification du message : 05-01-2006, 18:50 par KDJE.)

@KDJE : je lis ta critique et ensuite je réponds.


Edit : J'ai lu, j'ai vu, et ma foi, ça me fais plaisir de voir une telle critique pour changer. (Les baffes après, je vous prie. chacun son tour.) On va faire dans l'ordre.




Citation :C'est du au mélange sexe et mobilité sociale. Damas n'aimait pas qu'une femme, il aimait une héritière sertie dans un palais normalement inaccessible.

Exact. Même s'il ne le sait pas encore, Damas est "amoureux" autant pour la fille que pour ce qu'elle représente. Il n'y a qu'une fille de gouverneur. denrée rare, chère, et prestigieuse. Sa romance, secret de polichinel, est d'autant plus un apport pour lui, qu'il est certain d'un amour en retour. Quel crétin.




Citation :Damas est un nigaud, avec les femmes. Tu l'écris ainsi, donc rien à dire

Tellement évident.




Citation :Pour ma part, le flash-back m'est apparu un tantinet baclé, transition trop brutale entre le bouge pénitenciaire et l'apparent boudoir au luxe inimaginable, même pour un officier au statut envié dans une société hyper-militarisée. Défaillance de description, mais également choix du vocabulaire : "sang-bleu" vaut dans l'univers carcéral, le terme distingue bien Damas des autres légionnaires d'extraction moins originale et résume à loisir le point de vue que doit prendre le lecteur, cadre le décor avec cet anachronique guindé au centre, fume-cigarette parmi les gitanes maïs ; Sang-bleu heurte dans le boudoir.
Alicia est aussi une sang-bleue. La différenciation alors ne s'applique plus et c'est l'auteur qui prête le flanc de sa scène. Penses-y lors d'éventuels prochains flash-backs. Même en tendant comme tu le fais vers une écriture cinématographique, surtout même, ce qui est esquissé doit être ciselé, participatif. Si tu dis sang-bleu plutôt que port altier, le lecteur fait du comparatif (et cherche la bonne).

L'aspect de transition violente était recherché. Passer du camp au boudoir avait pour but de choquer, de réveiller l'attention du lecteur. On ne s'attend pas à ça, ce qui est généralement le but du flsh back, dont je me servirai à longueur de ce texte comme élément narratif servant à dévoiler petit à petit un fil rouge pas toujours évident.


En revanche, tu fais mouche sur la terminologie utilisée. Après relecture, j'ai effectivement une terminologie inadaptée. J'écris un passage qui se veut intime, lointain et privilégié en réutilisant certaines bribes qui auraient du rester cantonner au camp de la légion. Il va falloir que je reprenne sérieusement cela.




Citation :Réflexion plus personnelle, sans doute plus empreinte de mon expérience avec les femmes de l'Imperium (l'épopée contre-impériale changerait n'importe quel homme),

De quelle épopée contre-impériale parles-tu?




Citation :l'approche psychologique d'Alicia cadre relativement mal avec son rang et ses sentiments : même si Damas n'est pas pour elle qu'un plan-baise, même si sa décision romantique va à l'encontre des principes de sauvegarde, et de contrôle, de la classe nobilière de Nocturnus (ici très bien vus et amenés par l'auteur, replaçant habilement la hiérarchie qui sépare le guerrier de la politique), une expression si spontanée, de la part d'une noble conditionnée dès l'enfance à contrôler son affect, témoigne mal de ce conditionnement donc de sa condition et de ce qu'elle éprouve véritablement.
Se lacher ainsi, même dans le cadre privé, le pubis encore humide, est une déclaration de guerre, de la part d'une des personnes les plus puissantes de Nocturnus envers un coeur tendre "qui a cru à la vierge" (comme on dit dans ch'Nord).

Là en revanche, je ne suis pas d'accord avec toi. Le personnage d'Alicia est tiré de... comment dire... d'une personne tout ce qu'il y a de plus réel, hélas. Un modèle de cuillère en argent placée dans la bouche d'une personne capricieuse, hargneuse, un brin manipulatrice avec un pointe d'arrogance et une grosse louchée de mépris.


La couleur a d'ailleurs été annoncée dans le prologue :


"alors que ses pairs la voyait comme une enfant capricieuse, changeant d’amants au gré de ses caprices."


Des caprices, à la limite de l'hystérie, quand l'imprévu trouble ses habitudes altières (Je vais reprendre ton terme que je trouve particulièrement bien adapté.)


Il est ainsi tout à fait plausible qu'elle laisse sa fureur éclater. Après tout, qu'est ce que ce petit con de militaire peut bien comprendre de sa grandeur, à son titre! Ce n'est qu'un jouet, et un jouet n'a pas le droit de nuire à quelqu'un de son rang. Hop, direction poubelle! A moins qu'il y ait encore un moyen de s'amuser avec...




Citation :Ou Damas est très c..., ou véritablement l'amour le rend aveugle

Les deux.




Citation :mais dans les deux cas tu te dois de contre-balancer ça par quelque chose, car le lecteur peine, remarque ça dépend visiblement de son age mais, à s'incarner dans un officier véritable (il témoigne de qualités indépendantes de sa naissance) ainsi c... ou aveuglé par une fille à papa dont tu n'as même pas pris le soin de décrire précisément les formes, les habitudes, les fantaisies.

Oui, c'est vrai que je n'ais pas pris la peine de la décrire. D'ailleurs ce n'était même pas volontaire. Mhhhh... Il va falloir y remédier dans un prochain flash back.




Citation :Bref, c'est écrit convenablement, c'est fluide, mais cette pétasse (puisque tu en confirmes la relation avec le corps du récit) ne vaut toujours pas le prix d'une telle relégation (ie, un mec prêt à déserter la GI ne devrait penser qu'à s'évader de la LP).

Merci. Pour la pétasse, il faut aussi se mettre à la place de notre cher Damas. tout est question de point de vue, mais la guerre forge souvent un caractère différent de celui que l'on croyait posséder. Je n'en ai pas fini, ni avec l'un, ni avec" l'autre."


* * *


Il craquait. Damas craquait. Les sentiments de terreur et d’épuisements se disputaient le noble déchu, dont les larmes roulaient le long de son visage. Rien ne subsistait de l’arrogance et de la suffisance dont le sang-bleu s’enorgueillait lorsqu’il dirigeait ses hommes sur Nocturnus ; non, rien ne subsistait de sa splendeur inutile face à la guerre totale, celle qui avalait hommes et machines sans distinction aucune, celle qui se nourrissait du sang versé et des vies arrachées.


Damas craquait. Ses cris de terreur se perdaient dans le vacarme des explosions qui annihilait tout courage et toute volonté. Jamais le jeune homme n’avait cru pouvoir ressentir un tel moment de pure terreur. Envolés, la gloire et les honneurs ! Envolés, la confiance et l’arrogance ! Perdu au milieu du déluge de fer et de feu, le nocturnien était seul face à l’immensité de son impuissance.


Le bâtiment était secoué par les explosions, toujours plus proches, toujours plus violentes. Les hurlements de terreur de Damas ne parvenaient pas à crever le vacarme des obus déchirant le sol. Le sang bleu avait l’impression que la terre elle-même allait s’embraser sous cette pluie de feu. Sa voix se brisa, son corps se recroquevilla, il pria la mort de venir le prendre.


Puis l’enfer cessa. Quelques secondes à peine. Juste le temps nécessaire pour qu’une vague d’hurlements sinistres ne recouvre de nouveau l’âme du soldat. Ils arrivaient. Il le savait, mais ne pouvait rien faire. Son corps, tétanisé par la peur, refusait de bouger. Mais peu importait ; le noble se contentait de pleurer tel un enfant face à ses peurs nocturnes.


Un coup de pied le cueillit à l’estomac, propulsant le jeune homme contre le mur proche. La douleur qu’il ressentit lui coupa le souffle. Damas tenta de reprendre sa respiration, mais un autre coup de botte le cloua au sol. Debout, le dominant de toute sa taille, Wael posait un regard lourd de haine et de mépris sur la loque humaine qu’était devenu le noble jadis si fier.


Un regard si lourd, si terrible ! Les lèvres du sergent bougeaient, sans que Damas n’entende le moindre son, mais il comprenait parfaitement les insultes qui étaient proférées. Malgré sa terreur, malgré sa honte et sa douleur, Damas savait que les hommes du sergent autour de lui avaient surmonté leur propre peur. Chaque homme, chaque fusil était à son poste, prêt à accomplir leur devoir. Mais lui, fils de la haute bourgeoisie, capitaine déchu du XVI° Voltigeur de Nocturnus, était là, au sol, à pleurer tel un enfant apeuré.


Les guerriers supportent beaucoup de choses. Mais pas la lâcheté de leurs semblables.


Wael se pencha sur le nocturnien, le visage déformé par la colère. Il saisit le jeune homme de ses mains puissantes, et le plaça de force à son poste de tir, son fusil laser calé dans ses mains tremblantes. Le légionnaire ne pouvait s’empêcher de pleurer, et sa vue brouillée distinguait à peine les formes mouvantes qui s’approchaient du bâtiment.


Non, pas quelques formes : une nouvelle vague de terreur submergea le nocturnien à la vue de la marée verte qui accourait vers lui. Pour lui. Une horde innombrable avançait à la lueur des explosions, tirant de toutes leurs armes et hurlant mille imprécations. Rien ne pouvait arrêter cette déferlante, rien.


Sauf ce n’était la foi. Si tant est que Damas l’eût encore.


Un mur de tirs sembla embraser les positions de la légion, alors que ses pairs ouvraient le feu de concert dans une vaine tentative de résistance. Perdu, terrorisé, vaincu avant même d’avoir combattu, Damas ne put qu’appuyer sans relâche sur la gâchette de son arme. Il ventait de passer dans un état second, là où la raison laisse la place à un vide abyssal, où le corps agis seul, sans ordre, dans un pathétique acte de survie. Wael restait derrière lui, vidant chargeur après chargeur de son pistolet laser. Mais le mur de monstre semblait inarrêtable, chaque créature s’effondrant laissant la place à une autre, et encore une autre.


L’esprit de Damas se détacha de son corps, laissant son inconscient agir pour lui.


* * *


Une aube sale. Une aube souillée par la fumée et l’odeur de la mort. Damas était assis, à côté du cadavre criblé de balle d’un des chiens de Wael. Le visage crispé par la douleur, il avait cessé de souffrir depuis quelques heures. Comme la moitié de la section du sergent. Leurs corps gisaient au milieu de ce des orks qui avaient franchi le tir de leur artillerie. Magnifique riposte de leurs amis de la garde. Plus de la moitié des légionnaires tombés cette nuit là avaient péri grâce aux obus égarés. De la chair à canon. Voilà ce qu’ils étaient. Il n’était même pas sûr que des têtes tomberaient pour les légionnaires abattus par leurs propres camarades. Après tout, n’ayant nul part où fuir, la légion pénale avait ainsi tenu ses positions. Magnifique succès, à mettre au crédit de l’arbitrator Khalfon. Hourra ! Longue vie aux armées de l’imperium ! Et que crèvent Wael, tous les sergents et autres gradés de ces armées !


Hélas pour Damas, Wael semblait increvable. Malgré le sang qui s’écoulait le long de son bras, là où une balle perdue l’avait atteint, le sergent s’affairait à contacter l’état major à l’aide de sa radio. Seul l’empereur faisait que cette antiquité criblée par les balles fonctionne encore.


Même le toubib avait survécu à cette nuit infernale. Joie intense. La mauvaise herbe ne crevait jamais. Seul Poubelle manquait à l’appel depuis la veille. Mais Damas ne doutait pas que l’Omphalien avait survécu, caché quelques part sous un cadavre en attendant la fin des combats.


Le sang bleu avait soif, mais la force et la volonté lui faisaient défaut ; il renonça à se lever pour attraper une gourde proche. De toutes façons, son estomac aurait revomi tout ce qu’il aurait tenté d’ingérer.


Sa tête lui faisait mal. Sa gorge lui faisait mal. Son ventre lui faisait mal. L’absence de son aimée lui faisait mal. Il voulait se réveiller, sortir de ce mauvais rêve pour se retrouver à côté du corps chaud et nu de celle qu’il aimait. Il voulait sentir son souffle chaud caresser la moindre parcelle de son corps. Il voulait sentir sa bouche tiède collée contre son torse.


Mais tout ce qu’il eut, c’est le visage d’un Poubelle ricanant apparaître dans son champ de vision.


Maudit soit-il.

(Modification du message : 05-01-2006, 19:56 par DwarfKeeper.)

Citation :Là en revanche, je ne suis pas d'accord avec toi.
Lorsque je précise "plus personnelle", tu en as en effet tout à fait le droit ;)


Citation :Il est ainsi tout à fait plausible qu'elle laisse sa fureur éclater. Après tout, qu'est ce que ce petit con de militaire peut bien comprendre de sa grandeur, à son titre! Ce n'est qu'un jouet, et un jouet n'a pas le droit de nuire à quelqu'un de son rang. Hop, direction poubelle! A moins qu'il y ait encore un moyen de s'amuser avec...
Certes, mais dans ce cas Damas le sait. Il sait qu'elle est capricieuse, qu'il n'est qu'un kleenex. Pourquoi s'attache donc t-il tant à une femme connue pour ses sentiments si volatiles ?
Même c... et aveugle, il manque amha de quoi alimenter cet aveuglement. Si Damas est également dévoré par l'ascension sociale, il doit avoir prise sur elle, au moins un peu, dans le sens où ils se servent mutuellement l'un de l'autre, et consciemment.


La soluce peut être que le grade de capitaine fut obtenu pour Damas par Alicia, ou un truc de ce genre. Dans ce cas, elle peut se séparer ainsi de lui, ayant rempli préalablement sa part du troc.




Citation :Il ventait de passer dans un état second, là où la raison laisse la place à un vide abyssal, où le corps agis seul, sans ordre, dans un pathétique acte de survie. Wael restait derrière lui, vidant chargeur après chargeur de son pistolet laser. Mais le mur de monstre semblait inarrêtable
venait, agit, monstres (moins il y en a, plus elles sont agressives ;)
Surveille également lors de la relecture les majuscules nécessaires à Imperium et Empereur (le chapelain y tient, l'Empereur également, et moi-aussi).


Voilà un bout de suite dédiée à l'intrigue. Il va falloir que je fasse les corrections nécessaires dans les passages précédants d'ailleurs.


* * *


« Mais on dirait que notre petit héros a survécu à la nuit ? Alors mon brave, le sommier était confortable ? Tu veux le petit déjeuner au lit ou doit-on te le servir dans la salle de réception. Non non… Laisses-moi deviner… Tu préfères te rafraîchir un peu ! La salle de bain est par là. A côté de la carcasse brûlée. »


Damas lança un regard noir de menaces à l’Omphalien. Les ricanements de Poubelle énervaient au plus haut point le sang-bleu. Quelle mouche avait piqué cet insecte pour se moquer de lui ainsi ?


Heureusement pour le Nocturnien, le légionnaire aux effluves si spéciales était pressé par le temps. Poubelle se rendit près de Wael, pour lui faire son rapport. Damas soupira. Que lui importait ce que ces deux là s’échangeaient ! Il ne rêvait que d’une spire lointaine où le luxe se mêlait à l’oisiveté et aux baisers volés. Un monde qui lui sembla jadis si morne et violent. Et pourtant, il donnerait n’importe quoi pour retrouver cet univers où tous lui devaient le respect pour son nom. Si seulement sa famille savait où il se trouvait… Damas était sûr que les siens remuaient ciel et terre pour le retrouver. A moins bien sûr songea t’il amèrement, que sa déchéance n’ait été dévoilée au su de tous.


Eric Damas se redressa légèrement. Des débris calcinés lui entraient douloureusement dans les reins. Il n’est jamais aisé de penser quand l’on est pas confortablement installé. Ni quand on se trouve sur le champ de bataille songea t’il, mais que lui restait-il d’autre ?


Sa famille était l’une des plus influente de la ruche de Nocturnus, ses parents détenant nombre de contrats d’armements si nécessaire au gouverneur Holzmichel. Ainsi que pas mal de parts dans les approvisionnements de nourriture externes à la planète. A vrai dire son père, Nathan Damas, avait son mot à dire sur presque tout ce qui entrait ou sortait de Nocturnus. Beaucoup de familles influentes, notamment celles de Holzmichel, trouvaient agaçante cette situation.


Mais un statu quo régnait depuis de nombreuses années sur les prérogatives de chaque famille de la ruche, et si l’une d’entre elles s’était soudain senti l’appétit de s’accaparer des parts de marché d’une autre maison, une coalition de toutes les familles se serait formée pour écraser la maison rebelle et se partager ses richesses. Ainsi les maisons Holzmichel, Damas, Quartes, Vindicis, Denard, Cabatieri et autres s’enrichissaient chacune dans son coin, rêvant de la déchéance des autres maisons tout en s’agrippant à leurs propres prérogatives.


Pourtant, la relation secrète qu’il entretenait avec Alicia n’était pas au goût de tous. Pour son père, Nathan, il s’agissait d’un risque inutile pouvant d’attirer sur sa maison les foudres de ses consœurs. Pour Alicia et lui-même, il s’agissait de la plus belle et de la plus tendre des histoires d’amour.


Pour le gouverneur Holzmichel…Le visage de Damas se crispa. Le jeune homme savait avoir pris toutes les précautions nécessaires pour cacher sa romance avec la fille du gouverneur de la ruche ; pourtant, son père n’avait pas mis deux heures à l’apprendre, alors même que le jeune homme venait à pine de quitter l’étreinte fougueuse de son amante. Il ui avait été donné l’ordre de renoncer à son histoire, et il avait aussitôt désobéi. Alors le gouverneur devait bien se douter de quelque chose. Non, se fustigea intérieurement Damas. Le gouverneur savait. Bien évidemment. Il avait été stupide de croire que nul n’apprendrait quelle nature revêtait ses escapades nocturnes. C’était évident. Flagrant. Tellement énorme, que Damas se demanda comment il avait pu se mentir si longtemps à ce sujet.


Trop tard pour s’interroger là-dessus toutefois. La question maintenant était de savoir comment le gouverneur avait réagi à cette nouvelle. S’il avait été défavorable à une telle relation, sachant qu’Alicia aurait sûrement fini par l’épouser, le gouverneur se serait débrouillé pour que Damas perde ses attributions militaires. Et ce malgré le barrage de son père. Voir pire. Les accidents sont choses fréquentes dans les hautes sphères de Nocturnus, et plus d’un jeune homme arrogant fut victime de malencontreux accidents. Il ne faisait jamais bon de nettoyer trop souvent son arme chez soi.


Mais rien de ceci pour lui-même. Il n’était pas non plus inconcevable que le gouverneur accepte cette liaison. Après tout, une alliance directe avec l’une des grandes maisons de Nocturnus n’aurait fait que renforcer sa position, et nulle famille n’aurait eut suffisamment de ressources pour empêcher cela. Même les Quartes, dont l’influence politique était redoutable, aurait du se plier à cette alliance.


Cela était même plus qu’envisageable. Mais dans ce cas, pourquoi avait-il été envoyé directement dans une légion pénale, sans procès, sans possibilité de se défendre ? Cela ne rimait à rien.


Damas changea de position. La fatigue se faisait de plus en plus pesante, et la douleur sourde qui frappait ses tempes ne faisait qu’empirer, mais il ne pouvait pas détourner ses pensées de ces questions : pourquoi, pourquoi était-il ici ?


S’il avait été gênant pour le gouverneur ou sa famille, jamais il n’aurait quitté la ruche en vie. Mais dans le cas contraire, son père aurait déjà du le retrouver : il avait les ressources pour cela, en plus d’un tissu relationnel des plus étendu dans les sphères militaires de la planète. Pourtant, il était bien en première ligne d’une guerre à laquelle il ne comprenait rien. Il n’y comprenait plus rien. Même si son exil était le fait d’une manœuvre d’une autre famille de la ruche, les Quartes par exemple, cette manœuvre n’aurait servi à rien. Au contraire, on l’aurait conservé sur Nocturnus pour exhiber sa désertion aux yeux de tous et faire tomber sa famille.


Un éclair de lucidité traversa l’esprit de Damas. On l’avait conservé en vie dans la légion pénale dans un but précis, sûrement pour entraîner avec lui sa famille dans la déchéance. En le dévoilant à tous à un moment clé. Sinon, il serait déjà mort depuis bien longtemps. Mais s’il avait été transféré sur Paradisia, cela n’était pas simplement pour l’écarter, mais pour le cacher ; sur Nocturnus, les formidables moyens du gouverneur et de son père auraient fini par le retrouver. Et malheur aux responsables de son rapt.


Mais il y avait plusieurs inconnues dans ce plan : quelle maison était suffisamment puissante pour déclencher son arrestation et son transfert dans la légion pénale sans passer par les tribunaux auxquels son sang lui donnait droit ? Même les hautes instances de l’armée auraient été heureuses d’exhiber un déserteur de son statut pour faire un exemple et prouver leur efficacité à maîtriser tout manquement aux devoirs des militaires envers l’Impérium. Il était évident que cette maison devait avoir d’énormes capacités de pression pour que les hauts gradés renoncent à une telle aubaine. Et dans le cas où cette maison aurait voulu le conserver en vie pour attendre le « bon moment », pourquoi avait il été envoyé se battre sur cette planète ? A moins que ce mouvement subit de la légion ne fut pas prévu dans le plan de ses ravisseurs… Cela se tenait. Sauf qu’il restait encore le problème de l’accident sur le navire de transport.


Tant de zones d’ombre, tant d’hypothèses auxquelles Damas ne pouvait encore répondre.


La douleur qui battait dans son crâne l’emporta enfin, et il fit refluer ses pensées dans un coin de son esprit, le temps de se reposer quelques minutes. Dormir… dormir enfin…


Un coup de botte le tira soudain de cette zone où rêve et réveil se mêlent subtilement. Le sergent aurait pu le réveiller autrement. Avec un bon petit déjeuner et un bain chaud, par exemple…


Citation :Mais il y avait plusieurs inconnues dans ce plan : quelle maison était suffisamment puissante pour déclencher son arrestation et son transfert dans la légion pénale sans passer par les tribunaux auxquels son sang lui donnait droit ?
Je penche pour ces salauds de Harkonnen ;)
Mais c'est en effet ce qu'on se demande, car on touche là à certaines limites subtiles du fluff.


Patato (qui, pour les avoir vu ce we, doit disposer à Lenton du fils de la cousine par alliance du beau-frère du concierge du boulanger de sa mère, je ne m'explique pas le look des vostroyans autrement), Sle, le Nain, AMF, Pepk... pourra nous aider là-dessus.


D'après Necromunda, le seul dirigeant officiel dépendant de l'Adeptus Terra et représentant l'Imperium est, sur une planète, le gouverneur planétaire, seul d'ailleurs à porter le titre d'Adeptus.


Cet intermédiaire, de par son état et son statut, est le lien entre deux mondes institutionnels, selon le féodalisme régulant l'Imperium. Le sommet de la spyre, où sont protégés les astroports, image bien cela.


Parmi ses charges, l'Adepte ordonne les levées de troupes, d'abord pour garantir la défense de son monde (et conserver sa place) puis, lorsque les ressources locales permettent d'élever le niveau de dîme impériale, pour subvenir à l'ost, l'armée de l'Empereur, la GI (et ancrer sa dynastie).


Le transfert d'un régiment de FDP à la GI, même s'il est ordonné formellement par l'Adeptus Terra via son équivalent INSEE calculant et actualisant la dîme, est dans le détail du seul ressort de l'Adepte planétaire, qui fait office d'officier du culte (le transfert, définitif, étant un sacrifice volontaire).


Il en va de même pour un individu, surtout à destination de la LP, composante parmi de nombreuses autres de la GI (mais dont le sacrifice est moins glorieux, donc moins recherché ;).


Les autres familles planétaires, même puissantes localement, seraient forcées de passer par l'Adepte, les deux mondes ne se rencontrant que par lui, le niveau d'information relatif à la GI étant très différents entre l'Adepte et un autre chef de famille spyrienne.


Cela, si confirmation de mes pairs, casserait hélas un peu le suspense par l'implication nécessaire d'Holzmichel (ou confirmerait le challenge que s'est imposé l'auteur ;).

(Modification du message : 17-01-2006, 18:27 par KDJE.)

Hum... je viens pour poster un morceau de suite et je tombe sur ton post KDJE.


D'un côté, je me régale toujours de tes réflexions pertinentes qui me forcent à veiller au grain pour éviter de commettre trop d'impairs fluffiques. C'est un véritable plaisir, car ça me force inconsciemment à écrire intelligemment et à ne pas tomber dans la facilité.


D'un autre côté, ça me force toujours à dépenser une fortune en doliprane et autres substances plus ou moins légales au regard du mal de crâne que me posent ces mêmes critiques. ;-) Tu sais que tu vas finir par me f... en l'air mon fil de rouge à force de naviguer aussi près de la clé de l'intrigue? ;-)


Si tu continues, je vais demander aux Sardaukars de venir t'offrir une croisière à sens unique par un magnifique camp de détente. Paradisia, ça t'irais? ;-) (Fin de la digression RP.)


Allez, merci à toi de faire vivre cet essai par tes commentaires. Mine de rien (ou de granit), ça motive à continuer.


* * *


« On bouge. »


Les hommes levèrent leurs yeux las vers le sergent. Le visage de ce dernier était sévère, mais ni sa blessure ni la violence de la nuit n’avait semblait-il entamé sa force de caractère.


« Higgins, Dutch, vous ramassez tout ce qui peut faire mal mais qui nous ne nous ralentira pas. Toubib, vous allez accompagner le bibelot et veiller à ce qu’il ne fasse pas de conneries. Les orks ont tourné nos positions durant la nuit, et sont tombés sur la relève. On est coupé du reste de l’armée, et Khalgar veut savoir quelles forces il y a entre le corps d’armée et nous. Il va falloir être très discret, donc interdiction de parler ni de tirer le moindre coup de feu sans mon ordre. Poubelle va vous donner quelques douceurs qu’il a récupéré cette nuit. On bouge dans deux minutes. »


Higgins et Dutch. Deux des molosses de Wael. Higgins, un grand costaud au crâne rasé, la mode dans la légion ces temps-ci. L’homme semblait peu amène, et aurait pu passer à tabac une section entière si elle lui avait fait de l’ombre. Peut-être était-ce d’ailleurs la raison de sa présence ici songea Damas. Dutch était un grand noir, aussi musclé que son compagnon, mais apparemment bien plus agile. L’homme se déplaçait rapidement de droite et de gauche, récupérant les chargeurs de fusil laser laissé au soleil pour se recharger. Une large balafre naissait au sommet de son crâne et descendait le long de son cou jusque dans son dos. Une bonne partie de cette vieille blessure était cachée par son uniforme, des haillons déchirés et souillés suite aux combats. Damas se demanda comment l’homme avait pu souffrir d’une telle blessure et y survivre, mais au final, il se dit qu’il valait sûrement mieux ignorer cela.


Trois autres hommes, dont Damas ne connaissait pas les noms, s’affairaient autours du butin de guerre de Poubelle. L’Omphalien se détacha du groupe et s’approcha du Nocturnien, une lame à la main. Damas eut un léger mouvement de recul, avant que Poubelle ne retourne le couteau en lui présentant le manche.


Le sang-bleu hésita une seconde, avant de saisir l’arme. Ce couteau était lourd, sa lame particulièrement longue atteignait la longueur de son avant-bras. Le manche n’était ni en bois, ni en métal. Non, l’officier déchu s’aperçut que ce manche était en fait fabriqué avec un os, particulièrement gros et solide. Cette arme était extrêmement surprenante, Damas n’ayant jamais rencontré un couteau d’une facture pareille. Pour autant, il apprécia l’équilibre de l’arme, en se demandant combien de vies avaient été prélevées. Son précédent propriétaire devait être mort à l’heure qu’il était. Damas pria pour que son sort soit plus enviable.


Sac à gnôle attrapa Damas par l’épaule, et le mit sur pied. Les restes de la section de Wael se mettaient déjà en route, et le médecin ne souhaitait visiblement pas rester à la traîne. Damas se résigna à suivre le groupe, mais la peur revenait à la charge, saisissant ses entrailles dans des serres d’acier. Il devrait faire avec, sous peine de périr.


Higgins fut le premier à sortir du bâtiment, suivi de près par les autres légionnaires. Damas fut stupéfait par le spectacle qui s’offrit alors à sa vue. Les bâtiments alentours n’étaient plus que des tas de gravas informes. Le bombardement de leurs « alliés » avait été encore plus violent qu’il n’avait cru de prime abord. Des carcasses brisées de véhicules côtoyaient les cadavres éparpillés des combattants des deux camps. Quelques hommes progressaient discrètement dans ce paysage infernal, cherchant des blessés à secourir, ou des armes à récupérer.


Le sang-bleu fut surpris en remarquant que nombre de ces hommes n’avaient pas le crâne rasé et tatoué des légionnaires. Il restait donc d’autres unités combattantes dans la zone, à part eux-mêmes. Des vétérans sûrement, pour progresser aussi efficacement dans les ruines tout en évitant de s’exposer au moindre tir.


Damas se demanda depuis combien de temps ces hommes se battaient dans cette ville. La cité n’était plus qu’un immense tas de ruines fumantes, dont les rares bâtiments encore debout ne tarderaient pas à être pris pour cible. Mais une telle destruction ne pouvait être l’œuvre d’une seule nuit de bombardements.


Une main ferme saisit le noble à l’épaule. Damas se concentra sur sa propre progression, mais ce cours moment de réflexion avait eut le mérite de focaliser son esprit sur autre chose que sa peur. Poubelle et Wael avaient presque disparu de son champ de vision. Leur camouflage était parfait pour cet environnement de ruines, et Damas pesta contre son propre comportement. Au lieu de pleurer sur son sort, il aurait mieux fait de se camoufler comme les autres membres de la section. Il représentait la cible la plus facile à repérer de tout le groupe. Un véritable aimant à projectiles.


Le nocturnien fut dépassé par le toubib, plutôt agile pour son âge et sa constitution. Sac à gnôle contourna l’épave d’un camion criblé d’impact avant de se jeter derrière un tas de gravas. Damas se posta à ses côtés, avant de vérifier si son chargeur était bien enclenché dans son arme. Il pesta en remarquant que la jauge d’énergie était presque épuisée. Rapidement, il remplaça le chargeur, avant de remarquer que Wael et ses hommes s’étaient évaporés dans la nature.


Damas interrogea Sac à gnôle du regard, qui lui indiqua d’un geste de regarder à droite. Le nocturnien ne vit cependant rien du tout pendant de longues secondes. Pourtant il reconnu la place où la veille, Poubelle l’avait trouvé, coincé sous l’imposante carcasse d’un ork. De nombreux cadavres jonchaient le sol, des cadavres aux uniformes rutilants et aux visages jeunes. Il devait s’agir des victimes de ceux qui avaient tourné leurs positions. Ces jeunes soldats avaient semblait-il étés massacrés alors qu’ils s’installaient pour la nuit, croyant se trouver à l’abri de leur première ligne. Quelle erreur ! Quelle bêtise !


Le nocturnien finit par remarquer des silhouettes progressant en rampant parmi les cadavres. Higgins. Et Wael lui-même. Les deux hommes progressaient très lentement, pour éviter d’être repérés. Damas pria l’Empereur, car si le sergent agissait ainsi, c’était que l’ennemi n’était pas loin. Deux des autres hommes de la section se trouvaient cachés dans les débris d’une maison. Les canons de leurs fusils dépassaient de leur poste de tir, couvrant l’avance de leurs compagnons. Quant aux autres, Damas ne les voyait pas. Logiquement, ils ne devaient pas se trouver très loin.


Sac à gnôle poussa le sang-bleu du coude. Il y avait du mouvement de l’autre côté de la rue. Le nocturnien ramena très lentement son fusil devant lui, prêt à ouvrir le feu. Sac à gnôle sorti un pistolet, avant de faire de même. Les mouvements s’accentuèrent. Damas ne distinguait pas de qui il s’agissait. Ami ? Ennemi ? Des civils survivants peut-être ? Sa blessure à la tête se mit à le faire atrocement souffrir, alors que tout son corps se mettait à trembler.


Si des orks sortaient de leur couvert, ils découvriraient sans difficultés Higgins et Wael. Damas ne pouvait dès lors pas rater son tir. Mais si ces créatures survivaient à ses rafales, ni lui, ni aucun des hommes cachés là ne survivrait à leur contre-attaque.


Il pesta contre Wael qui avançait avec une lenteur désespérante. Cet abruti allait les faire tuer ! Alicia. Damas ne pouvait pas mourir là sans revoir Alicia ! Son doigt se crispa sur la gâchette… Avant de se relâcher soudain.


Le sang bleu poussa un long soupir de soulagement. Dans son viseur, Dutch venait d’apparaître, son couteau ensanglanté à la main. Cet enfoiré avait failli faire mourir le gradé déchu de peur.


Le légionnaire à la peau noire fit un signe à Wael. La zone était nettoyée. Higgins et le sergent accélérèrent leur mouvement jusqu’à atteindre Dutch. Bientôt, les autres rejoignirent le trio, avant que Sac à gnôle et Damas ne se décident à faire de même.


Le sang bleu se dit qu’il devrait prendre quelques secondes pour uriner… Si cette situation se renouvelait encore, il aurait bien du mal à se retenir de nouveau.


Il n'y a qu'un mot exellent vraimment (j'aimerais bien écrire comme ça) la descriptions des sensations et les descriptions sont ton point fort mais après avoir lu touts tes textes intégralement je pense que celui-ci manque un peu d'action mais rien de grave (tu te rattraperas au prochain j'espère ^^) plein de nouveau personnages apparaissent et disparaissent je pense que tu devrais plus t'axer sur Damas.


Mais sinon rien à dire sauf respect.


Aller une autre,une autre. Ezar