Châtiment

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Alors là... chapeau !!!


Récit superbe, pas de fautes (je ne crois pas en avoir vu), bien structuré, décris...


Vivement la suite !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Désolé pour le gros retard, j'ai eu des très importantes obligations Irl qui m'ont détourné de mon clavier.^^ voilà le début du chapitre 4.


Chapitre 4 : Désespoir et trahison


Les flammes dévorèrent immédiatement les nouvelles bûches jetées dans l’âtre. La danse du feu, un ballet hypnotique et envoûtant. Un luxe hors de prix, auquel Nathan Damas aimait se livrer dans l’intimité de son salon de travail. Les servantes chargées d’alimenter le feu s’affairaient avec célérité et discrétion, cherchant à accomplir au plus vite leur tâche pour échapper à la fureur du seigneur des lieux.


Damas se tenait parfaitement droit, un garde à vous impeccable, marque évidente de la haute école d’officier dont il était issu. Son visage tuméfié ne laissait transparaître aucun sentiment, mais ses yeux avaient désormais le reflet et la dureté de l’acier.


Face à lui, son père. Le visage tout aussi impassible. Nathan Damas, seigneur de sa maison, l’un des hommes les plus influents de la ruche. La cravache qu’il portait à la main portait quelques traces de sang ; celui d’Eric, certes, mais aussi celui de tous ceux qu’il prenait grand plaisir à corriger. Sans qu’il n’ait besoin d’une raison particulière.


Mais ce soir là, la fureur sourde qui couvait en lui transparaissait dans le moindre de ses mouvements. A la grande surprise de l’officier, Nathan Damas posa sa cravache sur son bureau avant de s’approcher du foyer brûlant. Les servantes s’écartèrent prestement, afin de ne pas encourir le courroux de leur maître.


Eric ne bougea pas d’un pouce, se contentant de rester au milieu de la pièce dans son garde à vous. Il sentait la paupière de son œil gauche gonfler, là où un coup violent l’avait atteint. Mais peut lui importait la douleur, sa décision était irrévocable.


« Tu as outrepassé ton rang. »


Eric Damas resta immobile.


« Tu as méconnu mes ordres. »


L’air de la pièce se fit encore plus lourd, alors que les jointures des poings du seigneur des lieux blanchissaient de colère.


« Tu as mis notre maison en péril.


- Non ! »


La voix de Damas était posée, neutre. Mais cela était largement suffisant pour faire comprendre à celui qui lui avait donné sa vie et son rang quels étaient ses sentiments.


« Sortez. »


Les servantes cessèrent immédiatement leur œuvre, avant de s’incliner respectueusement vers les deux nobles présents. Leur départ fut des plus discret, mais Eric savait parfaitement que son père prendrait des mesures pour que cette scène familiale ne s’ébruite pas hors de leur demeure.


Mais pour l’instant, tous deux se retrouvaient seuls. Le père et le fils. Le politicien et le soldat. Un lien du sang si ténu à leurs yeux, que seul le chantage, les menaces et la corruption pouvait encore les lier. Et les intérêts réciproques.


Nathan Damas tournait le dos à son fils, son regard perdu dans les flammes qui se mouvaient dans une danse infinie. La somptueuse salle de travail de son père était pourtant décorée de maintes tentures d’une valeur inestimable, de draperies et de soieries fines. Et pourtant, cette cheminée qui consumait du vrai bois était le luxe le plus inouï de cet endroit, attirant irrésistiblement tous les regards et toutes les envies. C’était la marque du pouvoir de maître de la maison Damas.


« Je t’interdis à nouveau de fréquenter Alicia Hozmichel.


- Vous n’avez pas ce droit, père. Je n’y obéirais pas.


- Ton insolence commence à m’insupporter, et tu m’obéiras de gré ou de force. Tu n’as pas le choix. »


Le silence retomba dans la pièce. Un rictus de rage déformait désormais le visage du jeune officier.


« Je ne cesserai pas de voir Alicia, vous ne pourrez pas m’en empêcher.


- Espèce de jeune coq prétentieux, tu ne sais donc toujours pas quelle est ta place ici ? Tu n’es rien d’autre qu’une branche de notre famille, une branche malade qui met en péril le reste de l’arbre. Si tu t’obstines ainsi, tu devras faire face à tes responsabilités.


- Je leur ferais face comme je l’ai toujours fais, père. Alicia m’aime, et je n’accepterai jamais de rompre ma relation avec. Ni vous, ni le gouverneur son père, ni l’empereur ne pourront m’en empêcher. »


Nathan damas se retourna d’un bloc vers son fils. Son visage était désormais serein, mais les mots qui jaillirent de sa bouche tombèrent comme une sentence de mort.


« Ton régiment sera celui de la fondation, je voterai comme tel demain. La branche est coupée. »


Eric Damas chuta dans un vide abyssal…


Tiens?


Il n'y a que les cadiens qui aiment fonder de nouveaux régiments?




Citation :-Non ! »
La voix de Damas était posée, neutre

Le point d'exclamation ne donne pas l'impression d'une voix calme.


Le (futur) vote de son père laisse entendre que ce sont les politiciens qui déterminent l'affectation des officiers.


Mais un vote n'est pas seul. Nathan est soutenu par d'autres politiciens.


La trahison?


Celle de Damas ou de son père? Mais qui son père trahirait?


C'est intéréssant. On a donc deux choix, mais on sent que ce n'est aucun des deux.


Alors ce serait la trahison de Damas envers son père. A cause d'Alicia.


Son père se fache mais Eric se rebel pour rien, étant teahis à l'intérieur même de sa nouvelle fonction.


La désertion est expliquée; la cause n'est pas qu'Alicia. Et pourtant.


Mais cette dernière a donc préparée sa vacherie après l'affectation, donc en un cour laps de temps. Il y aurait un traître?


A moins que ce soit son père (Nathan) qui est prévu de continuer sa vengance: pas seulement un envois recommandé ver une quelconque bataille mais une prévision de sa sdésertion...


Mais peut être que je me trompe.


Tiens d'ailleurs je connais deux frères: Nathan et Eric.


Pur hasard sûrement.


Le Rat, rongeur jusqu'au bout des ongles.


Citation :Alors ce serait la trahison de Damas envers son père. A cause d'Alicia.
Tu... Tu veux dire qu'Alicia aurait couché avec le père d'Eric ?!
Nooon !!! Nooooon !!


L'idée est insupportable.


Et pourtant...


Ne serait-ce le "je n’accepterai jamais de rompre ma relation avec." (Du patois, visiblement), « Tu as méconnu mes ordres. » ("mépriser" en aurait sans doute renforcé la glace) et toujours pas de majuscule à Empereur, j'en... pousserais un... juron.


Beuark, Alicia avec... Rhaaa ! Perfidie ! (non, me retenir, me...)


MECREAAAAANT !!!!!


(Je te hais, Dwarfy.)


@KDJE : J'aime quand tu me parles tendrement.


@autres : p'têt ben qu'ouais, p'têt ben qu'non.


* * *


Les flammes dévorèrent immédiatement les nouvelles bûches jetées dans l’âtre. Damas secoua la tête. Il savait bien qu’il ne s’agissait non pas de bûches, mais de débris divers, et que l’âtre lointain du domaine de sa famille était bien lointain. Dutch prenait soin du feu, évitant que trop de fumée ne s’en élève.


Le quartier dans lequel le petit groupe venait de se réfugier avait été rasé la veille par un terrible bombardement. L’incendie qui avait suivi avait rasé de nombreuses maisons, et Wael avait dès lors donné son accord au noir pour qu’il allume un petit feu. Poubelle avait été chargé de trouver de quoi manger, et ce dernier s’était éclipsé depuis un bon moment déjà. Damas s’autorisa un mince sourire en se demandant ce que le déchet de la planète Omphalia rapporterait à leur petite réception. Du poisson frais, des légumes verts, ou peut-être bien un Seter millésimé d’une valeur inestimable. Avec cet être là, on pouvait même s’attendre à boire du vin que même les gouverneurs ne pouvaient se payer.


Les faibles gémissements du blessé reprirent, attirant l’attention de tous les occupants de la salle. Le malheureux était au plus mal, et sac à gnôle avait un visage des plus grave. Il secoua lentement la tête, avant de se redresser. Le diagnostic était établi, et il n’était pas bon. Le médecin du camp de Paradisia se dirigea vers les deux sergents.


Damas se demanda quelle décision le petit homme prendrait. Leur propre escouade avait découvert dans les ruines de la cité, un petit groupe d’artilleurs coupés de leur régiment. L’un d’entre eux avait ramassé plusieurs balles dans la poitrine, mais vivait encore. Quant aux trois autres… Deux d’entre eux étaient des gamins qui n’avaient sans doute jamais connu de femmes, et le troisième était tellement âgé que Damas se demanda comment un tel gars pouvait encore servir dans les armées de l’Empereur.


Ils faisaient parti des survivants des armées de ce monde. Glorias, un nom bien inadapté pour un monceau de ruines fumantes. Leur sergent, le petit vieux répondant au nom de Bemarre, avait négocié auprès de Wael notre aide contre des renseignements sur la zone. Higins et Dutch avaient protesté. Il était évident que pour eux, un seul poids mort suffisait amplement ; s’encombrer d’un blessé et de trois paires de bras inutiles ne feraient que les mettre un peu plus en danger.


Wael se montra conciliant avec ses hommes ; il oublierait leurs protestations, et par la même de leur coller une balle dans le crâne. On pouvait se demander où il avait appris à négocier.


Du coup le petit groupe s’était trouvé une planque à couvert pour la nuit. Higgins et un autre gars dont Damas ne connaissait toujours pas le nom montaient la garde à l’extérieur. Damas pour sa part, s’occupait activement en regardant les flammes danser sous ses yeux. Il enrageait intérieurement de ne servir strictement à rien. Pire, il savait parfaitement qu’une méfiance sourde régnait à son encontre, alimentée encore plus par l’erreur qu’il faillit commettre l’après-midi même. Il est vrai que dévoiler leur position à leurs ennemis n’était pas la meilleure idée du siècle.


Damas tenta d’entendre la conversation qu’échangeait Sac à gnôle avec Wael et Bemarre. Ce dernier semblait consterné ; Wael paraissait simplement agacé. Sans hésiter, il s’avança vers le blessé, son couteau à la main. Dutch fesait mine de regarder ailleurs, Sac à gnôle s’activait à contempler un mur détruit. Bemarre semblait complètement dépassé et lui-même…


Wael s’approcha près du mourant, mais l’un des jeunes artilleurs s’interposa, le visage n larme. Vu leur ressemblance, le mourant devait être son frère, ou quelque chose comme ça. Le sergent écarta le gamin d’un revers, comme le vent emportait un fétu de paille. Tous détournèrent les yeux, lorsqu’un infâme gargouillis s’éleva. Puis ce fut tout. Wael s’assit à côté du feu, fouilla dans les affaires du toubib avant d’en sortir une flasque. Une flasque censée désinfecter l’intérieur plutôt que l’extérieur ; celle-ci ne fit pas long feu.


Damas eut un instant de compassion envers Wael. Menacer ses hommes pour refus d’obéissance c’est une chose, mettre fin aux souffrances d’un gamin condamné en est une autre.


Seuls les sanglots du jeune artilleur se faisaient entendre maintenant. Bemarre s’était approché de lui et le réconfortait à voix basse. L’autre garçon de l’escouade de Bemarre venait pour sa part de s’éclipser, laissant les hommes entre eux… Les hommes.. Les parias de la légion pénale, des soldats à peine digne de porter l’uniforme, le rebus des armées du Dieu Empereur. Si leur crâne rasé, leur tatouage et leur magnifique collier autours du cou ne suffisaient pas, leurs actes et leur manque de cœur les désignaient clairement comme ce qu’ils étaient. Des chiens. Des chiens de guerre ou des chiens errants, peu importaient. Ils n’étaient que des animaux qui appliquaient la mort pour mettre fin aux souffrances.


Cela aurait pu être un geste miséricordieux, si seulement Wael avait laissé du temps aux frères pour se dire au revoir. Mais non, Wael avait appliqué la solution la plus rapide et la plus violente pour tous. C’était sa miséricorde à lui, celle pour le blessé d’abréger son agonie, celle pour ses hommes de ne plus entendre le mourant. Et pour les autres… Ils n’étaient pas de ses hommes, donc peu lui importait.


Damas se coucha dans un coin, toute faim envolée. Il se demanda si Wael serait aussi miséricordieux envers lui, s’il venait à être blessé…


* * *


Le noir total. Le noble déchu se demanda depuis combien de temps ses yeux étaient ouverts. La nuit était encore profonde, et on entendait le bruit de fond de l’artillerie en marche. Les tirs continus étaient devenus une habitude maintenant, et ils n’empêchaient plus les hommes de dormir. Damas avait une furieuse envie d’uriner, mais se lever de sa place le rebutait tout autant. La respiration lente et régulière de ses compagnons d’infortune se faisait entendre dans la pièce. Tous profitaient de quelques heures de sommeil volé, avant que… avant quoi ? Damas ne savaient pas où il était ; ni lui ni les autres ne le savaient d’ailleurs. Ils étaient complètement égarés dans la cité en ruine. Cela faisait plus d’une journée qu’ils n’avaient plus vu d’autres légionnaires. Même les artilleurs semblaient perdus, coupés depuis longtemps de leur unité.


Sans radio, sans informations précises, ils étaient complètement perdus. Livrés à eux-mêmes.


La vessie de Damas se fit plus pressante que son envie de rester allongé. Avec un grognement, le noble déchu se releva sur un coude, avant de se figer. Devant lui, une ombre menaçante se tenait avec une arme à la main. Un couteau. La mort venait le prendre. Damas lâcha un juron de terreur ; l’ombre se tourna vers lui, surpris de cette interruption impromptue. Un pas en avant. Eric chercha frénétiquement son arme, sa vessie se relâchant sous la peur.


Un trait de lumière.


L’ombre fit un autre pas en avant, son arme levée prête à frapper.


Un second trait.


L’ombre s’effondra.


Un juron. Des ordres secs. Wael gueula de s’armer. Un tir jaillit d’un des coins de la pièce, touchant quelqu’un. Puis ce fut l’enfer. La pièce s’illumina sous le tir des fusils laser. Personne ne savait sur qui il ouvrait le feu, mais des cris d’agonie ne tardèrent pas à s’élever. Un corps s’effondra sur Damas, qui le repoussa violemment. Wael hurlait de sortir, Dutch criait qu’il couvrait le repli. Damas tira sur une ombre qui s’effondra en arrière avec un cri. Un cri humain. Quelqu’un cria grenade. Le noble se mit sur ses jambes et ne pensa plus qu’à une chose : courir.

(Modification du message : 02-03-2006, 19:16 par DwarfKeeper.)

Bon, j'ai décidé de mettre un coup pour finir ma nouvelle avant mon départ d'ici quelques mois. Ca devrait aller à ce rythme. :-)


* * *


Une aube sale. Une aube salie par la fumée noire des débris finissant de se consumer. Une aube néfaste, emplie de peur et de colère.


Damas se pencha en avant, observant avec colère le cadavre a moitié déchiqueté. Plus jamais sac à gnôle n’aurait l’occasion de vendre sa mort en bouteille. Les yeux vitreux du défunt semblaient regarder à travers le fils de Nocturnus, fixant à jamais un plafond noirci et sale. D’un geste, Damas ferma les paupières du médecin. Le noble déchu aurait voulu dire une prière, recommander son âme à l’Empereur. Mais aucun son ne monta à ses lèvres. Aucun mot ne vint à son esprit, mais après tout se dit-il, peut-être en valait-il mieux ainsi. Mourir au nom de l’Empereur suffisait à racheter son âme. Mais pouvait-on vraiment parler d’un tel cas devant ce lieu de carnage ?


Damas rejoint Wael prêts d’autres corps désarticulés. Les deux anonymes de leur escouade gisaient là, prêts des cadavres criblés de tir des artilleurs. Bemarre était étendu là, son crâne transpercé par le laser qui lui avait pris la vie. Il n’avait même pas eut le temps de prendre son arme.


Le frère du blessé abattu hier aussi. Son visage était figé, donnant un sentiment de haine mêlé de peur. Son poing serait encore fermement son couteau ; le garçon n’avait pas supporté la mort de son frère, et avait voulu le venger. Wael l’avait abattu froidement de deux tirs de laser, donnant par là le départ du massacre dont ils avaient réchappé de justesse.


Soudain, le cœur de Damas cessa de battre. Là. Au milieu des décombres, un uniforme azur souillé par le sang et la terre. Un cadavre arborant des insignes ô combien familiers. Un soldat du XVI° Voltigeur. Son régiment. Son monde.


Le noble déchu se rua vers le corps sans vie, retournant sans ménagement le cadavre. Son excitation était mêlée d’une peur irrationnelle. Un voltigeur. Ici. Un soldat auquel il commandait encore quelques mois auparavant. Damas ne savait pas comment se nommait ce soldat, mais il lui fallait savoir.


Il devait découvrir comment il s’appelait, à qui il obéissait, pourquoi il était là. La sueur coulait le long du visage du noble déchu. Tout était là, l’équipement standard d’un soldat de son monde. Le fusil laser modèle armaguedon, le pack dorsal antigravitique, Les épaulières du mérite. Tout était là. Le souffle manquait à Damas. L’excitation était à son comble devant cette découverte, cette lueur d’espoir.


Puis un éclair glacé le transperça.


Lentement, très lentement, le noble déchu se remit sur ses pieds. Damas fit face à Wael, Dutch et Higgins. Les trois légionnaires fixaient le fils de Nocturnus, calmement, attendant visiblement que ce dernier pose les questions auxquelles nul ne pouvait désormais échapper.


Leurs visages sombres, leur crâne rasé, leur tatouage sinistre et les colliers explosif que tout légionnaire était obligé de porter leur donnaient l’air sinistre de prédateurs prêts à plonger sur leur proie.


Instinctivement, Damas fit basculer son fusil laser de son épaule. Il savait qu’il ne ferait pas le poids face à ces trois hommes si ces derniers se décidaient à l’attaquer, mais le noble exilé était prêt à toute éventualité. A toute.


Wael fit un geste à ses deux gorilles, qui s’éclipsèrent par l’entrée de la pièce dévastée. Seuls restaient dès lors le sergent et le capitaine dégradé. Et les morts.


Un long moment s’écoula avant que Damas ne prenne la parole.


« Vous me devez des explications.


- Je ne te dois rien du tout.


- Vous me devez des explications. Et plus encore. »


Le sergent baissa la tête et poussa un long soupir.


« Assis-toi gamin, on risque d’en avoir pour un moment. »


Sans considération pour le mort, Wael s’installa sur le cadavre rigide de l’artilleur qu’il avait abattu la veille. Damas esquissa un rictus de dégoût, et préféra resta debout. Wael attendit quelques secondes, avant de soupirer de nouveau, visiblement agacé par la tournure des évènements.


« Qui êtes-vous ?


- Sergent Wael, de la légion pénale de Paradisia, connard.


- Ne vous foutez pas de ma gueule, je ne suis pas d’humeur ! Qui êtes-vous ! Que me voulez-vous ? Et pourquoi l’un de mes hommes est mort ici ?! »


Damas venait d’exploser. Son visage pourpre de rage contrastait violemment avec le sourire ironique qu’arborait le sergent Wael. Ce dernier finit par faire un geste d’apaisement, avant d’inviter de nouveau Damas à s’asseoir. Le noble refusa encore, hors de lui.


« Bien, comme tu veux. Je me présente, je suis ton ticket de sortie. »


Surpris, Damas hésita. Puis s’assit enfin.


* * *


« Lorsque tu es arrivé sur le camp, j’ai reçu un message étrange. Un message m’intimant l’ordre de prendre soin du bleu que tu es. Je devais m’assurer que tu survives et que tu échappes aux corvées trop… dangereuses au camp.


- Et vous n’avez rien trouvé de mieux que de me faire faire une marche forcée en plein soleil pour cela.


- Je n’avais pas encore été payé, et puis tu as survécu non ?


- Vous êtes un ignoble rat.


- Un rat qui t’as sauvé trois fois la vie.


- Trois fois, de quoi parlez-vous ? Qu’est ce que c’est que cette histoire ? »


Wael soupira encore. Damas commençait à sentir son fusil laser le démanger. Wael l’insupportait au plus haut point, mais il devait savoir.


« Lors de notre transport vers cette foutue planète, je me suis arrangé pour que ton copain de lit goûte lui-même au cadeau qu’il voulait te faire. Oui, ce gars avait été payé pour te tuer. Pareil, quelques jours plus tard, un gars a essayé de te tuer dans ton sommeil. Tu n’es pas très prudent pour « un vétéran » des ruches. Dutch lui a dessiné un second sourire, et tu ne t’es même pas réveillé. Quant à la troisième fois, sans Poubelle, tu serais mort étouffé dans un merdier innommable. Tu te souviens ? »


Damas toucha machinalement le pansement sale sur sa tête ; la douleur était toujours présente, mais il s’y était habitué jusqu’à oublier de changer le bandage. Le noble reprit la parole.


« Qui vous a payé ? Qui veux ma mort ?


- Tu as de belles relations dans ta planète, n’est ce pas. Disons qu’il y a une mignonne qui veut te revoir entier. Pour ceux qui veulent ta mort… Je m’en fous. Tout ce que j’ai à faire, c’est à te sortir d’ici pour toucher une prime confortable.


- Et on a pas intérêt à traîner ici si on veut finir riche. Il y a des peaux-verte qui s’amènent par ici en nombre sergent.


Higgins venait de jaillir dans la pièce. On entendait Dutch, non loin, en train de pousser des jurons. Il devait ramasser tout ce qui pouvait encore être utile. Mais Damas devait savoir.


« Est-ce que c’est Alicia qui vous paye ? Est-ce que c’est elle qui veut me sauver ? Dites-le-moi !


- Désolé morveux, mais on a plus de temps pour le bavardage inutile. Ramasse le maximum d’armes et de munitions, ça risque de chauffer. »


Wael s’activa à récupérer quelques affaires qui traînaient encore. Damas hésita quelques secondes, un tourbillon de sentiments s’activant dans sa tête. Alicia… Alicia… Son aimée faisait tout pour le revoir en vie. Il ne s’était pas trompé. Damas devait sortir de ce trou vivant. Pour elle. Pour eux.


Des bruits de chenille se firent entendre.


Pfff, un rat n'est jamais ignoble.


Même si c'est mon expression préférée.


Oh, Alicia est trop gentille, elle veut revoir son prince charmant!


Non c'est vraiment trop mignon, ça ne tient pas debout.


Toujours bien même si la résolution de la dernière scène de combat et ses révélations me semblent un peu floues.


Le Rat, c'est ignoble de leur faire affronter des chars orks volés...

(Modification du message : 02-03-2006, 21:40 par Rat.)

Un rat mais c'est tout gentil ces gentils bestiole enfin.....


Alicia pensant revoir son amant qui pas longtemps avant l'avait gifler elle a tout fait pour qu'il disparaisse hum à moins que ce soit sa mère je vois pas.


Et dit moi un boulet qui parle sur ce ton à un qui est censé être son supérieur (même sous le coup de la colère) c'est un peu incroyable.


Enfin tout ce recoupe et s'explique rationnellement donc c'est bon et même très bien continue.


Ezar,dois je publier mes chroniques ?


J'avance, j'avance! :-)


* * *


Damas courait à en perdre haleine. Wael commençait à sérieusement les distance ; le sergent semblait être doté d’ailes, à moins que la perspective de finir broyé sous les obus de leurs propres chars capturés par l’ennemi ne le pousse à voler littéralement.


Le noble déchu entendait derrière lui les pas de cours de Dutch et Higgins. A eux tous, ils ne formaient qu’une poignée de malheureux exténués, poursuivis par une horde de créatures désireuses de s’amuser un peu. Une chasse à l’homme, ni plus ni moins. Une chasse à l’homme, comme il en avait fait tant dans les méandres de Nocturnus, poursuivant sans relâche et avec un plaisir certain des rebelles paniqués et désespérés. Mais aujourd’hui, c’était lui la proie paniquée et désespérée.


Le sergent tourna à une rue, faisant un rapide signe pour que tous le suivent. Damas sauta par-dessus un cadavre carbonisé, avant d’entendre un juron poussé derrière lui. Un rapide coup d’œil derrière-lui, pour voir Dutch étalé de tout son long. L’imbécile avait trébuché, et déjà quelques orks débouchèrent au bout de l’avenue.


Damas fit volte face pour aider Higgins à relever le légionnaire. Une grimace. Le genou de Dutch commençait déjà à enfler à vue d’œil. Il ne leur manquait plus que ça. Le fils de Nocturnus passa un bras du blessé au-dessus de son épaule, avant de reprendre leur progression le plus vite possible. Higgins avait ouvert le feu sur leurs poursuivants. Ceux-ci se trouvaient trop loin pour être réellement inquiétés, mais tout ce qui pouvait leur faire gagner du temps était bon à prendre.


Le sergent se trouvait à une centaine de mètres, à l’entrée d’un centre commercial miraculeusement épargné. Ce portait bien les stigmates d’affrontements, mais nul bombardement intensif ne l’avait apparemment touché. Le mince espoir de damas disparut lorsqu’un déluge de balles s’abattit sur l’entrée du bâtiment. Wael tirait sur quelque chose que le noble déchu ne pouvait pas encore distinguer, mais il faisait visiblement face à forte partie.


Higgins hurla de se dépêcher. Les chenilles de blindés se firent entendre encore plus distinctement qu’avant. C’était un miracle que les orks n’aient pas encore ouvert le feu sur eux avec leurs armes lourde ; nul doute que même à cette distance, la poignée de légionnaires eut été massacrée. Mais ces monstres devaient sûrement beaucoup s’amuser de cette chasse, et abattre le gibier trop tôt aurait gâché leur plaisir. C’était sûrement ça. Ou alors ils se trouvaient face à de pathétiques tireurs incapables de toucher un grox dans un couloir.


De sa main libre, Damas attrapa son fusil laser. Un coup d’œil au chargeur. Plein. Tant mieux, ça allait servir. Dutch venait de faire de même avec sa propre arme. Les deux légionnaires arrivèrent près de l’entrée du centre commercial. Le noir ouvrit le feu, joignant ses tirs à ceux de Wael. Quelques cris s’élevèrent, preuve de la précision de leur tir.


Le sergent profita d’un bref répit pour ouvrir les portes du bâtiment ; l’une d’elles était bloquée par quelques gravas, mais l’autre était dégagée. Damas s’engouffra avec Dutch, suivit du sergent. Higgins courait comme un dératé, encore à découvert. Quelques impacts l’encadrèrent, avant que Dutch ne libère quelques rafales pour couvrir leur compagnon. Immédiatement, leurs opposants se mirent à couvert.


Un rictus de soulagement se dessina sur le visage de Damas ; ceux qui leur tiraient dessus n’étaient pour le moment que les petites créatures qui accompagnaient les orks en nombre. Ils n’étaient visiblement pas de taille, même face à un groupe aussi réduit. Mais ce répit n’allait pas durer, les véritables orks étant proches, trop proches.


Le petit groupe s’enfonça dans le bâtiment, contournant une fontaine décorative. L’eau croupie était rougie par le sang, et le cadavre criblé de balles de ce qui avait été un vigile flottait à la surface. Pauvre type pensa Damas. Sans perdre une seconde, le quatuor fonça vers un ascenseur. Wael voulait visiblement semer les orks à travers les niveaux du bâtiment.


« Stop ! Sergent, il n’y a sûrement plus de courant ! Il faut prendre les escaliers ! »


Trois jurons proférés en même temps. Ce sac à muscle d’Higgins avait raison. Sur leur gauche, un panneau montrant où se situait un accès aux niveaux supérieur. Des tirs vinrent frapper le mur tout proche. Ces créatures visaient vraiment mal.


Higgins ouvrit l’accès aux escaliers, et Damas en profita pour lui passer Dutch. Le genou du légionnaire avait plus que doublé de volume. Une entorse, une fracture… Peu importait. Il semblait souffrir au plus haut point mais pas une plainte, ni un gémissement ne franchit ses lèvres, bien au contraire.


Higgins commença l’ascension des escaliers avec le blessé, pendant que Damas rejoint Wael derrière un banc renversé qui jadis devait servir aux couples d’amoureux pour se reposer de leurs moments de détente. Epoque bien révolue, il s’agissait d’un parfait couvert.


Le sergent et le capitaine dégradé étaient conscients de la situation : s’ils ne gagnaient pas suffisamment de temps, jamais Higgins ne pourrait faire gravir les escaliers à leur compagnon sans qu’ils ne soient rattrapés. Et massacrés.


Damas se contre-fichait du sort de ces hommes qui l’entouraient, seul lui importait l’espoir de revoir Alicia. Mais sans eux, jamais il ne pourrait quitter cette planète en vie. Adressant une courte prière à l’Empereur Dieu, Damas cala son fusil laser et colla son œil dans le viseur.


Le premier crâne vert qui apparut dans la lentille explosa dans un bruit peu ragoûtant. Son second tir fit mouche de même, et Wael s’applique à lui donner la réplique. Les premières créatures qui entraient n’étaient que des petites créatures, visiblement poussées par leurs cousins plus forts. Tirer sur elle était un gâchis en temps et en munitions, mais les deux hommes ne pouvaient laisser personne entrer. La seconde porte explosa littéralement, emportant avec elle une poignée de ces petites créatures. Plusieurs des colosses orks entrèrent alors, délivrant un véritable mur de feu. Un mur aussi impressionnant qu’imprécis, leur tirs criblant tantôt le plafond, tantôt le sol, mais nullement les légionnaires.


Sans perdre un instant, Damas et Wael ouvrirent le feu à l’unisson, envoyant rouler l’un des orks au sol par plusieurs tirs bien placés.


L’excitation se mêlait à la peur chez les deux hommes, qui savaient qu’ils seraient bientôt dépassés en nombre. Trois ou quatre orks avaient trouvé refuge derrière la fontaine, et leur servait de bunker d’où nul ne pouvaient les déloger. Bientôt d’autres de leur congénère entrèrent, et les légionnaires surent que tout était perdu. Depuis la fontaine, les orks mèneraient la charge et jamais Wael et Damas n’auraient suffisamment de temps pour tous les abattre.


Un coup d’œil rapide derrière eux : les escaliers étaient proches, si proches, mais auraient-ils suffisamment de temps pour les atteindre sans finir transpercés par les projectiles mortels de leurs opposants. Le noble déchu adressa un regard désespéré à celui qui se disait son protecteur. Un hochement de tête. Une dernière rafale, et les deux hommes rassemblèrent leur force pour se ruer vers les escaliers, leur unique salut. Une respiration courte, une volte face désespérée.


La fontaine disparut sous une formidable explosion.


Raaaaaah!


Tu ne peux donc point t'empécher de finir par du suspense?


En même temps c'est assez clair: les chars orks ont visés trop cours ou nos héros sont sauvés par miracle (les alliés arrivent) comme dans tout bon film d'action.


Mais dans ce cas ils auraient entendus le bruit des impériaux, et les chars de la garde auraient plutôt visés les véhicules orks que quelques boyz tirant sur des légionnaires.


Attention aux fautes, il y en a plusieurs qui gènent la lecture pour une fois.


Bah c'est bien sympa tout ça, pour nos amis à peau émeraude rajoutes en, il faut qu'on sente que ce sont dres monstres. Tu va dans ce sens, alors fait revenir les blindés volés (sans tombver dans une répétition de ta super scène les décrivants).


Et oui c'est dur, mais c'est ça, il faut travailler l'inhumanité des orks à défaut de revenir à des peaux vertes V2 plus civilisés. Ou organisés.


Et donne des idées de clans!


Blood Axe colerait le mieux et te donnerait une bonne excuse pour montrer les kommandos s'infiltrant et ces troupes à première vur ridicule mais trop souvents sous estimés.


Avec des orks qui visent justes.


Le Rat, grand ami des Blood Axes.

(Modification du message : 03-03-2006, 19:37 par Rat.)