L'antispecisme est il un humanisme?

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Végétarisme


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[Image: 220px-Lucas_Cranach_d.%C3%84._-_Das_Gold...slo%29.jpg]

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<i>L'Âge d'Or</i>, de <font color="#0066cc">Lucas Cranach l'Ancien</font>.
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Pythagore est considéré dans la tradition occidentale comme le premier adepte du <font color="#0066cc">végétarisme</font> de l'humanité <i>qui ne vit plus dans l'âge d'or</i>, <font color="#0066cc">âge d'or</font> où l'on était effectivement végétarien (que ce soit dans la mythologie philosophique gréco-romaine, ou la mythologie hébraïque (<font color="#0066cc">Bible</font>), avec <font color="#0066cc">Adam</font> et <font color="#0066cc">Ève</font> jusqu'au <font color="#0066cc">Déluge</font>).



Les <font color="#0066cc">Présocratiques</font> sont <font color="#0066cc">zoophiles</font><sup><font size="2"><font color="#0066cc">[123]</font></font></sup>. C'est <font color="#0066cc">Ovide</font> qui défend le <font color="#0066cc">végétarisme</font> par le biais de ce passage concernant Pythagore, dans son célèbre ouvrage <i>les Métamorphoses</i> :



Citation :
« Le premier [Pythagore], il fit un crime à l’homme de charger sa table de la chair des animaux ; le premier, il fit entendre ces sublimes leçons qui ne furent pourtant pas écoutées : « Cessez, mortels, de vous souiller de mets abominables ! Vous avez les moissons ; vous avez les fruits dont le poids incline les rameaux vers la terre, les raisins suspendus à la vigne, les plantes savoureuses et celles dont le feu peut adoucir les sucs et amollir le tissu ; vous avez le lait des troupeaux, et le miel parfumé de thym ; la terre vous prodigue ses trésors, des mets innocents et purs, qui ne sont pas achetés par le meurtre et le sang. (...) Chose horrible ! des entrailles engloutir des entrailles, un corps s’engraisser d’un autre corps, un être animé vivre de la mort d’un être animé comme lui ! Quoi ! au milieu des richesses que la terre, cette mère bienfaisante, produit pour nos besoins, tu n’aimes qu’à déchirer d’une dent cruelle des chairs palpitantes ; tu renouvelles les goûts barbares du Cyclope, et, sans la destruction d’un être, tu ne peux assouvir les appétits déréglés d’un estomac vorace ! Mais dans cet âge antique dont nous avons fait l’âge d’or, l’homme était riche et heureux avec les fruits des arbres et les plantes de la terre ; le sang ne souillait pas sa bouche. Alors l’oiseau pouvait, sans péril, se jouer dans les airs ; le lièvre courait hardiment dans la campagne ; le poisson crédule ne venait pas se suspendre à l’hameçon. Point d’ennemis, nuls pièges à redouter ; mais une paix profonde. Maudit soit celui qui, le premier, dédaigna la frugalité de cet âge, et dont le ventre avide engloutit des mets vivants ! il a ouvert le chemin au crime<sup><font size="2"><font color="#0066cc">[124]</font></font></sup>. »


Ce végétarisme étant lié à la réincarnation que propose Pythagore dans sa philosophie, pensant ainsi le destin des vivants dans le sens d’une totale interdépendance, le philosophe propose une sensibilité particulière que l'on retrouve habituellement dans la civilisation <font color="#0066cc">hindoue</font> (avec l'<font color="#0066cc">Ahimsâ</font> et le <font color="#0066cc">jaïnisme</font> tout particulièrement) :




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[Image: 220px-Pythagoras_advocating_vegetarianis...Rubens.jpg]

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<i>Pythagore prônant le <font color="#0066cc">végétarisme</font></i>, (1618-20), peinture de <font color="#0066cc">Pierre Paul Rubens</font>.
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Citation :
« Le ciel et tout ce qu’on voit au-dessous de lui, la terre et tout ce qu’elle contient, changent de formes. Nous aussi, portion de ce monde, nous changeons ; et, comme nous avons une âme vagabonde qui peut, de notre corps, passer dans le corps des animaux, laissons en paix et respectons l’asile où vivent les âmes de nos parents, de nos frères, de ceux que nous aimions, des âmes d’hommes, enfin : prenons garde de faire des festins de Thyeste. Comme il se fait d’horribles goûts, comme il se prépare à verser un jour le sang humain, celui qui égorge de sang-froid un agneau, et qui prête une oreille insensible à ses bêlements plaintifs ; celui qui peut sans pitié tuer le jeune chevreau et l’entendre vagir comme un enfant ; celui qui peut manger l’oiseau qu’il a nourri de sa main ! Y a-t-il loin de ce crime au dernier des crimes, l’homicide ? N’en ouvre-t-il pas le chemin ? Laissez le bœuf labourer, et ne mourir que de vieillesse ; laissez les brebis nous munir contre le souffle glacial de Borée, et les chèvres présenter leurs mamelles pleines à la main qui les presse. Plus de rêts et de lacs, plus d’inventions perfides ; n’attirez plus l’oiseau sur la glu, ne poussez plus le cerf épouvanté dans vos toiles, ne cachez plus, sous un appât trompeur, la pointe de l’hameçon. »

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— <font color="#0066cc">Ovide</font>, <i><font color="#0066cc">Les Métamorphoses</font></i><sup><font size="2"><font color="#0066cc">[124]</font></font></sup>.




<p style="margin:0px .3em 6em;">


A mon humble avis, il était au maximum végétarien. Végétalien signifierait qu'il ne consommait aucun produit animal ... donc qu'il n'aurait pas eu accès à la B12, une molécule essentielle (elle a une importance capitale mais elle n'est pas synthétisée par l'organisme humain)

Après, il avait peut-être ses OGM maisons pour se bricoler ça. C'était certainement un cadeau des aliens venu construire les pyramides.


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Heu, les présocratiques zoophiles, c'est juste complètement n'importe quoi. C'est quoi la source, wiki ?




 




Pour ce qui est des personnages sur l'affiche, c'est juste de la propagande sur la devanture d'un resto végétalien hein, je n'ai jamais dit que c'était exact, je trouve juste amusant d'essayer d'identifier les personnages réputés tels (que ce soit vrai ou non)



Citation :
il y a 57 minutes, Solelfik a dit :




Heu, les présocratiques zoophiles, c'est juste complètement n'importe quoi. C'est quoi la source, wiki ?




 




Pour ce qui est des personnages sur l'affiche, c'est juste de la propagande sur la devanture d'un resto végétalien hein, je n'ai jamais dit que c'était exact, je trouve juste amusant d'essayer d'identifier les personnages réputés tels (que ce soit vrai ou non)




Merci wikipedia ^^



Ok, donc sur les présocratiques c'est de la blague. Mais Pythagore est bien un philosophe végétarien. Ou -lien.  Enfin, antispémachin avant l'heure.



Ah! J'ai encore bien rigolé! Merci les gars! ^^




 




 




J'ai appris aujourd'hui qu'il y avait encore un cas de maltraitance sur animaux dans un abattoir. J'ai entendu ça à la radio. Le journaliste en parlant a dit pas de mal de truc déjà dit ici par vous, mes condisciples. ^^




Notamment sur la cadence de bœuf que les ouvriers doivent supporter.




Aux abattoirs les cadences sont tellement démentielles que tu n'as pas le temps de tuer proprement les animaux. La faute aux consommateurs des hypers qui veulent avoir tous les jours leur viande en rayon. Par exemple tu as 250 vaches et une centaine de veaux à traiter, une minute par poste pas plus (si tu arrêtes la chaîne pour rien tu te fais pourrir) et personne ne partira avant que l'ensemble des bêtes ne soient traitées car les abattoirs n'ont pas de capacités d'accueil des bêtes vivantes. Dans l'ordre le parcours est à peu près comme ça pour les vaches :




 




-accueillir l'animal. C'est souvent la cohue totale car elles sentent bien ce qui les attend...




-le mener à la tuerie - qui est la zone où on tue les animaux, soustraite aux regards des profanes depuis les scandales-, n'y entre pas qui veut,




- la vache se prend son coup de pistolet à air en pleine troche, sauf que ça les assomme plus que ça ne les tue car l'os du crâne est assez épais chez les ruminants. Idéalement tu dois viser une petite zone mais comme la cadence est infernale, on vise comme on peut. De ce qu'on me disait, les vaches sont particulièrement coriaces, bien plus que les cochons.




- ensuite on lui tranche la gorge pour l'exsanguination...problème : un bovin ne se vide pas de son sang comme ça (déjà pour les humains, l'exsanguination est une cause de décès rare d'après un collègue légiste, tu coaguleras avant sauf blessure artérielle majeure ou hémophilie). Donc on ne lui laisse pas le temps 'de se vider'.




J'ai fait trois jours en abattoir au poste où on tuait les lapins : le plus horrible ce sont les cris des petites bêtes. Perçants, aigu...on retrouve la même note chez des schizos en crise ou les personnes auxquelles on annonce un deuil (sorte de cri de douleur primal mâtiné de désespoir).




Mais il me semble que le pire dans l'expérience, c'était les justifications des collègues : 'bah c'est le taff, il faut le faire...on fait ce qu'on te demande de faire, c'est tout', 'oh bah ce sont que des animaux, hein', 'mouais elles souffrent pas vraiment, c'est juste nerveux', 'oh bah moi je m'en fous,  elles m'arrivent en pièces détachées, c'est dur d'empathiser (sic) dans ces conditions'. Je suis spûr que ça va vous rappeler d'autres justifications, curieusement similaires, invoquées dans un autre contexte...




- Ils la choppent, lui tranchent les pattes et l'accroche par un vestige d'icelle (on parle d'un ruminant qui fait souvent plusieurs quintaux, les chutes ne sont pas rare...) au rail. Forcément la bête gigote, parfois se décroche... les mecs aiment bien dire que c'est rien, juste des spasmes nerveux...sauf que souvent elles meuglent et crient. Sur ce point la recherche comme le bon sens se rejoignent : quand y a de l'émission vocale, c'est que la bête n'est pas décédée.




- La carcasse passe de poste en poste pour être découpée.




 




Il y a un pourtant un test assez simple pour savoir si un quadrupède est mort : palpation des muscles céphalogyres et du cou. Si c'est tout contracté, c'est que la bestiole a encore un niveau de conscience trop élevé (instinctivement, même quand ils dorment, ils maintiennent leur tête). Si c'est tout flasque/mou : coma profond ou décès.




 




A ce sujet, une patiente ex-employée d'abattoir m'a racontée qu'une fois elle s'est trouvée à devoir découper un gros taureau auquel on avait déjà tranché les 4 pattes...eh bien la bête s'est réveillée dès qu'elle a commencé à travailler en meuglant à mort, roulant des yeux fous et secouant ses 4 moignons dans tous les sens. LA vision d'horreur par excellence. Elle a eu la peur de sa vie et a quitté le taff quelques semaines plus tard. M'enfin je me demande si ce n'est pas une anecdote que les employés d'abattoir se racontent entre eux car elle est aussi relatée dans le récent livre 'steak machine'...


(Modification du message : 18-02-2017, 02:53 par Jalikoud.)


Le journaliste a dit que pour la mort des animaux, c'est:




- 1mn pour les poules




- 3mn pour les cochons




- 6mn pour les bovidés




Si je me souviens bien et par animaux. Je suis sûr et certain pour les poules et les cochons. Je sais pas si ça reflète la réalité dans les abattoirs, mais ça avait l'air d'être la "norme" d'après lui.




 




Pour exemple personnelle:




Made in Réunion, on a presque tous des "parcs poules/canards/lapins ou cochons/chèvres" (bien que ces 2 derniers sentent bien pires que les 3 premiers) où sont les animaux qu'on élève pour manger (beaucoup plus rares d'en trouver en ville évidemment ^^). Moi, mes parents avaient des poules. Comme on était pas riche du tout (doux euphémisme ^^), on en mangeait souvent et c'est mes parents qui les tuer. Ils les égorgeaient. Je peux vous dire que, pour l'avoir vu de mes yeux plusieurs fois, je savais parfaitement à quel moment la poule était encore vivante et à quel moment son corps faisait des spasmes musculaires car morte. Voir ça les premières fois, c'est très dur surtout quand on est très jeune. Après, on s'habitue certes mais ça reste toujours difficile à voir. Plus vieux, c'est vrai qu'au bout d'un moment on s'habitue carrément.




 




Quand j'ai eu environ 14/15 ans, mes parents m'ont proposés de m'apprendre à tuer une poule. Car oui, c'était comme ça qu'on tuait (ou qu'on tue) une poule, un canard, un lapin, un cochon ou une chèvre dans une norme sortie de je ne sais où et totalement évidente pour mes vieux.




J'ai aimablement répondu que:




"Non, ça m'intéresse pas."




Mes parents d'un air étonné:




"Ben, pourquoi?"




Moi:




"Parce que j'ai pas envie de faire 'ça' à une bestiole."




Je vous passe le couplet sur le fait que c'est juste une bestiole... etc.




 




Ils sont tout même revenus à la charge plusieurs fois après ça. Un jour j'en ai eu marre et j'ai répondu que:




"Tant qu'à tuer une poule pour la bouffer, il est hors de question que je la tue comme ça. Je prends la hachette, je lui coupe la tête et voilà."




Ben ça les a bien fait rire.




 


(Modification du message : 18-02-2017, 04:07 par Jay974.)

Citation :
Il y a 10 heures, Jay974 a dit :




Le journaliste a dit que pour la mort des animaux, c'est:




- 1mn pour les poules




- 3mn pour les cochons




- 6mn pour les bovidés




Si je me souviens bien et par animaux. Je suis sûr et certain pour les poules et les cochons. Je sais pas si ça reflète la réalité dans les abattoirs, mais ça avait l'air d'être la "norme" d'après lui.




 




Tu as raison mais dans le livre (si nous faisons bien référence tous les deux à steak machine), il précise aussi que ces délais ne sont respectés pour des raisons de rentabilité car attendre 6 min pour chacune des 150/200 vaches, cela ferait 15 heures de battement en tout (dans l'abattoir où il se trouve, il n'y a qu'une seule ligne de taritement pour les vaches, pas moyen d'en faire passer plusieurs d'un coup). Clairement les mecs n'ont pas le temps d'attendre.




 




C'est de la fable pour communiquants ces délais annoncés ^^.




 




Rien que de la santé humaine, tu as aussi ce type de recommandation mais il y a loin de la coupe aux lèvres.



Citation :
il y a 1 minute, Jalikoud a dit :




C'est de la fable pour communiquants ces délais annoncés ^^.




 




Ouais, je m'en doutais bien. ^^




Je crois que le gars que j'ai entendu en interview était l'auteur du bouquin mais j'en suis pas sûr.




 




Il a aussi dit que les mecs qui commettent ces maltraitances ne sont pas des tortionnaires prenant plaisir à la souffrance animal même si c'est fait sciemment. Tes exemples montrent très bien cette état de fait.




J'ai d'ailleurs retrouvé dans tes expériences personnelles citées ici une forte similitude avec la mienne. C'est à dire qu'on te fait comprendre que de toute façon c'est une fatalité et qu'il vaut mieux soit se voiler la face et faire comme s'il y a rien, soit ne pas se poser de question... car au final l'empathie ne changera rien à ce qui se passe.




La fatalité quoi.



Citation :
Il y a 16 heures, Jay974 a dit :




Ah! J'ai encore bien rigolé! Merci les gars! ^^




 




 




J'ai appris aujourd'hui qu'il y avait encore un cas de maltraitance sur animaux dans un abattoir. J'ai entendu ça à la radio. Le journaliste en parlant a dit pas de mal de truc déjà dit ici par vous, mes condisciples. ^^




Notamment sur la cadence de bœuf que les ouvriers doivent supporter.




oui, on m'avait dit que c'était un truisme mais la preuve que non. 




Mon point de vue c'est que l'exploitation sauvage du travail humain est encore plus grave d'une part, lourde de conséquences désastreuses pour les bêtes elles-mêmes d'autre part, que la souffrance animale (que je ne nie pas). Et que si on veut diminuer la part de celle-là, il faut d'abord contester l'ordre capitaliste de l'industrie agro-alimentaire. Et à vrai dire le problème est d'abord là, la souffrance des bêtes est un moyen pour s'en apercevoir. Un peu comme lorsque Céline décrit l'assassinat des chevaux lors de la guerre. Un moyen de comprendre ce qu'on fait aux hommes.