Dans Les Entrailles De Middenburg

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Je vous laisse à présent le nouveau chapitre de l'histoire de notre chère apprentie compagnon-sorcière. J'ai laissé à la fin du chapitre de quoi vous laissez deviner sur quoi va tomber notre chère Erika dans les prochains chapitres, qui pour l'heure ne se doute absolument de rien (rire malsain [img]<fileStore.core_Emoticons>/emoticons/default_biggrin.png[/img] ).




Chapitre 5 : Une conversation tendue




La route qui serpentait vers Middenburg avait été tracée essentiellement par les chariots qui y passaient il y a quelques temps, mais on pouvait voir que la végétation commençait par endroits à reprendre possession du terrain. Erika s'arrêta pour dissiper son sortilège. Elle avait beau être une sorcière douée, elle ne voulait pas se risquer à subir un hypothétique retour d'énergie.


Elle ressentie dans son épaule quelque chose de dur qui la jeta à plat ventre sur le sol : le répurgateur lui avait donné une poussée du pied. Elle eut juste le temps de se retourner pour voir celui-ci dégainer son épée et la pointer sur elle.


« Je ne t'ai jamais demandé de m'aider en quoique ce soit, sorcière. »


Son timbre laissait perler de l'amertume, et son visage sous son couvre-chef était défiguré par un rictus de colère. Cela pouvait se comprendre dans la mesure où ce chasseur de sorcières venait d'être sauvé par une représentante de certaines de ses cibles.


« Là dessus, répondit Erika, nous sommes bien d'accord... »


D'un mouvement brusque, elle tendit son bâton vers la tête de la jument, et un petit nuage de fumée grise s'en échappa. L'animal apeuré se cabra soudain, et son cavalier désarçonné tomba sur le dos. Il n'eût pas le temps de se relever que l'umbramancienne le menaça déjà en pointant son bâton sur lui.


« ... Si c'est pour me remercier ainsi, j'aurais du les laisser s'occuper de vous et continuer ma route. Je ne sais pas ce qui m'a prise. »


Elle décida de s'éloigner de quelques pas, tout en gardant un œil sur cet individu. Elle marchait sur la route, en prenant la direction de Middenburg.


« Qui es-tu ? »


La question surprît Erika, qui se retourna vers cet homme austère qui s'était relevé et commençait à épousseter sa veste.


« -- Avez-vous vraiment besoin de le savoir ? Je vous apprendrai seulement que je suis membre d'un des Collèges de magie d'Altdorf.


-- Je pense que j'ai besoin de le savoir, parce que si votre route et la mienne convergent vers Middenburg, il se pourrait que je vous demande un service. En retour bien sûr, je saurai me montrer reconnaissant. »


Intriguée par l'étrange proposition de marché, Erika décida qu'il valait mieux savoir ce qu'il lui passait par la tête. Elle décida donc de poursuivre la conversation.


« -- De quelle genre de proposition ?


-- Je me rend actuellement à Middenburg pour affaires, disons.


-- Je n'aime pas les propositions douteuses. Allez au bout de vos pensées !


-- Je dois débusquer un serviteur de la Grande Ennemie qui s'y serait réfugié. »


Erika n'aimait guère l'idée de passer un marché avec un individu comme lui. Les répurgateurs ne faisaient jamais les choses à moitié. Ils faisaient même plutôt dans la démesure : on disait que la condamnation à mort de tout un village était pour eux nécessaire afin de s'assurer que les serviteurs du chaos n'en réchappaient pas. Même si la population reconnaissait en général leur utilité, elle se méfiait d'eux comme de la peste, à juste titre.


« -- Dites toujours ce que vous attendez de moi. On verra bien.


-- Je souhaiterais que vous m'aidiez à le démasquer. Je sais que ce serait beaucoup plus facile grâce à votre don à percevoir la magie.


-- Et votre cible a un nom, je suppose ? »


Erika se doutait bien de la réponse qu'allait lui donner le répurgateur. Celui-ci prît son temps avant de répondre :


« On l'appelle : Schwarzrabe. »


Ainsi donc, comme elle s'en doutait, sa cible et celle de ce répurgateur était la même. Voilà qui lui compliquait sérieusement les choses : elle poursuivait Schwarzrabe pour le capturer et le ramener, tandis que lui le faisait probablement pour le tuer. Il compromettait fortement sa mission, mais il n'était pas question d'essayer de le tuer ou de lui jouer un tour pour s'en débarrasser, sinon c'est sur elle qu'il risquait de se venger.


« -- Soit ! J'accepte votre marché, mais à une condition.


-- Sache que je n'ai pas pour habitude de négocier sorcière. Mais annonce toujours ta proposition.


-- Je suis envoyée par mon Ordre pour capturer Schwarzrabe afin de l'interroger, avant bien sûr de l'exécuter. Si je vous aide, je le veux vivant, et en état de répondre à quelques questions... A défaut de l'avoir entier si vous le souhaitez. »


Le chasseur de sorcière resta un moment à soutenir son regard, avant de donner sa réponse :


« -- Je veux bien faire un effort. Mais si il se permet de vouloir me tuer, de nous jouer un mauvais tour une fois capturé, ou que j'en ai tout simplement l'opportunité, je n'hésiterai pas à m'occuper de lui, à ma façon. Ai-je été clair ?


-- Je pense que je n'arriverai pas à en obtenir davantage de vous. Aussi, je vais accepter vos termes.


-- Bien. »


Le répurgateur remonta sur sa monture.


« -- Dans ce cas, ne perdons pas de temps. Neue Hoffnung est sans nouvelles des habitants de Middenburg. Alors qui sait ce que ce pourri a bien pu y faire ?


-- Je vous suis. Mais au fait, comment vous appelez vous ?


-- Je me nomme Tobias Kalterstein. Et toi ?


-- Appelez moi Erika. Et s'il vous plait, vouvoyez moi : on n'est pas des potes. »


Et ainsi s'en allèrent Erika et son associé, sans qu'elle ne sache ce qui l'attendait vraiment à Middenburg.




***

Il ne savait pas depuis combien de temps il était inconscient. Il se sentait maladif. L'endroit était sombre et humide, et un étrange grondement se faisait entendre. On dirait une machine qui tournait, et qui avait grand besoin d'être graissée. De petits flashs de lumière verte, qui se produisaient de temps à autre au bout d'un couloir évoquant une grotte, lui permirent de se rendre compte qu'il se trouvait dans une imposante prison, et qu'au bout dudit couloir, une créature d'assez petite taille s'approchait. L'obscurité l'empêchait de le voir distinctement. Se demandant de quoi il pouvait s'agir, il la devina s'avancer, puis se tourner vers lui.


« Tu es enfin réveillé, chose-homme ? »


Il ne répondit rien. La peur commença à monter en lui.


« Alors... Sort de cette cage ! »


Sur ces quelques mots, la créature entreprît d'ouvrir la grille.


« Vite-vite ! Tu as du travail. »


Et comme pour appuyer ses mots, cette chose fît claquer un fouet sur le sol. Il s'avança donc vers la sortie de sa geôle, et s'avança dans le couloir.


Ce qu'il découvrît lui sembla être un endroit qui ne pouvait exister que dans ses cauchemars. L'endroit avait la taille d'une petite montagne, et regorgeait de constructions, de ponts et d'ascenseurs en bois et en métal rouillé. Des cliquetis et des grincements irréguliers résonnaient dans cette grotte, dont le plafond ne pouvait être vu que grâce aux éclats verts qui se produisaient régulièrement. Les ordres et les cris se retrouvaient pratiquement étouffés tant que l'on n'était pas à proximité de leur sources.


« Dépêche-toi ! Chose-homme ! »


Il ressentît une brève et vive douleur sur ses épaules. Il se retourna pour voir cet être cruel, et crût qu'il allait perdre la raison, car les mythes pour se faire peur ne devraient pas exister...


Messages dans ce sujet
Dans Les Entrailles De Middenburg - par Turgon - 11-11-2009, 23:31
Dans Les Entrailles De Middenburg - par Aurélien GUTTIEREZ - 09-12-2009, 21:55