Une semaine seulement depuis le dernier chapitre... Je crois que j'ai fait une performance. Enfin là, je dois cependant faire une pose pour savoir comment je vais continuer cette histoire. En attendant, je vous laisse lire. A très bientôt, choses-hommes [img]<fileStore.core_Emoticons>/emoticons/default_happy.png[/img] ...
Chapitre 6 : Une si belle fleur.
Le voyage jusqu'à Middenburg s'avéra assez calme, malgré la tension entre Erika et le répurgateur Kalterstein. Elle était assez intriguée par son mutisme. Et si elle cherchait à commencer la conversation, elle n'avait droit en général qu'à des silences ou à des réponses un peu brusques et sèches. Visiblement, il avait perdu le sens de l'humour il y a des années.
Lorsqu'ils arrivèrent enfin à Middenburg, la première chose qui les frappa était l'absence totale de forme de vie ou d'activité humaine. C'est comme si la ville avait été abandonnée, car aucun signe de lutte évident n'était à noter. Quelque soit la rue abordée, que ce soit sur la place principale, aucune maison ne semblait fermée, de même pour les volets.
« Qu'a-t-il bien pu se passer pour que l'endroit soit désert ? se demanda Erika »
Se tournant vers Kalterstein, elle l'interrogea :
« -- Pensez-vous que notre cible soit impliquée dans la disparition des habitants ?
-- Même si on ne peut pas totalement l'exclure, je me demande s'il n'y a pas quelque chose d'autre là dessous. Je doute qu'un seul sorcier, même puissant, soit capable de faire disparaître toute une population tout en épargnant leur village.
-- C'est vrai qu'il est difficile de savoir ce qu'il y gagne ainsi. »
Ils continuèrent ainsi leur visite des lieux, mais séparément. Erika retourna pour sa part sur la place principale. Elle comptait bien profiter de la présence du puits pour boire un peu. Elle y jeta le seau, puis le remonta, et elle nota un détail étrange.
« Je me disais bien que j'avais entendu un bruit. » dit le répurgateur, effrayant ainsi la jeune sorcière.
« -- Et vous ne devinerez probablement pas ce que j'y ai découvert.
-- Étonnez moi. »
Prenant la corde avec une pièce de cuir, elle lui présenta le seau rempli d'eau, d'où se dégageait pour Erika des volutes tantôt noires, tantôt multicolores. Mais la couleur de l'eau restait a même pour elle ou pour son associé : verdâtre.
« Quelqu'un a empoisonné le puits avec de la malepierre. Ça ne fait aucun doute. »
Tobias resta méditatif face au sceau. Son air préoccupé ne laissa pas transparaître de doute : il devait donc avoir son idée sur la question.
« -- Je ne pense pas que Schwarzrabe soit impliqué dans la disparition des habitants. Ou du moins pas tout seul.
-- Que voulez vous dire ? »
Il prît un petit temps avant de répondre. Il semblait vouloir chercher ses mots.
« Avant de vous répondre, j'aimerais être sûr de quelque chose. Avez-vous déjà entendu parlé des skavens ? »
La question ne manqua pas de faire rire la sorcière. Pour elle, comme pour de très nombreuses personnes, les histoires sur les skavens faisaient partie de ces mythes que l'on racontait pour se faire peur sans jamais les prendre au sérieux.
« Qu'est-ce que vous allez chercher là voyons ? Vous n'allez tout de même pas me faire croire qu'il existe un peuple de rats se tenant sur leurs pattes arrières en parodiant les humains ? »
Au vu de l'air sérieux du répurgateur, elle comprît qu'il parlait sérieusement.
« -- Parce que vous y croyez, vous , à ces histoires ?
-- Ma foi, j'ai vu et entendu bien des choses dans tout l'Empire, et il y en a certaines dont on finit par douter. Voyez plutôt ce que moi-même j'ai découvert, avec un coup de lame bien placé. »
Et il lui tendit alors un rat sanguinolent. L'animal paraissait bien mal en point : il avait le poil terne, et son pelage laissait par endroit paraître la peau. Il portait également un étrange symbole, taillé à vif dans la chair. Il s'agissait vraisemblablement d'une rune, qui représentait une sorte de triangle.
« -- Je doute que ce rat se soit retrouvé dans cet état sans l'intervention d'une main néfaste.
-- Quant à moi, je doute toujours qu'il y ait du skaven là-dessous. Vous devez vous faire des idées.
-- Quelle est votre conclusion dans ce cas, mademoiselle ? »
Cette dernière remarque était lancée avec une certaine amertume de la part de Kalterstein, mais elle eût le mérite de faire réfléchir Erika. Sa réponse fût alors la suivante :
« -- Admettons que, comme vous le dites, ce rat se soit retrouvé dans cet état par les bon soins d'une intelligence malsaine. Et si il s'agissait là d'un coup de Schwarzrabe ? Je pense plutôt qu'il se sert des mythes sur les skavens pour nous induire en erreur ou pour nous faire peur. Si vous ne me croyez pas, vous êtes en tout cas maintenant sûr que moi, je ne vous crois pas.
-- Et que proposez-vous dans ce cas ?
-- Pour l'instant, nous n'en savons pas assez pour tirer des conclusions. Continuons de chercher des indices.
-- Si vous le dites... »
C'est ainsi qu'ils continuèrent à fouiller le village à la recherche d'éléments nouveaux. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent près du grenier à blé, en bordure de Middenburg, alors que le soleil approchait du zénith. Le réservoir avait été apparemment éventré, et on pouvait voir quelques rats en train de fouiner pour y chercher des restes éventuels de la dernière récolte.
« Dites-moi Erika : que pensez-vous du champ ? »
L'intéressée posa son regard sur le champ en question et constata qu'il s'en dégageait à la verticale des volutes similaires à celles du puits. Elle donna son avis :
« -- Il est aussi souillé par la malepierre. Mais c'est tout de même étrange...
-- Qu'est ce qui vous préoccupe ?
-- Habituellement, la malepierre est une ressource qu'il est difficile de se procurer. Je sais que certains sorciers à tendance chaotique seraient près à se démener pour en avoir ne serait-ce qu'un bloc gros comme l'ongle de mon pouce. Hors là, je constate qu'il en a fallu une assez importante quantité pour que le champ soit dans cet état. Je me demande bien comment Schwarzrabe aurait pu s'en procurer une telle quantité.
-- Remettriez-vous en cause votre hypothèse ?
-- Du tout. Mais il y a autre chose... »
Grâce à ses sens æthyriques, Erika pût constater que des volutes de magie qui s'échappaient du sol, de couleur verte, s'échappaient non pas verticalement comme s'il s'était agi de gaz, mais en décrivant une boucle. Elle choisît de suivre ces volutes, caractéristiques du vent de magie Ghyr, lié à la vie et la nature. Elle se dirigea vers une maison en bordure de Middenburg et la contourna. Ce qu'elle y vît quelque chose auquel elle ne s'attendait pas.
Exposée à la lumière du soleil s'épanouissait une fleur qu'Erika faillît ne pas reconnaître. Ses six pétales rouges qui se dégradaient en une couleur crème vers les bords laissaient passer un long et élégant pistil jaune orangé, lequel était lui même entouré de quelques étamines blanchâtres discrets. La plante atteignait les vingts centimètres de haut environ, ce qui était exceptionnel pour cette espèce. C'était probablement le plus beau lys impérial qu'Erika avait jamais vu.
« Elle se gorge de magie. » songea-t-elle en voyant la plante absorber l'énergie bienfaisante de Ghyran.
Elle constata également que les énergies d'Ulgu commencèrent à s'accumuler autour du bâtiment à côté d'elle, et qu'une fine ouverture à peine plus grande que la fleur perçait le mur. C'était par là que les volutes grises d'Ulgu pénétraient. Elle rentra dans le bâtiment et nota un recoin où s'accumulait en vrac des pièces en toile au niveau où se situait normalement l'ouverture du mur. En se rapprochant, elle vît que ce tas informe bougeait faiblement.
Saisissant bien son bâton dans sa main gauche, elle s'approcha en douceur du tas, et dégagea brusquement la toile, pour tomber nez-à-nez avec un garçon.