Probablement le chapitre le plus difficile qu'il m'ait été donné d'écrire, après celui du devin dans "Premier sang". J'ai beau en savoir un rayon pour deviner les émotions, les retranscrire en est une autre. Je vous laisse à la lecture, j'ai d'autres skavens à sacrifier pour notre bon plaisir.
Chapitre 10 : Une vérité qui dérange
Erika et Dimitri ne pouvaient pas ignorer les cris et l'agitation qui régnaient plus loin : Kalterstein se battait. Et pour l'umbramancienne, c'était le chasseur de sorcières qui avait le dessus. Elle aperçût une silhouette qui s'était glissée derrière lui, mais qui semblait plutôt prendre la poudre d'escampette. Cela signifiait qu'elle se dirigeait vers l'enfant et elle.
La créature était assez bizarre. Elle se déplaçait sur deux pattes, mais avait rangé son épée au fourreau et commençait à courir avec sa main comme troisième patte, ce qui lui donnait de la vitesse supplémentaire. Et elle avait quelque chose de plus animal, comme un chien boiteux, ou... Mais elle n'avait pas de temps à perdre. Elle dégaina l'épée qu'elle avait à sa ceinture, dissimulée sous sa cape de voyage. La créature la vît, de ses yeux rouges qui semblaient luire dans le noir. La créature hésita, puis dégaina se jeta en avant. Si elle avait su qu'Erika était un bon bretteur...
Après avoir nettoyé sa lame, Kalterstein fît marche arrière. Il ne lui avait pas échappé que l'un de ses adversaires avait prît la fuite. Il était probablement parti cherché des renforts, alors mieux valait ne pas trainer.
En retournant auprès d'Erika et Dimitri, il se rendît compte qu'ils étaient tous les deux en état de choc. Dimitri était recroquevillé, les bras enlaçant sa tête sans laisser voir son visage. Le regard du répurgateur se dirigea ensuite sur un corps inanimé aux pied de la jeune sorcière, laquelle tenait une épée à la main. Kalterstein se demandait combien de surprises la phantasmancienne avait dans sa manche. Elle donnait l'impression d'avoir vu un démon, et un simple regard à la créature qui gisait à ses pieds suffît au répurgateur à comprendre : elle était en face d'une vérité qu'elle avait du mal à admettre.
Erika était abasourdie : cette chose remettait en question certaines de ses certitudes. La créature avait un museau allongé terminé par une sorte de truffe, comme ceux des rats. Elle en avait d'ailleurs aussi les oreilles courtes, les incisives et la queue vermiforme. Elle avait cependant la corpulence d'une petite personne, et en plus elle portait des vêtements en lambeaux, ainsi qu'une cuirasse de cuir, un bouclier rond usé par les combats, et une lame portant des séquelles du temps passé, tout comme son porteur portait des cicatrices à la tête et aux bras.
« -- Ce... Ce n'est pas... commença Erika.
-- Possible ? termina Kalterstein.
-- Mais... Je croyais... Je croyais que c'était un conte... juste pour faire peur aux enfants, quand ils ne sont pas sages...
-- Pourtant, vous avez bien un skaven à vos pieds. »
La nouvelle fît l'effet d'une décharge sur Erika, qui laissa tomber sa lame. Cette chose ne pouvait pas exister, pour la simple et bonne raison que tout ce que lui avaient raconté ses parents adoptifs sur les skavens étaient des contes racontés pour faire peur aux enfants, leurs dire que s'ils n'étaient pas sages, ce serait ces êtres qui viendraient les chercher.
Kalterstein se dirigea vers le garçon. Il se pencha vers lui :
« Relèves-toi mon garçon. C'est terminé. Cette chose est morte. »
Il lui prît doucement les poignets et dégagea son visage. Dimitri le fixa du regard. Il pouvait voir les éclaboussures de sang rouge sombre tâcher le visage du répurgateur.
« Relèves-toi. Il est mort. Viens le voir »
Dimitri était plutôt réticent, mais il se laissa malgré tout guider jusqu'à la dépouille du skaven et pût voir pour la première fois une de ces créatures en détail. La cruauté ne déformait pas son visage comme ceux qu'il avait vu. La mort l'avait rendu inoffensif.
« Dites-moi Erika, qu'avez vous pensé de votre combat contre lui ? »
L'intéressée sortît peu à peu de son état de stupeur. Il lui fallu un court instant avant de répondre :
« -- Il n'était pas vraiment doué. C'était presque un jeu d'enfant.
-- C'est là la chose la plus importante à savoir avec les skavens : seuls, ils ne sont pas bien difficiles à vaincre. Ils sont couards par nature, mais le poids du nombre leurs donnent une force beaucoup plus conséquente. Outre le fait que chacun d'eux ait plus de chances de survivre à un combat, le fait d'être avec leurs congénères les plongent dans une sorte d'hystérie, ce qui les poussent à passer à l'attaque.
Ce n'était qu'un petit groupe. Et ils nous attendaient au tournant un peu plus loin. Je suppose qu'ils ont du avoir vent de notre arrivée d'une façon ou d'une autre. Il va falloir désormais nous montrer bien plus prudents. »
Les informations que lui donnaient le répurgateur décontenançaient Erika, mais elles lui donnaient aussi un peu d'assurance. Elle n'accordait certes toujours pas sa confiance au chasseur de sorcières, mais si Kalterstein en savait autant sur les skavens qu'il semblait le prétendre, alors elle pouvait compter sur lui lorsque cela serait nécessaire.
Elle se sentît prête à continuer.