Bah, c'est l'héritage tolkieniste qui a le plus morflé dans l'évolution de 40k. La V1 était peuplée de squats, de métis, de lieux de rencontre et de discussion entre les "races" de 40k, et n'importe qui pouvait porter une armure énergétique.
Plus que la représentation de la femme, c'est la représentation de cette armure qui s'est sclérosée. Ce n'est qu'une armure. L'Ecclésiarchie, l'Inquisition, les Rogue Traders et les spyriens en disposent d'équivalentes, avec des interfaces semblables à la Carapace Noire et sans doute de mêmes possibilités charcutières d'implants post-pubères d'optimisation physique.
La problématique de la femme space marine n'est donc pas biologique.
Pour obtenir une femme space marine in-fluff, dans le contexte mental des contemporains de 40k, il faut une hérésie, une intuition insolite qui va contre la pensée unique du Credo Impérial, de son clergé (pas de celui de Mars, qui s'en fout).
Il faut aussi redonner de l'humanité aux space marines existants, ce qui ne peut émerger que parmi les plus "barbares" d'entre eux.
Ce qui est déprimant avec les ouin-ouin à la James qui réclame à GW de valider par Codex et figurines son anachronisme de pensée à courte vue, c'est que des tas de solutions existent déjà dans le fluff comme sur grappe plastique : coller une tête féminine sur un corps de space marine n'en modifie pas ses caractéristiques dans le jeu et est à la portée de n'importe quel modéliste débutant.
Prenons les Space Wolves par exemple : un chapitre anti-conformiste, qui a désormais des armes de Freeze et chevauche des loups géants cybernétisés (comme quoi, quand un techmarine veut modifier un organisme vivant, il peut),
Si les Space Wolves fêtent leurs victoires lors de grands banquets dans le hall du Croc (alors que deux de leurs implants les rendent quasi insensibles à l'ivresse par l'alcool), c'est par empreinte culturelle avec la vieille Terra, un "esprit de corps" emballant les caractéristiques tactiques du Primarque géniteur dans la culture de son monde d'adoption, lequel n'est que la dégénérescence d'une colonie terrienne.
Sur Fenris, c'était donc à l'origine un isolat de danois (ou d'anglais tiraillés comme Tolkien par leur absence de passé mythique) qui y avaient implanté là une usine de Krisprolls et s'arc-boutaient sur la transmission d'un patrimoine folklorique pour se démarquer d... (pour se démarquer de personne car Fenris était un monde vierge. C'est l'environnement hostile seul, littoral et glacé, qui raffermit cette peuplade déchristianisée autour des sagas héroïques danoises ; et l'absence de programmes de télévision extra-planétaire, il n'y a donc aucun enfant prénommé Kevin ou Sue Ellen parmi les fenrissiens).
Le modèle social fenrissien donnait aux femmes des droits qu'on ne connait pas sur Maccrage, à l'image des déesses du panthéon fenrissien. Cela fait donc au moins 12000 ans que les fenrissiens se prénomment Lars ou Ragnar de père en fils lorsque déboule la Grande Croisade, qui impose du jour au lendemain de ne plus croire qu'en l'Empereur-Dieu mais sous un statut privilégié car un des fils perdus dudit Empereur-Dieu vient d'être retrouvé parmi vous, païens, il sera donc votre roi, allez, salut, à bientôt.
On s'étonne ensuite que les Space Wolves vont s'isoler dans le Croc fraichement bâti "comme sur l'Olympe" ! Dès le lendemain du départ de la Grande Croisade, les fenrissiens se sont remis à vivre et à penser comme pendant les douze derniers millénaires, se battant entre tribus, femmes et hommes parmi le mur de boucliers. Et tout le monde dans l'Imperium le sait (sinon pourquoi avoir nommé l'antigrav d'assaut de la GI "Valkyrie" ?).
Ce serait donc les prêtres-loups, en bons machos, qui ne sélectionneraient que des garçons parce que la Carapace Noire (de conduction nerveuse) serait incompatible avec les hormones femelles ? Pin-Pon, l'argument pompier.
Les prêtres-loups sont issus des tribus de Fenris, éduqués par celles-ci, et je peine à croire que le Credo puisse les couper à ce point de cette origine socioculturelle qui fait justement une partie de leur force, de leur esprit de corps.
Même les lavages de cerveaux réguliers que subissent les space marines, outil normatif et déshumanisant s'il en est, ne peuvent effacer la mère et la sœur. On peut reconditionner une pulsion sexuelle en pulsion agressive, gratter les souvenirs d'une rencontre avec le Chaos, mais pas effacer une enfance humaine, qui a laissé assez de marques dans le mode de pensée space wolf pour les rendre si anti-conformistes au regard du Codex Astartes.
Il y a donc des space marines femmes chez les Space wolves, vainqueurs des duels tribaux et donc sélectionnées comme n'importe quel novice par les prêtres-loups, formées comme scout puis implantées comme guerrières-louves, puis grises, même en dreadnought.
Alors, certes, peut-être choisissent-elles leurs amants parmi leurs frères de bataille comme sur Baal on se tripote devant le miroir, peut-être même sont-elle tombées enceintes et ont accouchées de petits humains normaux ou déjà surhumains, mais celles qui commandent des compagnies furent élues par leurs pairs.
Et qu'est-ce que ça change dans le jeu comme dans les sagas ?
Rien.
James veut du cul et des seins, pas des space marines femmes.