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Du coup, Gandalf te saoûle aussi ?
Son côté vieux con rigide oui, mais ça va avec le personnage. C'est cohérent avec le reste. Moi c'est plus un Legolas (pour son côté espiègle et joyeux de celui du bouquin, pas pour l'orlandotmloréaltrotrolaclasse du film) ou un Bilbon que j'aime bien, ou encore un Boromir ou un théoden pour leur côté tourmenté, plutôt que le grand sorcier méga vieux et méga sage qui sait tout ou presque, comprend tout ou presque, et n'a aucun défaut ou presque.
Polgara, c'est une sorcière millénaire qui se comporte comme une mégère de 50 balais à engueuler son père (sorcier millénaire lui aussi) parce qu'il picole trop.
Et n'est pas Tolkien qui veut. C'est pas un problème du personnage en lui-même, c'est un problème de mise en scène et de style. Un même personnage ou un même concept peut être totalement pourri chez un auteur et génial chez un autre.
Les "mon chéri" de Tante Pol, j'ai juste levé les yeux au ciel à chaque fois.....
La Mallorée m'est tombée des mains quand dès le début tout ce beau petit monde de sauveurs de monde est rassemblée dans une scène de vie de famille des plus stéréotypées. Les relations entre les personnages, très contemporaines, ne collent absolument pas avec l'univers dans lequel ils évoluent. La fantasy, c'est cool parce qu'on s'affranchit des carcans de l'Histoire (le passé, dans l'absolu, existe, il a été, et est factuel, il n'est pas une question d'interprétation, de choix "parce que c'est plus cool"). Mais quand on me décrit un monde inspiré du Moyen Age, où ça se frite un peu partout, et où les liens sociaux et les relations entre les gens ressemblent à une cours de Lycée, perso j'ai du mal.
D'ailleurs, pour moi le personnage principal d'un bouquin de fantasy est son univers. Pour moi à nouveau, le principal intérêt de la fantasy est justement de créer des univers alternatifs où les légendes et les mythes prendraient corps. C'est l'énorme force d'un Tolkien, ou d'un Howard (même si là, le personnage de Conan supplante l'univers). Franchement l'histoire du Seigneur des Anneaux, j'en ai un peu rien à fiche. Elle est pour moi un prétexte à un voyage dans un univers fascinant, et tout le cortège d'ambiances et de thèmes qui vont avec.
Et dans la plupart des cas, je trouve que les récits de fantasy oublient cet aspect: l'univers n'est qu'un prétexte à l'histoire et aux personnages et est souvent peu développé et peu réfléchi en profondeur pour lui donner de la cohérence. Pour moi, l'un des principaux intérêts de la fantasy, c'est presque l'inverse: l'histoire ne serait qu'un prétexte à la découverte de tout un monde et de toute une mythologie.
J'ai essayé de lire pas mal de fantasy. Je me suis avalé les trois tomes du nom du vent l'année dernière, et ceux de "Un Monde sans dieux" cette année. Ces deux là, j'ai réussi à les finir parce que je les ai trouvé pas mal. Mais outre des univers souvent anecdotiques (et attention, je ne veux pas dire par là qu'il doit être original, mais riche, profond, léché), il y a un gros problème avec les personnages, notamment féminins.... C'est quoi ces adolescents immatures qui se comportent comme des enfants-roi pourris gâtés du XXIème siècle alors qu'ils évoluent dans des mondes souvent rudes, violents et remplis de créatures et d'éléments fantastiques...
Même constat pour la Roue du Temps de Jordan: les personnages féminins sont vraiment des gros stéréotypes de la jeune fille belle et prude qui joue la sainte n'y touche, de la sorcière puissante et psycho rigide qui passe son temps à gronder les autres personnages comme une instit, du garçon manqué trop libéré et trop rebelle, ou d'autres tout aussi horripilants. Et on les retrouve sous des formes vaguement différentes chez Eddings, chez Rothfuss et d'autres. Et les mecs c'est pas mieux.
Moi ça me fait sortir direct du récit.