(23-02-2020, 15:28)Alias a écrit : Bref, la situation est particulière et si je doute fortement d'une volonté d'arnaque avant le KS, toute la question sera de trancher sur la période post-KS : est-on face à un mélange d'aveuglement et d'incompétence ou à une volonté délibérée d'utiliser l'argent collecté pour assurer à 2-3 personnes des rentrées financières aussi longtemps que possible, sans intention d'honorer les engagements pris ?
Le résumé est miam.
Je ne vais pas parler de victimes parce que le mot est fort et a un sens et pour l'instant on n'a pas de jugement sur la réalité d'une arnaque ni même assez d'infos pour se faire une vraie idée. Du coup je vais en rester à bakers.
Adonc, j'entends bien le ressenti des bakers et le mal aux fesses vu le montant. Et la volonté d'avoir une forme de retour sur investissement, si ce n'est matériel ou monétaire au moins une justification de l'usage des sous et une décision judiciaire claire qui statue sur le bouzin.
En revanche, je me rapproche plus de Rémy là dessus. En deux choses.
Déjà :
Missié Skyrraahh, concernant le petit texte qu'on a eu, je ressors ce morceau pour ma part :
Citation :En effet, la société SANS-DETOUR n’a pas l’obligation de mener à terme son projet kickstarter.
Toutefois, si les fonds n’ont pas été restitués ou ont été détournés de l’usage déterminé au moment de leur remise, alors une infraction pénale est constituée : un abus de confiance. Les sanctions maximales prévues pour ce délit sont 7 ans d’emprisonnement, une amende de 750.000€ ainsi que des peines complémentaires.
On va faire du glaouiche pour résumer ça au plus simple : "vindication". Parce que c'est le terme qui me vient de suite quand je lis ça et qu'on n'a pas d'équivalent en français dans la mesure où il a une double traduction. C'est à la fois la justification et la vengeance.
Parce que quand on lit ça on peut l'interpréter comme tu proposes en effet : une demande de justification des moyens et pas du résultat. Mais on peut aussi le comprendre comme "On ne peut pas les attaquer sur la non-livraison mais on peut se venger en s'en prenant à l'usage qu'ils ont fait des sous, on a trouvé une faille pour pouvoir les attaquer et voilà ce qu'on pourra obtenir de notre plainte".
La formulation de ce paragraphe est AMHA suffisamment ambiguë pour que je me pose la question de la volonté derrière cette plainte. Si vraiment il n'avait été question que de savoir comment ça a été géré, la formulation aurait pu largement être différente et moins prêter le flanc. L'articulation autour du "toutefois" introduit une volonté de d'action en pas seulement de prise d'information pour moi. Et partir de suite sur les conséquences que pourrait avoir une retour d'info négatif en parlant d'infraction pénale est aller vite en besogne. On saute directement de la découverte du questionnement sur l'obligation de moyens aux sanctions en cas de non réalisation de cette obligation sans envisager un instant que les mecs aient pu simplement perdre les sous en essayant de produire et en s'y prenant comme des branques.
Parce qu'à mon sens c'est une vraie possibilité : des promesses à con à tenir, pas assez de sous pour ça et absolument aucune idée de comment faire, c'est la meilleure solution pour partir dans tous les sens pour trouver une solution, commander trente six trucs différents et y perdre un peu de fric dans chaque avant de s'apercevoir que ça ne marchera pas (et payer les frais de la boiste pendant qu'on perd ce temps œuf corse) et en finir par ne plus avoir de sous à force de tâtonner et courir en rond en couinant qu'ils sont dans la merdre.
Ensuite :
La question de la nature d'un KS entre prévente et projet à porter se pose clairement. Mais je ne pense pas qu'il y ai de réponse unique. Certains KS sont évidement des pré-ventes et pourraient être requalifiés comme telles légalement si la justice y met sont grain de sel. On a des exemples en tête de trucs déjà finis et prêts, jusqu'aux SG planifiés et préparés depuis le départ, qui n'attendent que la prod. Dans ce cas là, le producteur a une boite du rendu final réel déjà en mains et tout est prêt et calé et n'attend que d'être lancé sur les rails de prod. Finalement dans ce cas là c'est littéralement une précommande et les sous récoltés n'iront que dans la production et les fonds de la société pour produire le prochain jeu.
Mais on a aussi le cas de projets qui ne sont de toute évidence pas prêts à être lancés, des SG découverts au jour le jour et de jeux pas finis avec les règles à rédiger, les plateaux restant à dessiner et les gurines qui ne sont que des concepts qu'il va falloir penser, sculpter et intégrer dans une prod. Dans ce genre de cas, on est déjà plus des apporteurs de fonds en tant que bakers : nos sous font servir à tout faire : payer les frais de la boîte pendant qu'elle est occupée à créer le je, le jeu lui même (dessins, sculptures, moules, emballages et tout le temps nécessaire aux prises d'infos pour faire tout ça.
Sans parler de payer les efforts et le temps perdu avec les loupés; on l'a sans doute tous vu dans certains KS où les mecs doivent changer de fournisseur ou de matériau parce que si l'idée était bonne en exemplaire unique "proof of concept", les jeux qui sortent d'usines en grande quantité ne sont pas soumis aux mêmes contraintes ou tout autre raison impliquant des changements (genre j'ai souvenir de "on prend 6 mois de retard et les mecs perdent du blé parce qu'ils font refaire tous les emballages parce que le nombre de SG a alourdi le contenu qui passe à travers le carton originellement prévu, ce qui entraîne des emballages de taille non standard faits à la demande et les illus à refaire en plus").
Et dans le cas de ces KS, c'est clairement pas de la prévente et c'est AMHA au baker de faire attention et de ne pas y foutre ses couilles s'il ne sent pas bien le projet ou s'il n'a pas les reins et le moral pour supporter ces aléas. Et là faudrait faire gaffe à pas requalifier ça juridiquement dans le droit du commerce alors que ça n'en est pas.
Le gag avec Conf' est qu'on est quand même plus dans le second cas que le premier. Au delà de toutes les promesses de "on va vous refaire toute la collec' conf' avec touts les détails et la qualité mais en plastoc et vous livrer ça même si on ne sait pas encore comment", AMHA, c'est pas un projet bouclé qui n'attend que la production mais bien un truc où tout est à faire.
Du coup si je comprends très bien que 150 sous ça pique le fondement (et ça me piquerait aussi), je pense qu'il faut vraiment dans ce cas faire attention à la plainte et à son résultat. Parce qu'à mon sens on n'était vraiment pas dans une préco des boites mais dans un projet complet.
Et autant dans le premier cas que j'évoque (CMON, Monolith pour le JdP Helldo, etc.) ça me ferait chier de savoir que tous mes sous sont passés à payer les mecs qui se tournaient les pouces. Autant pour le second même si je perds mon blé, je me verrais déjà plus mal leur demander des comptes sur les salaires versés pendant qu'ils se plantaient et perdaient leur temps connement : parce que c'était évident qu'une partie de mes sous allait servir à ça et que ça fait partie du jeu.
Du coup, si le petit message d'intro de la plainte avait été formulé autrement, plus clairement dans la prise d'info plus qu'avec cette ambiguïté d'aller chercher la faute et le pénal, ça m'aurait quand même moins gêné aux entournures.
le squat
entre deux