Le futur ousquiaquelaguerre et valeurs actuelles

14 réponses, 3253 vues

Je créé ce sujet pour rebondir sur celui développé sur dans les "nouveautés", et qui dérivait sur ce qui en était pas.

A mon avis, l'ironie a largement évolué : on est passé d'un humour anglais à une ironie dramatique.
Je pense que l'on n'a jamais eu autant de points de vue contradictoires. Ce qui est bien avec les codex et les livres, c'est qu'ils adoptent souvent le point de vue de la faction concernée.
Cette faction à ses propres vues sur les factions ennemis ... et sur ses alliés. Par exemple les Taus : ils sont décrits comme vertueux, dynamique et xénophile dans leur codex. Mais dans ceux de l'Imperium, on peut lire que s'ils sont globalement honorables, qu'ils n'hésitent pas à sacrifier/massacrer les troupes non-Tau car il y a une vraie ségrégation chez eux.

Dans Warhammer 40.000, il n'y a pas que l'Imperium qui pourrait être fasciste :
- les Taus sont dirigés par des menteurs qui pratiques le génocide, l'asservissement de masse et un découpage en caste deffavorable aux non-Tau. Ils sont expansionnistes à l'excès.
- les eldars rejettent leurs libres arbitres pour contrôler leurs émotions, se stéréotypant dans des voies guerrières. Ils sont persuadés que la galaxie leur appartient et la prendront de force.
- les darks eldars sont individualistes et ne croyent qu'en la valeur de la force, ils sont dévolus à la souffrance d'autrui, le seul moyen pour eux de se sentir vivant.
- les chaotiques subissent la privation de liberté ultime : ils vivront et mouront pour servir, ou ils seront immortels pour servir les caprices des dieux éternellement.
L'ironie dramatique, c'est que les Taus cherche à instaurer un plus grand bien. Que les eldars avaient atteint un niveau où ils auraient pu faire de la galaxie un paradis. Et les chaotiques voulaient pour la plupart se libérer du carcan social et des limitations matériels. Mais les uns tombent dans la dictature, les autres dans la débauche, et les derniers la servitude.

Le principal point commun, c'est que les sociétés de Warhammer 40.000 sont toutes des utopies ayant échoués.

Pour prendre l'Imperium, sur le papier, c'est ni mieux ni pire que l'Empire Romain :
- un Etat très décentralisé laissant une grande liberté aux gouverneurs provinciaux
- un Empereur qui s'il représente un pouvoir divin n'a aucune influence sur la politique choisit
- une certaine liberté religieuse, tant que le culte impérial est respecté
- une scène politique très dynamique, avec énormément de contre pouvoirs.
Mais ce qui fait de l'Imperium une horreur, c'est surtout le dévoyement de ces quatre points :
- les gouverneurs se comportent comme des tyrans
- l'Empereur a si peu de pouvoir qu'il ne peut pas vraiment arrêter les situations où ça part en vrille
- le syncrétisme évolu systématiquement vers une forme de fanatisme
- les acteurs de la politiques sont très égocentriques, et leurs conflits impactent négativement de nombreux citoyens.
A celà se rajoute une économie de guerre, qui accentu tout le bazar.
Et ironie dramatique, on sait que l'objectif était au départ l'exacte contraire. Et on connait le point de vu des dissidents de l'Imperium et de ses ennemis. Plus intéressant encore, on a le point de vue des institutions impériales sur leurs "collègues". Ainsi, on sait que les burocrates se pensent indispensables, et que les inquisiteurs voyent les spaces marines comme une menace larvée. A l'inverse, on sait que les spaces marines voyent la burocratie comme un ennemie pire pour l'humanité que les orks, et les inquisiteurs comme des fous dangereux dont la "disparition" ne ferait de mal à personne.

Je me permet de copier ici : "l'iconographie de 40K est assez souvent reprise chez les néonazis allemands et russes (aigle impérial tel quel par exemple) dont une certaine frange semble fort bien connaître Warhammer 40K. Je ne sais s'ils y jouent assidument mais l'iconographie, les valeurs promus par le jeu (du moins leur interprétation de ces valeurs !), les gros gun turgescents... tout ça parle très très fort à leur petit coeur noir de haine."
De quelle iconographie on parle ? Je veux dire, qu'elle iconographie utilise Warhammer 40.000 et qui fait référence spécifiquement "aux heures les plus sombres" ?
Quand aux surhommes musclés et les gros flingues, en quoi ce serait différent par rapport aux héros de l'ère Reagan, avec Prédator par exemple ?
Si je vois Prédator avec un petit coeur noir et que lui et moi on kiff, que conclure ? Que Prédator est un film haineux, ou qu'il est si bien qu'il parle à tout le monde ?
(Modification du message : 06-06-2020, 11:30 par Swompy Time.)
(06-06-2020, 11:28)Swompy Time a écrit : De quelle iconographie on parle ? Je veux dire, qu'elle iconographie utilise Warhammer 40.000 et qui fait référence spécifiquement "aux heures les plus sombres" ?
Quand aux surhommes musclés et les gros flingues, en quoi ce serait différent par rapport aux héros de l'ère Reagan, avec Prédator par exemple ?
Si je vois Prédator avec un petit coeur noir et que lui et moi on kiff, que conclure ? Que Prédator est un film haineux, ou qu'il est si bien qu'il parle à tout le monde ?

Pour la première question, l'aigle impérial et l'aigle nazi avant tout. Divers marquages d'unité (y compris chez les eldars, d'ailleurs...). Certains symboles de chapitres. Et l'esthétique de certaines factions.

Pour la deuxième question, si tu n'es pas capable de voir la différence entre une propagande "Nous les ricains, on est les plus forts et on peut vous protéger face à la menace [...*]" et le propos de l'impérium "Il faut buter tout ce qui s'écarte de la norme" pris au premier degré, c'est problématique.


* placer ici la menace du moment qui va bien: communistes, terroristes, etc...
En même temps, tout ce qui s'écarte de la norme est une menace...

le squat
xenophobia rulez !
(06-06-2020, 20:10)la queue en airain a écrit : xenophobia rulez !

La xénophobie, c'est la face visible de l'iceberg. Tu sais bien que la vraie menace est intérieure. Tu devrais commencer à chercher la rédemption.

Brûler l'hérétique, tuer le mutant, éliminer l'impur...
(06-06-2020, 20:26)Boulicomtois a écrit : Brûler l'hérétique, tuer le mutant, éliminer l'impur...

... et brosser le vieux Chat.
(06-06-2020, 20:26)Boulicomtois a écrit : Tu sais bien que la vraie menace est intérieure.
Intérieure, intérieure... ils sont pas comme nous ces gens là. S'ils vivent chez nous c'est une raison de plus pour les purger mais j'en reste à mon postulat de base : tout ce qui est différent doit aller au four !

(06-06-2020, 20:32)GeyseR a écrit : ... et brosser le vieux Chat.
Dans le sens du poil ou pas, tu restes différent...

le squat
fourophile
(Modification du message : 06-06-2020, 20:35 par la queue en airain.)
Heureusement que je vous connais...
Smile
Ouais heureusement que l'on n'est entre vieux cons surtout LOL !
Pour rebondir sur le thème et apporter mon grain au moulin . Cela me rappelle une interview du président du crif sur Europe1 il y'a quelques années. Si a notre époque un Pierre Desproges faisait les mêmes blagues des années 80 , direct procès !!!
Autres époques autres mœurs !
Y'a pas a dire les années 80 c'était bien !!!!!
Bof la ça dérive allègrement. Pas sûr que la justice condamne plus les artistes aujourd'hui qu'hier.

L'important c'est que quand on fait de l'humour ou de l'art il n'y ait pas de doute sur le fait que ça en soit. Pas comme un certain M. DieuDo par exemple..
(06-06-2020, 21:51)Marduck a écrit : Bof la ça dérive allègrement. Pas sûr que la justice condamne plus les artistes aujourd'hui qu'hier.

Ce n'est pas une question de justice, mais de ce qui est considéré cie normal dans la société.

Je t'invite à réécouter le tribunal des flagrants délires avec Le Pen (c'est le plus parlant, la "défense" par Rego étant hallucinante). Ça paraît totalement inconcevable aujourd'hui, avec n'importe quel humoriste et n'importe quel politique. Non seulement Le Pen n'a pas porté plainte, mais il était présent (et se fendait la poire).

Après je ne suis pas nostalgique des années 80, parce que sans le pack 80, en plus des performances musicales de Bernard Tapy, il y a quand mê me les femmes potiches seins-nus à la télé (on pense à toi, Patrick Sébastien), les ratonnades, les skinhead (dans son triste sens français, et même si les manches de pioche semblent revenir à la mode), la "menace sidaïque" (merci Jean-Marie pour ce si joli nom ajouté à la langue française).
Tiens, finalement, on n'est pas si hors-sujet...

Bref, les années 80, c'était peut-être cool pour les mâles blanc hétéros... Pour les "différents", j'ai quelques doutes.