Châtiment

66 réponses, 18670 vues


Oui-oui, la voix dans le Roc... Le pt'it Lion en bas et le vilain Luther plus bas encore...


Pas grand chose à voir avec la Voie non? ©. Sinon je ne suis plus très bien. Quoi que.


Très ésotérique tout ça.


Alicia s'éfface donc, elle tiendrait moins à Damas, tu reparles de son autre amant, hum...


Et c'est le gouverneur qui lui en veut. Il est coriace le Damas. Et vif en plus (mais pas très écolo, l'énergie solaire sur les chargeurs rechargés sa te sauve contre des peaux-vertes).


N'hésite pas à répéter des faits (c'est Bob le vilain, c'est Ratus qui veut sauver le héros, etc), ça aide pour suivre.


Le Rat, postes pas tout avant que KDJE ais pu mettre son grain de sel tout de même.

(Modification du message : 14-03-2006, 20:19 par Rat.)

Citation :ces passages, que j'aurais du aborder différemment. Le poser plus, pas comme une course poursuite effrénée mais peut-être comme une partie de cache chace plus tendue. (A réfléchir.)
Amha, outre que publier sur un forum oblige inconsciemment à raccourcir (une obsession navrante, diktat de la technologie et de la génération télé sur l'écrivaillon), c'est plus un problème d'atmosphère.
Deux choses en effet :


l'écriture cinématographique s'inspire du découpage, pas du souvenir. Exemple, je n'ai pas vu 'L'armée des morts', donc la fontaine m'a juste paru anachronique (dans une ville ruinée par la mort) et donc symbolique : jouvence, clarté, limpidité, vie. D'où mon attente inconsciente que la scène de la fontaine s'accompagne d'une cassure dans le comportement et la déduction de Damas.


Par contre, j'ai vu 'Il faut sauver le soldat Ryan' et 'Band of Brothers', donc j'ai comblé les nombreux trous de l'épisode du commercia.


Or, ce n'est pas le but (de flouer ainsi le lecteur), à moins de viser une référence explicite (que je n'ai cependant pas trouvée ici).


L'atmosphère, donc. Inscrire l'action dans quelque chose, un écrin, un décor. Y consacrer trois phrases pour pouvoir ensuite la rappeler d'un seul adjectif. Une seule question par exemple : quelle poussière dans le commercia ? (lourde, légère, grise, noire...?) Je n'ai pas "vu" de poussière, pas senti les briques/pierres/marbres blesser mes genoux, chevilles... Suais-je sous les bras ? Chaud, froid, vent, pas vent ? J'étais Damas, et pourtant...


L'incarnation se suffit souvent de peu de référence : une poussière <i>rouge</i>, le <i>cling</i> répété d'éjection des chargeurs...


Trop hatif, donc (critique récurrente depuis le début, Dear) et maintenant desservi encore par l'imprécision polluante : un sort se jette et ne se joue pas, un coup dans le foie ne coupe pas le souffle (aigreur de la bile violemment chassée dans la gorge, tension des tissus intestinaux décuplant la douleur). Le lecteur est deux, comme disait Freud.


Je rajoute une tenue NBC aux soeurs de bataille fouetteuses, et pas en latex : un apôtre est un prédicateur, cherchant à transmettre sa foi, à convaincre. Or, aucun des geoliers ne cherchent à convaincre Damas de quoi que ce soit (d'où l'agacement inconscient du Rat quant aux répétitions de ce qualificatif. Le Rat eut une bonne institutrice qui fit bien ranger dans les cases et dans le bon ordre). Toi ce que tu veux dire se rapproche plus de spadassin, sbire : acteurs télécommandés, relayant les caractéristiques de leur commanditaire (et le décrivant ainsi indirectement).


Tu-vas-trop-vite ! Penser spadassin mais écrire apôtre : maintenant on sait que le gouverneur Hotzmichel est un cul-béni inféodé à l'évêque pour racheter les péchés de sa fille (qui se donne donc un peu trop aux officiers et pas assez aux représentants du clergé).


Bref, tu vas trop vite. Tu crois que, parce que c'est gratuit, parce qu'on est sensé acheter le dernier 'dex tau...


Tu m'dégoûtes ;)


Bon, résumons toutefois : l'intérêt dans cette geste, c'est de pénétrer qui manipule qui, et donc de déceler pourquoi il arrive tant de vilaines choses au héros.


Dans une quête classique, Damas aurait été emporté par son héroïsme naturel en sauvant Wael alors que. Wael, reconnaissant, lui aurait alors avoué qu'il était son ticket de sortie. Tu as choisi un rebond bien plus passif, le cadavre du nocturnien, modifiant bien plus faiblement le rapport de force. Wael avoue toutefois ; on s'asseoit "parce qu'on va en avoir pour un moment", et en fait c'est très court : Wael, Poubelle, Dutch et Higgins sont là pour protéger Damas, peut-être l'exfiltrer, mais c'est tout.


Tu vas trop vite.


Avec la mort de Dutch, on a ce syndrome de Stockholm cité ci-dessus, mais tu l'exploites paradoxalement à l'avantage de Wael, comme si on avait oublié que c'était un dur, une brute. Damas est donc un anti-héros, une bite-molle, qui subit.


Une nouvelle fois, pourquoi sauver un tel non-héros ? Chaque paragraphe le dénude un peu plus de son vernis nobiliaire. Après chaque transition (lassante) d'évanouissement/endormissement/assommissement, il reste peu :


- Damas a perdu sa virginité avec Alicia (un ambitieux tiendrait beaucoup plus à la vie, serait plus cynique) ;


- Damas est naïf car seul (pas d'amis, de proches, ne comptant que sur la réactivité mécaniste de sa classe sociale).


- Damas se prend pour un galot alors qu'il n'est qu'une bille (se satisfaisant que Wael ait laché "gouverneur", sans penser, comme votre serviteur, que Nathan Damas ait profité de/organisé tout cela pour prendre la place d'Hotzmichel, ce que j'aurais fait, moi, avec un fils pareil qui ne m'a pas piqué la cravache à l'age de treize ans pour aller tancer lui-même les servantes).


Damas est un fils à papa. Il est antipathique.


Reste donc la pitié, la curiosité morbide d'assister au terme de la (lente) montée à la croix


Le pion, la tour et la reine...


La spyre doit rester la spyre, un spyrien le spyrien. OK, c'est l'histoire d'un pion, d'un pion qui ne peut être sacrifié.


Il ne déchire pas les vêtements d'Alicia, elle le laisse donc sur la béquille, normal.


Mon pouce est prêt pour le pauvre Damas. Baissé ou levé, cela ne dépend que de toi.

(Modification du message : 15-03-2006, 17:12 par KDJE.)

Petit commentaire tout de même:




Citation :(d'où l'agacement inconscient du Rat quant aux répétitions de ce qualificatif. Le Rat eut une bonne institutrice qui fit bien ranger dans les cases et dans le bon ordre).

Pas faut. Il y a du vécu là... ^^




Citation :ce que j'aurais fait, moi, avec un fils pareil

Tu es bien dur. Heureusement que tu n'es pas (encore) au pouvoir. ;)




Citation :Reste donc la pitié, la curiosité morbide d'assister au terme de la (lente) montée à la croix

C'est marrant, j'ai failli sortir ça.


En effet Damas est tout à fait antipathique, son seul fait d'arme est d'écraser de pauvres types sous les chenilles de son taxi.


Je n'arrive plus à éprouver de pitié pour lui depuis quelques pages.


Pourvu qu'il crève ignomignieusement vers la fin.


Le Rat, ordonné? Non, vraiment pas...

(Modification du message : 15-03-2006, 17:20 par Rat.)

Bon je pense que tout est dis, et je grince des dents devant mon clavier. Je grince des dents car je suis tombé dans le panneau que n'importe qui d'un peu plus expérimenté aurait pu éviter. Quand on se lance dans un projet, encore faut-il s'en donner les moyens.


Même si je ne pars pas sur le "c'est gratuit", même si je ne suppose pas que vous ayez le dex Tau, et même si je te dégoutes, (Pourtant j'ai pris une douche. Enfin, une vraie en plus de celle-là quoi.), j'ai du vraiment échouer dans la facilité pour commettre des bourdes d'une telle taille alors même que c'était l'écueil auquel je voulais faire le plus attention.


Pas d'incarnation. Ce qui avait été ma force dans une nouvelle antérieure devient ma faiblesse ; j'ai à dessein évité de décrire Damas, pour que chacun puisse s'imaginer le sien, mais j'ai complètement négligé de créer l'immersion dans l'univers. Le marbre qui fait mal, la poussière qui s'accumule sur les égratignures, la faim omniprésente, la puanteur des compagnons... autant de choses que je voyais moi mais que je n'ai pas retranscris. Ouaip, c'est pas bien glorieux.


Pas plus glorieux que de se retrouver avec un fil rouge aussi facilement mis à nu ; même si tu ne l'as pas explicitement révélé, je suis certain que tu connais maintenant le pourquoi du comment de la survie de Damas. Je pense que c'est encore ça le plus grave. Des indices avaient été révélés à maintes reprises dans les passages que tu trouves lassant. Sûrement le sont-ils, je voulais faire du flash back une arme de narration, l'arme se retourne contre moi en sappant l'intérêt du lecteur.


Au moins, j'ai réussi à faire ressentir au lecteur de quel bois Damas est fait en réalité. Tu as bien résumé la situation à ce sujet, et c'était l'un des objectifs de cette nouvelle. Damas n'est pas un héros, c'est un anti-héros, inerte, passif, inutile. Son seul intérêt provient du fait qu'il est un objet. Il n'aurait pas eu son accès de folie, il aurait été le parfait petit pion spyrien si utile aux maisons par leur soumission au système en place.


C'est un mollusque. Et je m'excuse auprès des mollusques que j'insulte. Mais en même temps, il a beau être antipathique, peut-être que... Même le pion le plus bête peut perturber le plus huilé des pions. De façon volontaire ou involontaire. Le fera t'il, là est la question. Je suis certain que ton pouce ne tient qu'à cela.


Quoiqu'il en soit, il ne me reste plus beaucoup de pages pour essayer de relever le niveau. J'ai intérêt à m'y atteler de la plus efficace des façons, sinon j'aurais passé pas mal de temps à écrire du vent. N'est pas Patato qui veut.


Je sais ce qui me reste à faire.


Dwarf


Citation :Quand on se lance dans un projet, encore faut-il s'en donner les moyens.
Oui, le temps est un adversaire redoutable, un de mes intimes. Pour le contrer, Descartes a cependant inventé la méthode.


Citation :autant de choses que je voyais moi mais que je n'ai pas retranscris.
Sa propre imagination est un adversaire redoutable. Pour le contrer...


Citation :même si tu ne l'as pas explicitement révélé, je suis certain que tu connais maintenant le pourquoi du comment de la survie de Damas.
Ah, ça, que Damas soit un nécron infiltré qui perd son énergie, je l'ai décelé dès la première mention des chargeurs de fusil laser à rechargement solaire, avec lesquels Damas survit.
On ne me la fait pas, à moi.




Citation :Même le pion le plus bête peut perturber le plus huilé des pions. De façon volontaire ou involontaire. Le fera t'il, là est la question. Je suis certain que ton pouce ne tient qu'à cela.
Possible.
Ne te flagelles pas pour autant sur le fond, la matière de ton texte est riche, trop peut-être pour la méthode et surtout le format utilisés.


Jean-Jacques Goldman disait "je marche seul, dans la nuit sans personne, et la nuit me pardonne". Côté solitude, l'écriture c'est le ponpon. A la fois juge et partie, avec une machine à images bien plus puissante que leur transcription par le clavier.


Pour autant, pour nous, élevés au Games Workshop depuis des années, voire des décennies pour ce qui me concerne, un officier, même spyrien, n'est pas a priori un mollusque. Le flash-back, centré sur la relation Damas-Alicia, fut amha sous-employé à ce titre. Tout le monde sait que le pire killer au boulot ne porte pas la culotte à la maison. Tout le monde sait également que GW déteste le cul, et les femmes en général. Damas pouvait donc être un excellent officier, et n'être qu'une larve avec Alicia, un bigorneau avec son père, ça n'heurte pas la lecture ni les références 40kiennes, juste l'ego et sa part de virilité (d'où l'antipathie, par manque d'éléments virils rééquilibrant l'incarnation), et encore. D'autres anecdotes, militaires celles-ci, auraient peut-être mieux employé le flash-back, outil pertinent dans ta construction, en montrant les limites acceptées et acceptables d'un officier de naissance dans le contexte de Nocturnus (le rouage), limites devenant dramatiques hors de ce contexte (la perte d'huile). Nous eûmes été moins décontenancés, et plus prompts à la pitié. Si tu prends Ridley Scott, un publicitaire, privilégiant donc également le ressenti immédiat d'une image (la course-poursuite dans le commercia) et leur accumulation, parfois au détriment de l'échafaudage de la trame, il s'en préserve en indiquant dès le début un avertissement neuneu qui prévient de ne pas se perdre, d'accepter le jeu, l'auteur avertissant aussi qu'il va se faire plaisir. Georges Lucas, lui, ne sait pas échafauder de trame.


Tu ne fus pas Georges Lucas, mais il manqua dans l'intro une phrase du genre "Toi, crétin, voici l'histoire d'un rouage et d'une perte d'huile." Ce fut presque ça : l'enlèvement d'un officier jeté dans une légion pénale ; l'officier caractérise la machine militaire. On avait donc bien les deux personnages : le rouage, et l'officier. La LP est un reflet déformé du rouage. Toutes tes idées étaient donc bonnes, seule la forme a donc, amha, failli.


Bref, dans la nuit qui accompagne ton écriture, tu as sous-estimé le conditionnement de ton lectorat. Les Inconnus disaient : "il ne faut pas croire que les gens sont cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont." C'est, pour moi, la racine de ta faute : rechercher l'économie là où on peut être dispendieux, ne pas se mettre au niveau le plus bas du lectorat que l'on vise. Même le lecteur le plus blasé ne pourra que remercier d'une lecture facilitée par de pertinents détails descriptifs (sans aller jusqu'à Tolkien, qui amha en devient chiant).


Mais faute avouée est à moitié pardonnée.




Citation :N'est pas Patato qui veut.
Heureusement, on ne va pas en faire un élevage. Diversité fait richesse, plus que la taille standard du casque taranais qui suppose un calibrage idéal, comme si calibrer les taranais...


Citation :Je sais ce qui me reste à faire.
C'est l'essentiel.
Je te remercie cependant d'avoir osé publier partie par partie, par épisode, d'avoir ainsi prêté le flanc à la critique malgré une construction qui, privée de sa globalité, ne pouvait être lue à sa juste mesure.


Je sais bien que ce fut par flemme, et par calcul de captation du lectorat, et par émulation indirecte. Mais, amha, la distance à son propre texte mesure celui qui l'écrit. Et m'y fidélise finalement, même si Alicia fait une tresse avec sa toison pubienne (tradition nocturnienne qui montre bien les dégats de la militarisation patriarcale sur cette société).


Je relirais l'ensemble d'une traite une fois tout publié.


Bon, sinon, avons-nous mérité de lire la fin ?

(Modification du message : 21-03-2006, 12:27 par KDJE.)

Bonjour,


Une fois que tous les morceaux auront été publiés ici, DwarfKeeper aura-t-il le courage d'en faire une nouvelle complète à lire d'une seule traite avec éventuellement des compléments d'écriture suite à tout ce qui a été dit ?


L'intérêt est de se plonger pleinement dans l'histoire sans avoir à remonter à la surface pour discuter le bout de gras avec l'auteur.


[HS]


J'en profite pour signaler que le récit de KDJE "Omnia Vinct Machina" est une petite merveille d'écriture, mais je n'en attendais pas moins de lui. Je poursuis la lecture de ses épisodes.


[/HS]

(Modification du message : 21-03-2006, 13:18 par Gandahar.)

Petit passage en flash éclair pour prévenir que mon nouveau boulot (Rahhhh! Bosser!!!!) M'interdit pour le moment de tappoter mes écrits (Même si les pauses déjeuners sont le moment idéal pour faire couler l'encre.)


Je vais bien évidemment le finir, mais il ne me reste que trois mois pour cela (Après, plus de net, affectation à pépère les oies.)


On verra pour une publication avec rajouts, mais je vais bien sûr en faire une version corrigée. (Et je l'espère améliorée.)


Dwarf