Le Retour De L'ombre

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Je pousse quand même un petit coup de gueule...il y a 8 messages sur ce poste dont plus de la moitié sont de moi et il y a: 155 lectures! D'accord, je veux bien m'en attribuer une vingtaine ou une trentaine, mais quand même!


Je pense qu'il ya des gens qui lisent et ne répondent pas au texte...Ce n'est pas sympa et je n'est pas comme ça que marche un récit sur un forum...Dites moi au moins votre avis! A part Apophis, je crois qu'il n'ya personne d'autre qui a répondu... C'est juste pas cool...


Voilà. Même si c'est juste pour dire "j'aime bien si, j'aime pas ça sans approfondir c'est pas grave, MAIS DITES LE MOI....


Bon j'ai tout copier/coller, biensur je vais tout lire et je vais donner mon opinion.


Bye


Je viens finir de lire ton récit et je le trouve vraiment bien, je l'ai lu d'un coup et j'aimerais bien connaitre la suite.


Le texte est bien écrit et ce lis tout seul je n'ai rien d'un pro ou autre mais j'ai envie ocnnaitre la suite


Merci à vous, c'est sympa de voir des lecteurs qui répondent. : )


<b>La suite...</b>


A la porte de la ville, un groupe de soldats aux casques ouvragés émergea de l’aube grise. Ils avançaient rapidement, martelant le pavé humide avec leurs grèves de fer. Entre eux, un homme de belle taille aux épaules dégagées tentait de suivre leur rythme en trottinant sur ses pieds nus. En se rapprochant, on pouvait voir ses mains attachées par de solides liens de chanvre. La corde rêche, diaboliquement serrée, lui arrachait la peau des poignets quand les gardes s’amusaient à tirer dessus lorsqu’il trébuchait. Mais l’homme se contentait de fermer les yeux et de serrer les dents, ravalant le cri de douleur qui montait de sa gorge. Ses pas hésitants et sa mine sombre montraient plus que tout les privations qu’il endurait. La rigidité et le superbe des gardes qui l’encadraient contrastaient tellement avec son aspect qu’il en devenait plus pitoyable encore. Pourtant, les rares passants qu’ils croisaient n’exprimaient que dégoût à sa vue : un vieux militaire sur le pas de sa porte lui cracha même dessus en le foudroyant d’un regard venimeux où ne se lisait que le mépris le plus pur. Après tout, pourquoi avoir pitié de lui ? Pourquoi ne pas haïr cet homme ? Qui était-il ? Quelle importance de toute façon, puisqu’il portait la chemise jaune des traîtres …


A mesure que le groupe avançait dans les rues pour se rendre à la prison et que la ville s’éveillait, les regards et les insultes se multipliaient. Mais Thomas n’en avait cure. D’ailleurs, il ne les remarquait même pas. A moitié assommé par la douleur qui le lançait au niveau des jambes et des poignets, il ne se concentrait que sur une seule chose : avancer et ne pas tomber. Au fond de lui, l’honneur et l’orgueil avaient pris le relais sur toute autre émotion, comme deux piliers qui soutiennent une voûte fissurée : Jamais il ne leur ferait le plaisir de céder à la douleur, de tomber et de se traîner par terre à la merci de leurs coups de pied. Depuis combien de temps marchait-il ainsi enchaîné ? Des jours, des semaines peut-être ? Il ne savait plus…Lorsque le messager l’avait fait arrêter, un groupe d’ordonnateurs n’avait pas tardé à les rejoindre. Ils l’avaient alors « pris en charge ». Il les avaient regardés, simplement observés avec les yeux, et ils l’avaient frappé, encore, et encore. Ensuite…ah, maudite mémoire ! Il ne se souvenait plus. Il n’y avait ensuite qu’un trou noir béant dans ses souvenirs qui ne charriait plus qu’un fleuve de douleur où il se noyait à présent. Il avait marché. Cela, son corps s’en souvenait. Mais son esprit ne cessait pas de tournoyer sans trouver de point d’attache auquel se cramponner : ce contraste entre la marche et ses vertiges lui donnait la nausée. L’aube l’avait éveillé debout, ses pensées s’étaient éclairées un peu avec la lumière montante, ou peut-être lui avait-on simplement donné à boire…Avancer…Ne pas tomber.


Soudain, le groupe fit halte. L’arrêt lui avait semblé si brusque qu’il avait failli tomber. Un des gardes le retint par l’épaule en appuyant fortement là où une ecchymose bosselée se dessinait sous le tissu du vêtement. La douleur latente qui se réveillait le fit trembler. Il maudit le garde et s’efforça de retenir ses tremblements en serrant ses mains contre son corps.


« Allons ! Tiens toi tranquille, sale chien ! »


L’accent du garde en disait long sur ses origines Estaliennes. Encore une brute de pirate enrôlée par Herschelln pour faire régner la terreur. Sous ces beaux vêtements et sous ce casque à nasal, il n’y a guère mieux qu’un orc, se dit Thomas, des brutes incapables de faire autre chose de que de frapper ou de tuer, s’ils en ont le loisir. Mais l’ex-capitaine se trompait pour une fois sur la nature de ses tourmenteurs. Ils étaient bien plus que cela…Comme il devait l’apprendre plus tard à ses dépends.


De la lumière grise et froide bercée de vent, ils passèrent à une atmosphère grise et froide, mais sans vent. Une odeur de moisi vint conforter le prisonnier dans l’identification du lieu où ils étaient : la prison militaire de la caserne. Il traversèrent un couloir sombre et étroit. Puis un escalier aux marches humides. Thomas était déjà venu dans cette prison. Elle était alors à peine remplie que son utilité en était douteuse. Mais aujourd’hui, la rumeur de cris et de jurons, tempérés par des aboiements de gardes lui indiquèrent qu’elle était pleine à craquer…On le fit avancer dans un autre couloir, qui, il le savait, était serti de portes de cellules sur les côtés. Un arrêt. Une porte. On le pousse en avant : il tombe. La porte se referme. Il fait noir.


Il fait froid. Thomas frissonne, l’humidité perle sur son front chaud. Puis quelque chose bouge près de lui. Il le sent, mais il ne peux pas se retourner pour regarder. Ses poignets sous lui sont toujours liés : s’il bouge, la douleur reviendra. Rien que d’y penser, son spectre s’insinue en lui et le souvenir est si vif, qu’il souffre déjà en se le rappelant. Thomas sent son dos se réchauffer. A t-il bougé ? Non, l’autre lui a posé quelque chose dessus : une couverture…Chaleur. Thomas veut chuchoter « merci », mais sa bouche enflée n’émet qu’un son inarticulé. Les gardes sont partis. Il peut se relâcher. Il peut tomber maintenant. Dormir…Il dort.


Une vive douleur au poignet réveilla Thomas : un éclat de paille pointu frottait contre sa chair dénudée. Il gémit et fronça les sourcils lorsqu’il ouvrit les yeux. Le retour brutal à la réalité était difficile : à peine éveillé, ses crampes et ses plaies le martyrisaient, comme un rappel pressant de sa faible condition de prisonnier. Il se souvenait vaguement de l’aube naissante au dessus d’un bâtiment de pierre. Combien de temps avait-il dormi ? Il trouva étrange que les gardes ne l’aient pas réveillé pour reprendre la route. Ce devait être maintenant le milieu de la journée, mais il faisait toujours sombre. Ses souvenirs incomplets lui donnaient un sentiment de manque insupportable mais l’effort qu’il fit pour ordonner ces derniers dans un ordre chronologique ne fit qu’accentuer une migraine naissante. Un mouvement à sa gauche lui rappela qu’il n’était pas seul ; la question lui monta aux lèvres avant qu’il tente d’y répondre lui-même : « Où suis-je ? »


Une voix grave lui répondit : « Ah ! Enfin réveillé ! Tiens mon gars, bois ça pendant qu’on l’a encore. » Une main énorme tendit un broc en terre à Thomas. Le bruit de l’eau avait éveillé sa soif : il se redressa et saisit l’anse du récipient. Sa main toucha celle de son compagnon. Ce dernier jura et s’exclama : « Par Manann ! Mais t’es brûlant ! Quelle peste t’as donc ? Ca ne va pas du tout ça ! Ils ne devraient pas te laisser ici à crever : çà risque de se répandre ! » En disant ces mots, l’homme s’était reculé un peu, mais Thomas n’arrivait pas à distinguer l’expression de son visage. L’eau avait un goût de vase mais elle lui semblait aussi bonne que le plus fameux des vins. Thomas eu l’impression de se réveiller à nouveau, les secondes précédentes lui paraissaient aussi floues qu’un rêve. Rassasié, il reposa la cruche sur le sol et répéta sa question, à l’instant même où la réponse se dévoilait enfin à son esprit brumeux. Aussi, Thomas ne porta t-il pas attention à la réponse de l’homme dans un des coins de la cellule. Ce dernier poussa un soupir. « Tu te fous de moi ou t’es complètement abruti ? M’enfin, si tu le sais pas encore, ou si tu te rappelles plus, j’vais te laisser planer encore un peu…J’pense pas qu’t’aimerais la réponse… »


L’accent était à couper au couteau, les mots filaient vites et résonnaient dans la cellule. La voix d’un marin, habituée à jurer et à relayer les consignes jusqu’au en hauts des mâts par ses inflexions claires. Les voyages avaient gommé tout accent, mais le vocabulaire renseignait aisément sur l’origine sociale de son interlocuteur.


« Comment vous appelez vous, monsieur ? » Dit le capitaine.


« Mon nom ? Qu’est ce qu’il peut bien te foutre mon nom ? Tu l’sauras bientôt d’toutes façon ! L’bourreau le gueulera sur tous les toits lorsqu’on me pendra ! » Le détachement avec lequel le marin parlait de son exécution remplit Thomas d’effroi.


« Vous pendre ! Qu’avez vous donc fait pour mériter cette peine ? » L’homme répondit du tac au tac.


« Dis moi c’que t’as fait toi. »


Ce n’était pas une question. Quel ton ! pensa Vannerhand. Cet homme, quel qu’il fut n’avait pas à parler comme ça à…Le cœur de Thomas se serra. Il n’était plus capitaine…Il n’était plus qu’un traître…L’homme avait dû remarquer l’expression choquée de son visage, car il lui dit : « Qu’est ce que t’as l’Pesteux ? Tu t’prends pour qui pour réagir comme ça ? Pour un bouseux de nobliaux p’têt ? Ecoute moi. Ici, entre ces murs pourris, t’es rien. Tu piges ? T’as pas de grade, t’as pas d’titre. T’es plus bas que l’mendiant cul-de-jatte qui couche sous le ciel chaque nuit. Alors oublie tes airs de prince avec moi, d’accord ? » Ce n’était pas non plus une question. Mais Thomas acquiesça sans broncher. Le marin n’avait pas tort. Il n’était plus rien. Le silence s’installa entre eux, aucun ne voyant l’utilité de parler. L’ex-capitaine pensa aux deux magiciens qu’il avait aidé il y a quelques nuits. Si lui avait été arrêté pour traîtrise, il y avait de bonnes chances pour Qu’ils soient morts maintenant…Mais si on les fouillait, on trouverait la lettre qu’il avait adressée à sa femme ! Comme il avait été stupide de la mouiller dans cette histoire ! Si jamais il lui arrivait quelque chose, il ne le supporterait sans doute pas...Il fallait la prévenir, lui dire de fuir. Mais il ne pouvait rien faire ! Cette pensée accentua ses tremblements. Bien plus que la promiscuité de la pièce, le désespoir et la rage l’étouffaient. Il se sentait vide et inutile. Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir, suivis par des cris des autres prisonniers. Un garde beugla : « Taisez vous ! La ferme ! » Les pas approchèrent puis s’arrêtèrent au niveau de la cellule. Thomas ne bougea pas mais le marin se tassa dans son coin.


Cependant, c’était bien pour le capitaine que le garde venait. Ce dernier le regarda de l’encadrement de la porte et lui dit de se lever.


« T’as de la visite, le nouveau. Allons, lève toi et viens par là ! »


Thomas obtempéra malgré la douleur et se dirigea vers le garde en titubant.


Le capitaine Vannerhand se trompait sur le temps écoulé depuis son arrestation et son aspect n’avait pas énormément changé depuis : aussi le garde le reconnut rapidement quand il sortit de l’ombre de la cellule. Un bref instant, l’étonnement se lut sur ses traits avant que son expression austère de gardien de prison ne revienne ; cependant ses traits restèrent froncés comme si l’homme réfléchissait avec effort. Thomas le regarda brièvement mais son visage lui donna une impression de déjà vu: Ah, mais oui, bien sur : l’homme avait participé avec lui à une expédition dans le Pays Perdu il y a quelques années. Leur but avait été de tenter de sécuriser les bois bordant la route du Nord et son groupe avait été attaqué par deux trolls furieux : les monstres leur étaient tombés dessus par surprise en beuglant et plusieurs hommes étaient tombés avant même qu’il prenne lui-même conscience de l’attaque. Il se souvenait s’être retourné et avoir vu un des troll tenir un homme entre ses mains et s’apprêter à lui arracher la tête avec ses dents. Thomas avait saisit son arc et avait décoché sa flèche droit dans la gorge de la bête : Il s’était écroulé et l’homme était toujours vivant. Revoir ce soldat auquel il avait sauvé la vie, dans les circonstances présentes, lui paraissait bizarre. Ses pensées ne durèrent que le temps d’un battement de cils, mais le temps lui parut un instant figé, chacun des deux hommes songeant à comment l’autre en était arrivé à ce qu’il était maintenant. Enfin, le garde lui passa une corde entre les poignets et tint les deux extrémités pour le guider.


Ils cheminèrent quelques instants dans les couloirs, le garde devant et Thomas derrière, le suivant de près pour éviter le frottement du chanvre avec la peau. Thomas remarqua rapidement qu’ils n’allaient pas à la salle de visite : il n’aimait pas ça. Alors qu’ils faisaient halte pour que le garde ouvre une porte, il se risqua à prendre la parole :


« Où m’emmènes tu ? » demanda-il innocemment.


Le soldat sursauta et se tourna vers lui, ses yeux étaient fixes et ses lèvres pincées. Visiblement, il luttait pour se forcer à garder le silence : Il ne devait pas répondre aux questions des prisonniers, sauf si on lui en donnait l’ordre. Il finit par lui jeter un regard noir et poussa la porte d’une bourrade. Thomas sourit pour lui-même alors que la corde le tirait en avant : Le garde ne lui avait montré aucun signe d’animosité et ne l’avait même pas frappé lorsqu’il avait parlé alors qu’un autre gardien lui aurait sûrement répondu avec le poing fermé. L’homme essayait manifestement de garder de la distance ou une sorte de barrière entre eux et il se demanda quel événement lui permettrait d’abattre cette dernière.


La salle où ils entrèrent lui sembla plutôt vaste, mais le peu d’éclairage la rapetissait, comme si la pièce se limitait au petit espace faiblement éclairé par quelques torches et un brasero rougeoyant. Une barre de fer avec un manche de cuir était plongée dans ce dernier, Thomas soupçonnait l’usage que l’on pouvait faire de ce fer chaud mais refusait avec force que ce puisse être la vérité. Bientôt ses yeux s’adaptèrent à la pénombre et il put mieux discerner le contenu de la pièce : Un homme était assis sur un tabouret dans un coin sombre et jouait à faire claquer une cravache contre les pierres du mur. Au-delà du brasero et de l’homme se trouvait une longue table de bois sur laquelle était fixée des menottes. Sur la gauche près d’une torche, il pouvait voir un petit râtelier sur lequel étaient accrochés plusieurs instruments étranges aux formes agressives. Ce spectacle lui donna la chair de poule et une peur primitive commença à monter en lui. Il tenta de la calmer, mais plus il essayait, plus elle s’ancrait solidement dans ses pensées jusqu’à le submerger entièrement et ne plus faire de lui qu’un animal acculé. Le garde continua d’avancer dans la pièce et Thomas rechigna à avancer : il voulait sortir mais derrière lui, un autre homme qu’il n’avait pas remarqué referma la porte. Le capitaine entendit avec horreur le bruit d’un verrou que l’on tire.


Pas mal!


je vien de lire ce texte d'un trait, et je doit dire que s'est rudement bien écrit, on déplorera quelque fautes asser grossière ("plutot" à les place de "plus tot" par exemple)


bonne continuation, j'ai hate de lire la suite!


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