Feetgave in love.

4 réponses, 2884 vues


Bijour,

Alors, c'est l'histoire d'un mec qui...

Non en fait, c'est l'histoire d'une femelle homme-bête sur le monde Connu (ie Warhammer) que je veux faire changer de planète.

Pour se faire, je lui fais subir le pouvoir niveau 4 du Rogue Trader : "Limbo" et c'est très rigolo.

Elle gagne au passage un jet sur le tableau des récompenses : face de démonette. C'est tout bon.

Pour l'histoire, c'est en dessous.

Patatovitch

« Ce coup-ci, c’est bien fini. »

Progressant vers l’intérieur du bois et malgré les branches lui fouettaient la peau, la jeune femelle homme-bête courait à perdre haleine. Des chiens aboyaient derrière elle.

Elle y avait cru pourtant lorsqu’elle avait vu grandir sa tribu. Elle avait pensé qu’un jour elle régnerait sur un royaume dont elle serait reine et où le moindre de ces désirs serait satisfait. Elle rêvait d’un palais remplis de coussins où elle n’aurait plus jamais froid et plus jamais faim, un endroit diffèrent de la foret où elle s’en retournait, si elle arrivait à échapper à ses poursuivants…

D’où venait ses traqueurs ? Non content d’avoir mobilisé une armée contre elle et d’avoir disperser sa horde avant qu’elle ne soit au fait de sa puissance, il voulait l’avoir elle. Pourquoi elle, une insignifiante apprentie chaman avec une cinquantaine de suivants ?

Elle aurait mieux fait de ne jamais essayer de devenir Champion de la bande. C’était la faute à l’Elu qui avait flatté son orgueil. Où était-il maintenant qu’elle avait besoin d’aide ?

« Qu’attendais-tu pour m’appeler ? »

La voie parlait dans sa tête. Elle commençait à avoir l’habitude de ces conversations télépathiques entre elle et son tuteur démon. Elle continua sa course.

« Il ne te sert à rien de courir, les chiens font te rattraper et puis, de toute façon, tu vas tomber.

- Vous avez une meilleure idée, Maî…

Elle trébucha sur une racine et s’étala de tout son long.

« Grimpe dans cet arbre.

- Pour qu’ils n’aient plus qu’à me cueillir une fois que les chiens seront au pied ?

- Grimpe !

Feetgave s’exécuta de mauvais gré. L’arbre était facile à escalader et elle se retrouva rapidement à une dizaine de mètre du sol.

« Bon, voilà, je ne peux aller plus haut.

- Assieds-toi et rejoins moi.

- Faire une « marche en esprit » maintenant ! Mais les chiens arrivent !

En effet, une demi-douzaine de gros chiens de chasse déboula d’une frondaison et vint de rassembler au pied de l’arbre. Ils grognaient et aboyaient. Les plus entreprenants tentaient l’escalade avant de retomber lourdement. D’autres sautaient dans sa direction.

« Je n’ai même pas les feuilles à mâcher pour entrer en transe.

- Tu n’as pas besoin de ces artifices.

- Mais les chiens…

- Obéi !

Sur l’injonction de son maître, elle s’assit en tailleur sur sa branche puis ferma les yeux et tenta de faire abstraction des aboiements.

« Concentre-toi… Crois en moi… Tu n’es pas en danger… Tes ennemis ne peuvent pas te faire de mal….»

Elle sentit une chaleur familière l’envahir et la nuit se faire autour d’elle. Le bruit des chiens s’éloigna et il lui sembla entendre des voix humaines, derniers échos du monde réel.

Elle se rendit immédiatement compte que quelque chose n’allait pas comme d’habitude. Son corps souffrait et elle restait dans le noir total. Par contre, la cacophonie propre au « pays des flux » l’agressa immédiatement. Parmi toutes ces voix, une seule, qu’elle connaissait bien, était vraiment distincte :

« Tu as réussi.

- Que se passe-t-il ? Pourquoi j’ai l’impression d’avoir mal partout ? Pourquoi je ne vois rien ?

- Ouvre les yeux, idiote.

Non-sens au pays des flux où seule l’âme peut pénétrer. Elle commanda pourtant à ses paupières de s’ouvrir.

« Ah ! J’ai mon corps mais… c’est impossible !

- Regarde comme tes poursuivants sont dépités.

Le tissu du warp se déchira et la femelle homme-bête aperçu l’arbre qu’elle venait de quitter : les chiens tournaient en rond et leurs maîtres humains fouillaient les fourrés.

« J’ai…. disparu ?

- En effet, je te transporte ailleurs. Dis adieu à ce monde, ta destinée t’appelle ailleurs.

- Ailleurs ?

- L’univers est plein de mondes comme celui-là.

- Ah…

- Ton corps est fatigué, il ne résistera pas à un long voyage. Tu auras bientôt faim et soif. Ton âme est encore faible. Tu n’es pas encore prête à me rejoindre. Aie confiance et endors-toi.

Feetgave sombra aussitôt.

* * *

Le vaisseau « Sebastian Thor IV », classe Galaxy, charte de voyage numéro 1604716502 référencée sur Kar Duniash et numéro 0899452011 sur Cypra Mundi venait d’entrer dans le warp.

« Capitaine Boieldieu ? ici le Navigateur. J’ai ressenti une perturbation anormale juste avant la mise en route du champs de Geller.

- Hum… Allons bon… Vous ressentez encore une anomalie ?

Un moment de silence suivit.

« Non, plus rien. Mais je m’aime pas ça.

- Moi non plus. Vous n’avez pas idée de quoi il peut s’agir ?

- Aucune.

Le Navigateur mentait. Il savait que l’Ether était peuplé. Il craignait une intrusion démoniaque. Mais le calme dans la bulle psychique qui protégeait le vaisseau était incompatible avec cela. Il pensait aussi aux créatures connues sous le nom de Genestealer mais, d’habitude, elles n’intervenaient pas depuis le warp. Il y avait encore autres mille possibilités qu’il se refusait à dévoiler au capitaine. Ce dernier, malgré son expérience, était un homme ordinaire. Il ne pouvait savoir.

« Hum… Nous ne sommes pas assez nombreux pour fouiller les kilomètres cubes de cargaison…

- Je propose de verrouiller les secteurs non vitaux et de surveiller attentivement les autres.

- Oui, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Nous déclarerons l’incident à notre arrivée dans le système de Molov.

- Vous savez bien qu’ils n’en feront rien. Le Gouverneur Vlachek a d’autres chats à fouetter.

- Vous avez encore raison, Navigateur. Nous en sommes à espérer qu’il nous règle notre cargaison précédente. On s’occupera de ce problème à notre arrivée à Euboea. J’espère qu’il n’y aura pas de problème d’ici là.

- Que l’Empereur vous entende, capitaine.

- L’Empereur est notre lumière dans les ténèbres.

- Gloria Imperator.

* * *

La sensation de tomber la réveilla. Elle s’écrasa douloureusement contre une plate-forme. Le choc lui coupa le souffle et résonna un moment dans la structure métallique.

Elle avait soif. Sa langue avait gonflé et ses lèvres étaient desséchées. Ses lèvres ? Elle n’avait pas de lèvres auparavant. Elle passa prudemment les mains sur son visage… Un visage de femme… Avec des cheveux… L’Elu l’avait changé. Elle reconnaissait pourtant son ancien corps.

Le froid glacial la ramena à la réalité. Dans sa nudité totale, elle grelottait. Une fois que ses yeux furent habitués à l’obscurité, elle vit qu’elle était sur une passerelle contre une cloison. Elle distinguait à peine devant elle un grand espace remplit d’immenses cubes d’acier. Elle n’avait jamais rien vu de semblable. Elle avait peur.

« Elu… aidez-moi… »

Il resta muet.

Elle se redressa, le contact de la passerelle était douloureux à ses pieds. A sa droite, un escalier descendait, à sa gauche un autre montait. Elle choisit le second dans l’espoir de se réchauffer dans l’effort. Au mur des écritures lui étaient illisibles. Il y avait des flèches rouges qu’elle suivit. Cinq étages plus haut, de l’eau semblait sourdre d’un tube de métal. Des mousses vertes s’était développées. Elle tenta de laper quelques gouttes en équilibre sur une rampe. L’eau avait un fort goût de ferraille mais elle put un peu étancher sa soif.

En haut des escaliers, elle se trouva face à une lourde porte en acier au milieu de laquelle il y avait une espèce de roue. Il y avait un dessin à moitié effacé : la rotation du volant ouvrait la porte.

Après que la porte eut pivoté sur ces gonds, Feetgave découvrit un couloir faiblement éclairé : la lumière jaillissait de lampes comme elle n’en avait jamais vu. Elle approcha ses mains et une douce chaleur l’envahit.

Après un quart d’heure de marche dans un dédale de couloirs aux embranchements multiples, elle arriva devant une porte percée d’un hublot. Il y avait de la lumière dans la pièce d’à coté mais il était impossible de faire bouger la roue. Elle cogna à la vitre pendant un moment dans l’espoir d’attirer quelqu’un. Le hublot faisait un pied d’épaisseur et douta bientôt que quiconque puisse l’entendre. Au bout d’un temps, elle résolut de s’en retourner si elle ne voulait pas geler sur place. Son estomac et sa gorge la tourmentaient encore. Il y avait peut-être quelque chose à manger. Il fallait fouiller. Elle commença l’exploration des salles attenantes : beaucoup était fermée. Dans l’une d’elle la température était assez élevée et elle s’y réchauffa un moment.

* * *

« Et comment tu l’sais, Joe, qu’il y a du pinard dans la cargaison ?

- Que tu es bête, Antony. J’ai regardé sur le livre de bord tout simplement.

- Ah ouais, pas con, Joe.

Le premier des deux hommes ouvrit un sas.

« Ouais mais, Joe…le capitaine, il a dit qu’il fallait verrouiller toutes les soutes.

- Ouais ben, on l’emmerde le vieux.

- Ah ouais, bien dit, Joe.

Munis de lampes torches, ils avançaient le long des couloirs.

« Mais, Joe… Y pèle là-dedans.

- T’avais qu’à prendre une veste comme moi.

- Joe…

- Quoi encore !

- Comment qu’on va l’trouver le pinard ?

- Facile, c’est le caisson Q0015. On l’ouvre, on ramasse une douzaine de bouteille, on le referme et on va se siffler la bibine en cabine.

- Oh, ce sera bien. Joe.

- Surtout que c’est du bon. D’après le livre de bord, il vient d’Ornsworld.

- Ouais. On est des malins, hein, Joe ?

- Ta gueule, Antony.

- Ouais, Joe. T’as vu comme ça résonne quand je parle. Hein Joe ?

Joe grommela. Il aurait donné cher pour apprendre qui est-ce qui avait attribué les cabines. Depuis le départ de Mordia, il se trouvait obliger de partager sa sienne avec ce lourdaud à deux neurones. Dans le vaisseau, il était le quatrième assistant du pilote et Antony, exécutant machiniste. Ils étaient en période de repos. Et juste avant sa pause, il avait débranché les systèmes d’alarmes pour les portes de la soutes. Personne ne serait au courant de leur petite excursion. Par précaution, il avait pris des respirateurs au cas où le capitaine déciderait de couper l’alimentation en oxygène de ce secteur.

* * *

Feetgave avait entendu les voix et vu le halo de leurs lampes. C’était deux humains habillés de manière étrange. Elle hésitait à se montrer. Mais elle ne pouvait pas rester ici… Leur langue était incompréhensible.

* * *

« Q0012, Q0013, Q0014, bingo. Ouvre le caisson, Anthony.

- Ouais, Joe.

- C’est toi qu’à fait ce bruit ?

- Quel bruit, Joe ?

Joe balaya autour de lui avec le faisceau de sa lampe torche. Il lui semblait avoir entendu quelqu’un parler. Il l’aperçut et sursauta :

« Empereur-Dieu, Antony ! Regarde ! Il y a une gamine dans la soute ! »

Ils pointèrent tous deux leurs lampes sur elle. La lumière ne reflétait sur sa peau blanche. Nue, droite et immobile, les poings serrés, on aurait juré un fantôme.

« C’est pas normal ça, Joe. Pas normal du tout…

- Je crois qu’on ferait mieux de se barrer Antony... C’est pas naturel…

* * *

Elle avait essayé de les saluer dans toutes les langues qu’elle connaissait : Reikspiel, Tiléen et différents dialectes de la Langue Noire. Ils n’avaient sans doute rien compris et ils l’éblouissaient maintenant avec leurs lampes. Ils avaient l’air d’avoir aussi peur qu’elle. Une inspiration soudaine lui fit mimer la pâmoison.

* * *

« Et Joe, elle tombe !

- Ouais, évanouie, on dirait.

- Dis Joe ? Je fais dans mon froc, Joe. On devrait se casser…

L‘assistant au pilote s’approcha et s’agenouilla près du corps étendu.

- C’est un passager clandestin. Elle a dû embarquer sur Mordia. On peut pas la laisser là, elle va crever.

- Et pourquoi on peut pas la laisser là, Joe ?

- C’est une gamine, Antony.

- Et alors ?

- Il faut vraiment te faire un dessin ? ça fait combien de temps que tu n’as pas touché de femme ?

Anthony se perdit dans un abîme de réflexion.

« C’est bon, arrête de réfléchir, tu vas péter un boulon. On prend les bouteilles et la gamine. On aura de quoi passer le temps comme il faut.

- Quand même, on devrait l’dire au capitaine, Joe…

- Tu sais ce qu’on en fait des passagers clandestins ?

- Heu…

- On les balance dans le vide. Lorsqu’on se sera bien amusé, on aura qu’à dire qu’on a trouvé un passager clandestin…

- Mais, Joe. On va la trouver dans notre cabine… Puis si elle gueule…

- Mouais. Faut la mettre ailleurs. ça y est, j’ai trouvé. Il n’y a qu’à associer Yves dans la combine.

- Pourquoi Yves ?

- Parce qu’il est chef machiniste est que lui, il aura des locaux où elle pourra gueuler tout son saoul sans que quiconque entende. Puis, il me doit un mois de solde, que je lui ai gagné aux cartes.

- Ah ouais, ha ouais ! On est malin. Hein, Joe ? On pourra même la prêter aux copains, Hein Joe ? Contre des desserts ? Hein Joe ?

- Oui, contre des desserts… En attendant, il faut se presser. Elle est glacée, elle va nous glampser dans les bras.


C'est fort. Très fort.

Dur sera le réveil pour cette charmante demoiselle lorsqu'elle se rendra compte qu'elle a atteri dans un futur trop trop sombre et trop trop violent.

Bref, la suite!

PS: Au fait, comment donc ont fini Ingrind et ses copains, hein?

Exellent comme d'habitude mais Feetgave n'avait pas une face d'homme bete ?
asez sympathique en effet, le reveil va etre brutal hein...

Merci pour vos encouragements.

Citation :Dur sera le réveil pour cette charmante demoiselle lorsqu'elle se rendra compte qu'elle a atteri dans un futur trop trop sombre et trop trop violent.
en fait, elle n'est pas dans le futur mais elle a simplement changé de localisation dans la galaxie. Puis pour la violence, elle sera pas trop dépayser ;-)

Citation :PS: Au fait, comment donc ont fini Ingrind et ses copains, hein?
C'est une longue histoire. Tu avais lu le premier volet sur Warhammer Forum ?

J'ai commencé le second volet au même endroit mais là bas les gens ils sont pas comme moi et... bref, j'ai laissé tombé les premiers chapitres et je recommence ici mais en partant du chapitre IV ou V du second volet. Dur de suivre quoi :)

Pour résumer, j'ai sauté deux ou trois chapitres du second volet.

Citation :Bref, la suite!
Oui mais comme je viens de le dire, je n'ai pas encore écrit les chapitres avant ;-)

Citation :mais Feetgave n'avait pas une face d'homme bete ?
Si justement mais elle gagne une face de démonette en passant par le warp.

Patatovitch


Sujets apparemment similaires...
Sujet Auteur Réponses Affichages Dernier message
  Feetgave Ou La Campagne Omphalienne Patatovitch 12 4,437 14-12-2005, 19:26
Dernier message: KDJE
  Feetgave, le retour Patatovitch 17 5,741 18-01-2005, 16:18
Dernier message: Guest