- Je te tiens petit lapin !
La voix était rauque, comme si elle passait à travers un filtre avant de se propager dans l'air. Balançant nonchalamment son énorme queue noire, le chat avançait lentement car l'une de ses pattes n'était plus qu'un moignon. S'arrêtant souvent pour humer l'air, ce qui lui restait de moustache brûlée frétillait d'une sourde colère. Ce maudit lapin était là, il le savait. Où pouvait-il se cacher dans le vaste potager du maître ? Sa petite phrase de provocation n'avait pas eu l'effet escompté. Il en essaya une autre.
- Tu n'aurais pas dû venir ici ce soir, petit lapin. Depuis des semaines mon maître constate la disparition de ses carottes et par deux fois la chance t'a permis de m'échapper. Tu ne pourras pas te cacher éternellement, abandonnes-toi au côté obscur de ma gamelle, c'est le seul moyen que tu as de quitter ce monde en douceur. Oui.... je perçoit ta peur, elle te trahit, elle est forte ! Oh non, petit lapin, tu ne rentreras pas chez toi ce soir.
A quelques mètres de là à peine, le lapin tentait d'ignorer les provocations de son adversaire. Deux fois déjà, sa ruse lui avait permis d'échapper au vilain chat noir et il comptait bien s'en tirer une fois encore. Il n'avait d'ailleurs guère le choix, ses huit épouses et ses 29 lapereaux attendaient impatiemment son retour, les pattes chargées de carottes fraîches comme à l'accoutumée. Cette fois pourtant, son arrogance naturelle laissait un vide, un espace dans son âme où la peur avait trouvé un terreau fertile pour croître et grandir. Avec conviction, il se répéta mentalement le mantra que sa mère lui avait appris.
Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. Elle est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur, je lui permettrai de passer sur moi...
To be continued...
La voix était rauque, comme si elle passait à travers un filtre avant de se propager dans l'air. Balançant nonchalamment son énorme queue noire, le chat avançait lentement car l'une de ses pattes n'était plus qu'un moignon. S'arrêtant souvent pour humer l'air, ce qui lui restait de moustache brûlée frétillait d'une sourde colère. Ce maudit lapin était là, il le savait. Où pouvait-il se cacher dans le vaste potager du maître ? Sa petite phrase de provocation n'avait pas eu l'effet escompté. Il en essaya une autre.
- Tu n'aurais pas dû venir ici ce soir, petit lapin. Depuis des semaines mon maître constate la disparition de ses carottes et par deux fois la chance t'a permis de m'échapper. Tu ne pourras pas te cacher éternellement, abandonnes-toi au côté obscur de ma gamelle, c'est le seul moyen que tu as de quitter ce monde en douceur. Oui.... je perçoit ta peur, elle te trahit, elle est forte ! Oh non, petit lapin, tu ne rentreras pas chez toi ce soir.
A quelques mètres de là à peine, le lapin tentait d'ignorer les provocations de son adversaire. Deux fois déjà, sa ruse lui avait permis d'échapper au vilain chat noir et il comptait bien s'en tirer une fois encore. Il n'avait d'ailleurs guère le choix, ses huit épouses et ses 29 lapereaux attendaient impatiemment son retour, les pattes chargées de carottes fraîches comme à l'accoutumée. Cette fois pourtant, son arrogance naturelle laissait un vide, un espace dans son âme où la peur avait trouvé un terreau fertile pour croître et grandir. Avec conviction, il se répéta mentalement le mantra que sa mère lui avait appris.
Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. Elle est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur, je lui permettrai de passer sur moi...
To be continued...