Coronavirus
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Le Japon s'en sort bien parce qu'ils ont adopté la bonne stratégie moderne face à une épidémie :
(Modification du message : 30-03-2020, 19:17 par Jalikoud.)
- Testing général de la population, en particulier des cas suspects. - Confinement des cas avérés et de leurs proches. Traçabilité des contaminés pour essayer de remonter la filière. Un peu comme les coréens, ils ont aussi les moyens de pister les gens via leur traces électroniques (cartes bancaires, vidéo surveillance, etc... - Respect scrupuleux des gestes barrières. De base ils sont aussi plus rigoureux que nous sur l'hygiène. - Pression sociale importante envers les contaminés (@Morikun l'expliquera bien à mon avis : ils ont une façon bien a eu de te faire sentir quand tu as gaffé en faisant quelque chose d'inconvenant, par exemple en éternuant comme un troll sans protection...ou quand tu rentres dans une maison ou pire un temple avec tes chaussures...j'en connais un qui s'est carrément pris un coup de Bô sur la tête sans crier gare de la part d'une petite mamie à Kyoto, qui lui a expliqué qu'il était un 'gros dégueulasse de geijin ^^') + des forces de police en nombre suffisant. - Personnel de soins bien protégés, testés très régulièrement. Comme ça peu de risque qu'ils créent des clusters en rentrant chez eux. Ils peuvent le faire parce qu'ils ont ce qu'il faut pour tester en masse, une population relativement plus disciplinée que nous et un système de santé avec plus de moyens. Nous, on est pauvre et mal organisé : on n'a pas les moyens de protéger nos soignants, pas les moyens de tester la population, pas les moyens de faire respecter le confinement...alors on applique une tactique de branleur pauvre impéritieux : on confine et on croise les doigts en serrant le sphincter anal jusqu'à s'en faire une crampe. Le scenario du pire (et c'est à mon avis ce qui va se produire...vue leur manière intelligente de (ne pas) gérer les choses) : - Mi-mai (idéalement pas avant) : fin du confinement. Discours de victoire du godillot en chef qui se considère comme un maréchal. - Scène de liesse générale: tout le monde se précipite partout, un monde fou en tout lieu...ce qui fera bien les affaires du Covid-19 qui pourra infecter en masse tous les trop confiants qui lui auront échappé car le virus n'aura certainement pas disparu d'ici là. En fait, il va traîner au moins jusqu'à la fin de l'année, s'il ne devient pas endémique. On rappelle qu'il existe deux souches du virus (S et L) et qu'on peut tout à fait choper l'une sans avoir l'autre et inversement. Les contaminations conjointes sont aussi possibles. Il y a eu un cas récemment en Chine. - 8-10 jours plus tard (fin mai-début juin), explosion des nouveaux cas. On se prend une seconde vague scélérate dans la gueule, peut-être même pire que la première. - les structures de soins et le personnel, déjà lessivée voire bien clairsemé par la première vague*, ne parviennent pas à absorber la seconde. La bonne recette pour un désastre. * Explication : là où je bosse, on a recruté tout le ban et l'arrière ban des médicaux et paramédicaux (incluant tout ce qui est légalement mobilisable : les pros diplômés, les stagiaires parmi lesquels les internes et externes, bon nombre de personnes parties en retraite récemment ou non sont revenues également, le plus souvent sans qu'on leur demande, le personnel qui d'ordinaire n'est pas au contact des malades, etc...). Il n'y a pas de réserve derrière. Ils ont rappelé toute personne rappelable ou légalement réquisitionnable. Il faudra enrôler de force les derniers avec mesure coercitive lourde. Ou alors (et j'espère sincèrement qu'ils ne le feront pas), ils vont forcer les libéraux à bosser au CH. [Je ne dis pas ça parce que je n'aime pas les libéraux mais ils prennent déjà hyper cher en ce moment avec leur absence de protection et ils ont aussi leur propre patient à gérer, ce que les politiques oublient]. Ou faire appel en masse à des intérimaires mais ils n'auront jamais le fric pour les payer... Et on sait qu'un pourcentage important tombera malade (avec ou sans séquelles) parce que tu te bouffes de la charge virale toute la journée. Certains en mourront. Ils ne seront pas remplacés parce qu'il n'y a pas de réserve. D'autres craqueront (burn out et PTSD). Il y en peut-être qui se suicideront (en Italie, déjà plusieurs suicides de désespoir). En plus ils vont nous user très rapidement : 12-14h/jour, aucun congé d'aucune sorte (tu bosses 7/7J). Tu peux tenir un mois à ce tarif-là, pas beaucoup plus. Le plus malin serait de faire un roulement entre 2-3 groupes de soignants, histoire que tout le monde ne finisse pas à genou en même temps. Les effectifs ne le permettent pas. Mais au train où vont les choses, ce sera sans doute l'approvisionnement en matériel qui va poser problème avec le personnel (les anesthésiques notamment commencent à manquer). En résumé : tu jettes toutes tes forces dans la bataille en espérant que 'ça va passer'. Sauf que si 'ça passe', ce qui n'est pas garanti, ce sera un passage à la Pyrrhus. Pour finir sur une note légère : Un MAR (Médecin Anesthésiste Réanimateur) a suggéré la chose suivante : 'Au lieu de taper des mains à la fenêtre à 20h pour remercier la profession, je propose qu'on leur demande de nous remettre leur premier né (quel que soit l'âge) afin qu'il soit formé en IFSI ou en fac de médecine ![]() Citation :En fait la vie peut y être vraiment reposante. Oui.... si tu te contentes d'une petite vie grise sans histoire, si tu acceptes sans discuter le système en place (et donc ses injustices, ses mensonges, son cadre de vie imposé, sa politique, y compris quand un de tes proches disparaît sans jamais plus donner de nouvelles, quand tu dois bosser, vivre et même avoir des loisirs là et comment on te le dis....etc,etc), que tu acceptes de vivre selon les normes et usages officiels, si tu as la chance de ne pas faire partie d'une ou plusieurs minorités qui servent de boucs émissaires (ethnies, religions, convictions politiques....etc) et à l'Etat à se maintenir en place en attisant les divisions et les violences contenues dans la société... et au passage si tu as la chance de ne pas avoir de proche faisant partie de ces groupes (en Chine, on peut être arrêté et mis en camp de redressement pour compter des opposants parmi ses proches, même si on a rien à se reprocher personnellement). Oui, si on accepte tout ça, ça peut être reposant. Pour un peu qu'on cire les pompes des bonnes personnes et qu'on dénonce ses voisins (même s'ils n'ont rien fait, de toute façon une petite séance de nerfs de boeufs leur fera avouer n'importe quoi), on peut même se retrouver avec des petits privilèges bien sympathiques, voir même se retrouver dans le système, gravir les échelons (et au passage assouvir ses pulsions sadiques et dominatrices en toute impunité sur des êtres humains à qui on a retiré ce statut) et se faire une petite vie pépère comme ça.... Enfin voilà exactement ce qui me fait peur pour l'après.... Merde.... ce que je vais dire est peut-être très prétentieux... mais étudiez. Etudiez les dictatures. Lisez un bouquin sur la révolution culturelle, sur les purges post guerre d'Espagne, regardez des reportages sur le Goulag, lisez sur la Révolution russe et les grandes purges, sur la bureaucratie nazie, sur les régimes sud américains. Moi, sans être passionné, j'ai étudié ça pendant des années. Parce que c'est fondamental pour moi de se rappeler que ces régimes, et surtout les idéologies qui les soutiennent, monstres accouchés de la modernité (les régimes anciens pré industriels sont différents), sont dangereux. Parce qu'ils sont violents? Autoritaires? cruels? intolérants? bureaucratiques et corrompus? qu'ils nient ce qui fait de nous des êtres humains? Non, mais bien parce qu'ils nous font croire que tout ça c'est pour notre bien. et qu'ils récupèrent ainsi l'adhésion d'une partie suffisante de la population pour se mettre en place. Oui ces régimes peuvent avoir des aspects attirants pour nous, animaux grégaires habitués aux hiérarchies et qui fonctionnons selon des rapports de dominants/dominés. Le leader charismatique, même en étant éclairé, on a envie de le suivre, on a envie d'être "son ami". Pis ça nous déresponsabilise, on s'en remet à des gens pour prendre les décisions, on a plus qu'à suivre, au début, ça peut être perçu comme confortable. Mais tous les exemples historiques montrent que ces régimes ont toujours à terme causé des catastrophes, un appauvrissement général (et je ne parle pas seulement matériel, mais bien également intellectuel, et tout simplement au niveau du cadre de vie) sauf pour une petite élite à la tête de la bureaucratie en place. Même la Chine, où les inégalités sont énormes, est assez représentative de ce constat. Vous avez vu la tronche des villes en Chine? A part quelques quartiers traditionnels conservés pour les touristes (et encore) ce sont des enfers de béton avec des tours monochromes baignant dans des nuages de pollution à perte de vue. Un exemple qui me concerne: j'ai lu Marx. J'aime beaucoup certaines idées de Marx, ça me parle très fortement au moins en partie (totalement en partie en fait, y a des aspects de Marx que je n'aime pas du tout). Mais je constate que toutes les tentatives de mise en application de ces idées ont causé des drames incommensurables, mis en place les régimes parmi les pires qui aient existé, ont abouti à des folies totales qui niaient (et nient encore) toute humanité. Je ne peux pas décorréler les deux. Les paroles, les grands discours, c'est bien, c'est toujours très attirant ce qu'on nous raconte, ça paraît toujours très beau et cohérent, plein d'espoir. Les faits, les actes, c'est la seule chose qui doit être jugée et les seules choses qui doivent être pris en compte, notamment dans l'exercice de notre pouvoir de décision en tant que citoyens. Oui, nos régimes occidentaux sont très imparfaits, oui, notre monde est une aberration sociale et économique tellement il est injuste et déséquilibrée. oui, des tas de gens en chient dans notre système idiocratique. C'est bien pour ça qu'il faut continuer à critiquer ce système, à en pointer les dérives et à éventuellement les combattre. Mais donner comme solution des régimes autoritaires sur le modèle des dictatures post industrielles du XXème siècle, non, ce serait la pire des régressions. 0% de criminalité.... pour vous c'est le Pérou? quel que soit le prix à payer? quelle qu'en soit la raison? que les filles puissent se balader en mini jupe sans être emmerdées alors que l'Etat fait du trafic d'organes avec des condamnés à mort, administre le plus grand complexe concentrationnaire au monde et génocide des minorités à ses frontières, ça vous paraît être le méga critère autour duquel une société doit être organisée? Je finirai pas une citation connue, que je trouve si vraie malgré le fait que je ne suis pas forcémment méga fan de son auteur: « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux. » Citation :- Mi-mai (idéalement pas avant) : fin du confinement. Discours de victoire du godillot en chef qui se considère comme un maréchal. C'est bien comme ça que je le vois.... L'autre "solution", c'est de continuer le confinement encore et encore jusqu'à l'asphyxie. C'est pour ça que je disais que je ne voyais pas trop comment on allait sortir de ce bordel. sinon, physiquement et moralement, t'arrives à tenir le coup? On peut malheureusement pas faire grand chose pour toi si ce n'est à nouveau t'adresser encouragements et remerciements (et non, pas applaudir bêtement à heure fixe). Merci de venir nous informer en tous cas malgré le peu de temps que tu dois avoir.
Courage et merci Jalikoud.
La dictature c'est moyen le sujet quand même. L'évoquer en passant, pourquoi pas mais on va pas rentrer dans les détails et comparer nos bit opinions sur le sujet, si ?
(Modification du message : 30-03-2020, 20:13 par la queue en airain.)
le squat oui, ici, c'est une dictature (30-03-2020, 20:12)la queue en airain a écrit : La dictature c'est moyen le sujet quand même. L'évoquer en passant, pourquoi pas mais on va pas rentrer dans les détails et comparer nos bit opinions sur le sujet, si ? Bah quand quelqu'un te balance en passant comme ça, qu'une dictature ça peut être reposant, tu laisses pas passer quand même... Mais je suis d'accord que c'est pas le sujet !
Je suis en train de lire le "siècle des dictateurs", je savais que le bon en avant de Mao avait causé des morts mais je n'avais pas le chiffre, 35 à 40 millions de morts à cause de cette décision malencontreuse. Le pire, c'est que ce n'est même pas un choix assumé, même Mao s'est rendu compte que c'était une connerie! Du coup, je ne sais plus qui a dit qu'avant d'y voir de la méchanceté, il faut d'abord chercher la raison stupide, mais, pour le coup, la bêtise a vraiment été plus forte que le mal.
Du coup, lorsque je vois l'indigence de nos dirigeants, j'ai toujours tendance à y voir une vraie stupidité plutôt que des décisions voulues et mûrement réfléchies. |