Pendant Ce Temps, Sur Negromundheim

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La première chose qu'ils remarquèrent en descendant du transbordeur de classe Raven qui les avait ramené sur les lieux fut l'odeur. Une odeur âcre, toxique, de fumée et de souffre. L'escouade se déploya calmement alors que le Raven reprenait l'air en vrombissant.


Des cadavres. Le sable était imbibé de sang. Des douzaines de cadavres de squats jonchaient la plaine. Les barbus avaient payé cher leur avidité - et leur succès. Dans leur joie de mettre la main sur la plus précieuse ressource qu'offrait la planète, ils avaient déchaîné les forces de l'enfer sur elle.


Une brise douce et tiède soufflait sur le désert silencieux comme une gigantesque tombe à ciel ouvert. Se penchant sur l'un des squats, Duchesse examina les blessures qui avaient provoqué sa mort : de larges traces de brûlures et des coups de griffes. Les horreurs qui hantaient à présent la plaine désertique étaient venues sans peine visible à bout de soldats expérimentés et aguerris. L'un des hommes du groupe d'investigation qui accompagnait Duchesse s'était à son tour agenouillé près d'un des cadavres pour effectuer quelques prélèvements. Chaque indice pouvait avoir sa valeur : morceau de griffes qui auraient révélé de quelle forme de matière était constitués les démons, présence de venin, estimation de l'énergie déployée pour carboniser les victimes...


Duchesse haïssait les squats, capitalistes ataviques, elle haïssait leur odeur, leur brutalité, leur barbe et leur façon de la siffler en l'appelant "Blanche-Neige" (jamais compris songea-t-elle.) Mais elle craignait à présent plus encore ce qui avait causé la perte de ceux-là.


Quelle folie les avaient saisi ? Mais qui aurait pu se douter qu'aux tréfonds de la mine de negromnium se trouvait une porte qui s'ouvrait sur l'enfer lui-même ? Le large avertissement peint en blanc sur le battant de métal rouillé : "Enfer ! Ne pas ouvrir !" (à moins que ce ne fut "occupé - ne pas déranger" : l'image transmise par la caméra d'épaule du mercenaire squat responsable du désastre était floue) n'avait-il pas suffi ? Duchesse frémit en se remémorant son combat dans la mine contre les nabots. Eut-elle été victorieuse, c'est elle qui se fut trouvée en position d'ouvrir la porte. L'eut-elle fait ? Déjà à l'intérieur de la mine, ses capacités de perception extrasensorielle lui avaient fait deviné la présence d'un mal immense et ancien, tapi dans les ténèbres des galeries, plus ancien que Negromundheim même.


Elle n'aurait jamais ouvert cette porte de son propre chef. Mais qu'aurait-elle répondu si le comité central du parti le lui en avait donné l'ordre ?


Les pantouflards racornis du Soviet Suprême exigeaient à présent qu'elle trouve le moyen d'exploiter le formidable potentiel militaire que représentait les armées démoniaques. On lui demandait de pactiser avec l'enfer ! Dans le même temps, elle le savait, on avait confié à son vieux rival Grigor Ontsatiev la mission de refermer la porte avant que les troupes du Mal n'entame une marche vers le nord qui les mènerait droit à New Anadyr. N'eut été sa foi inébranlable en l'idéal de la juste révolution national-bolchevik, Duchesse eut volontiers envoyé tous ces vieillards participer à la construction du paradis rouge en posant des gazoducs dans la toundra d'Isisakai par -40°C.


Pactiser avec l'enfer était-il seulement possible ? Et était-il vrai que les répugnants fanatiques de New Heldon avaient eu la même idée comme le laissaient entendre les premiers rapports des espions neosovs infiltrés jusque dans l'entourage du Reichsmarschall Von Sylboudöring ? Elle ne tarderait pas à le savoir : la mission plénipotentiaire se présentait sans drapeau blanc, se déplaçant à une vitesse ahurissante sur la plaine grise. Ils étaient une dizaine. Alors qu'ils se rapprochaient et que les gardes de duchesse saisissaient leurs armes, elle put constater qu'il s'agissait de hideuses caricatures d'êtres humains à la peau brune, au corps hérissés de cornes et de pointes. Ils avançaient sur leurs sabots noirs, fixant leurs prochaines victimes avec une expression de haine sans limite dans leurs yeux rouges. L'un d'eux sembla soudain inspirer profondément puis cracha une sphère de lumière qui devint une boule de feu fonçant sur le groupe d'investigateurs. Elle se brisa l'instant d'après sur la barrière de force que Duchesse avait dressé en hâte avant de riposter par une fulgurante décharge d'énergie psychique qui pulvérisa le crâne du démon le plus proche. Les gardes avaient ouvert le feu mais leurs assaillants semblaient capables de supporter sans broncher des blessures qui auraient tué un être humain. De nouvelles boules de feu fusèrent. Les gardes plongèrent au sol mais l'un d'eux fut touché. Transformé en torche vivante, la malheureuse fille périt avant que ses camarades ne puissent venir à son secours. Trois démons tombèrent enfin au sol sous l'accumulation des tirs de l'élite des force du Politburo neosoviet. Le reste de la meute se trouvait maintenant à bout portant.


Duchesse fit claquer sa langue et enfila ses gants d'un blanc immaculé en secouant négativement la tête. Un des monstres se jeta sur elle en même temps que la lame d'acier bleuté d'un pied de long jaillissait de son fourreau. Le démon s'écroula dans un geyser de sang pourpre et boueux. Alors qu'elle repoussait à plus de dix mètres de distance d'une puissante impulsion télékinétique un second qui fondait en hurlant sur l'une de ses gardes, un troisième bondit sur elle, plantant ses griffes dans son corset de cuir rouge. Duchesse sentit une brûlure atroce paralyser son bras gauche. Elle se débarrassa de son adversaire en plantant la lame dans son oeil avec une telle force que l'arme y resta coincé.


Constatant que ses hommes s'étaient dans l'intervalle débarrassés des autres démons et que le désert était redevenu silencieux, elle s'occupa d'abord des blessés pour constater que plusieurs gardes avaient subis de méchantes brûlures ou griffures mais étaient hors de danger. Seuls deux soldats de la vaillante armée du peuple étaient tombés. Saisissant son émetteur, elle fit revenir le Raven, ordonnant au pilote d'embarquer ceux qui n'étaient plus en état de se battre. Enfin, elle dégrafa son vêtement - les hommes qui l'accompagnaient déglutirent avec difficulté quand elle ne fut plus vêtue que d'un justaucorps kaki qui laissait voir plus aisément les formes dont l'Esprit de la Nature l'avait très généreusement doté, ce qu'elle devina mais dont elle se fichait - pour inspecter la blessure. Autour des traces de griffes, la peau était brunie, comme légèrement brûlée. Une odeur âcre en émanait en même temps qu'une fumée sale. Elle grimaça.


Le dialogue entre frères communistes n'était déjà pas toujours facile. Et ces démons ne l'étaient peut-être même pas.

(Modification du message : 08-09-2006, 23:42 par Xavier.)

Citation :Le dialogue entre frères communistes n'était déjà pas toujours facile. Et ces démons ne l'étaient peut-être même pas.
Arf ;D Il n'y a pas à dire, seule la dernière bouchée distingue le bon repas.
Je constate non sans déplaisir que Negromundheim rejoint la colittérature moderne, avec une héroïne enfin féminine, raccrochant ainsi, à l'instar de l'Inquisitrice Baptiste et de la vovoïde bidule, ou même des yaourts et de la lessive, au "vulve-power" si cher à AMF.


C'est bien.


Tardif, mais bien.

(Modification du message : 14-09-2006, 12:59 par KDJE.)

Citation :Je constate non sans déplaisir que Negromundheim rejoint la colittérature moderne, avec une héroïne enfin féminine, raccrochant ainsi, à l'instar de l'Inquisitrice Baptiste et de la vovoïde bidule, ou même des yaourts et de la lessive, au "vulve-power" si cher à AMF.
AMF, il n'aime pas les pin'up anorexiques mais néanmoins laitières en armure pigeonnante et string de mailles ayant la force et l'armure d'un homme musclé de 2 mètres tout couvert de plates. AMF n'aime pas que l'on nie la différenciation sexuelle sur fond d'égalitarisme téléramien. A part ça, AMF n'a rien contre la présence de femelles dans les histoires. Pour rappel, l'une des deux légions initiales du Pentacle en a une forte proportion.
.


Citation :Je constate non sans déplaisir que Negromundheim rejoint la colittérature moderne, avec une héroïne enfin féminine, raccrochant ainsi, à l'instar de l'Inquisitrice Baptiste et de la vovoïde bidule, ou même des yaourts et de la lessive, au "vulve-power" si cher à AMF.

C'est que comme AMF, je suis passablement allergique à l'idée des "chicks in chainmail". Heureusement, la relecture des aventures d'Agnès de Châtillon de Robert Howard m'a réconcilié avec le concept.


Quant à Duchesse, elle est sensée depuis l'origine apporter à l'univers de Negromundheim la "french touch" dont nous parlions ailleurs, d'où le 'e' final ; parce que j'estime voyez-vous qu'on ne peut pas déporter les ennemis du peuple par trains blindés de 10.000 places ni les envoyer poser des tronçons de gazoduc par -40°C sans la classe, l'élégance, le raffinement, le savoir-vivre qui font la renommée de not' bô pays. Après la déportation d'ennemis du peuple, la patisserie est d'ailleurs ce que Duchesse fait le mieux.


La suite de ce prélude au IDT5 sombrant définitivement dans le burlesque, j'hésite à le poster.


Te fais pas prier, le bon peuple il faut lui donner sa dose de classe régulière, le faire rêver avec les meilleurs-que-lui. Sinon, il va encore s'en prendre à la bastille.


le squat


et j'avoue que ça me ferais chier d'aller jusqu'à la bastille


Citation :Te fais pas prier, le bon peuple il faut lui donner sa dose de classe régulière, le faire rêver avec les meilleurs-que-lui. Sinon, il va encore s'en prendre à la bastille.

C'est que, même moi, quand je me relis, ça me laisse un peu sceptique.


Tu l'auras voulu.


***


Les cinq surhommes descendirent d'un pas lent et assuré du transbordeur de classe Falke et se déployèrent dans un ordre impeccable. Chacun d'eux était un colosse blond mesurant près de deux mètres de haut au corps puissamment bâtis et aux yeux d'un bleu profond reflétant une intelligence hors du commun. Sur leurs uniformes noirs, le médaillon d'argent frappé des lettres "SZ" scintillait. Mais aucun d'eux n'était comparable dans sa force physique ou mentale au parangon de perfection génétique et spirituelle qui les suivait. Ses cheveux dorés reflétaient la lumière du soleil qui semblait vouloir ainsi lui rendre hommage ; ses yeux lançaient des éclairs d'azur ; ses muscles puissants et parfaitement dessinés étaient ceux d'un athlète et d'un guerrier ; Gunther Mataillung, émissaire personnel du Reichsmarschall Sigfried Von Sylboudöring posait son noble pied sur le désert de cendres.


Justicier solitaire impitoyable, Gunther n'était pas habitué à travailler avec des soldats sous ses ordres ; mais sa mission de reconnaissance était susceptible de s'avérer si dangereuse que le Reichsmarschall avait refusé de dépêcher sur place le meilleur de ses éléments sans une bonne escorte. "Gunther mon ami, lui avait-il dit, faites attention où vous mettez les pieds." "Je mets les pieds où je veux Reichsmarschall, avait rétorqué Gunther. Et c'est souvent dans la gueule."


Il ne fallu que quelques instants au géant pour comprendre quels événements s'étaient produit là. Les squats n'étaient pas du genre à abandonner les corps de leurs compagnons. L'escouade qui s'était battue ici s'était donc retrouvée isolée avant d'être entièrement massacrée. L'état des cadavres laissaient supposer qu'ils étaient morts depuis au moins deux jours ; mais il y avait des traces de lutte beaucoup plus fraîches dans le sable. Gunther avait donc été précédé. Il soupçonna immédiatement le politburo neosoviet, généralement chargé des missions de reconnaissance du même type que celle qu'il menait actuellement. Un morceau de cuir rouge déchiré ramassé au sol lui confirma cette thèse. Il était de belle facture, avait probablement appartenu à un apparatchik du détestable régime collectiviste. Ce qui laissa Gunther perplexe fut l'agréable odeur de fleurs qui y était attaché : quel soldat neosoviet pouvait se parfumer et surtout, se parfumer avant d'aller au combat ?


Cela était sans importance.


Gunther se redressa et scruta l'horizon. Rien n'émergeait de cette plaine de sable et de cendres immense. Qu'est-ce qui avait amené les squats ici ? Avaient-ils été poursuivis ? Qu'étaient venus chercher les neosovs ? Des indices probablement, comme lui.


Gunther repensa avec amertume aux paroles du Reichsmarschall ; au sein même du corps des Sons of the Zwastika, l'élite physique, intellectuelle et morale de l'humanité, tous hommes à la pureté génétique irréprochable, tous frères d'armes dans la lutte contre les abominations mutantes qui hantaient la surface de cette planète et contre les hideux zombies qui faisaient agnagneuh la cébé, des divisions étaient apparues. Les directeur du collège des sciences avaient émis l'hypothèse – apparemment enthousiasmante – qu'il était possible de mettre au service du royaume les forces militaires infernales. Von Sylboudöring lui-même en doutait mais en temps que commandant en chef des armées de New Heldon, il se devait tenir compte des avis de tous ses subordonnés pour présenter au roi un rapport aussi complet que possible. Il n'écartait pas d'ailleurs totalement l'idée lui-même.


Quant à Gunther, il la jugeait aberrante.


Au loin, un forme noire et mouvante était apparue. Les cinq Sons of the Zwastika se raidirent, leurs armes à la main. Leurs capacités sensorielles surhumaines leur faisaient déjà deviner que ce qui se rapprochait était doué d'intentions hostiles. Quand ils purent les distinguer, ils virent une vingtaine de créatures humanoïdes à la peau brune et au corps hérissé de pointes et de cornes dont les yeux rougeoyant exprimaient la haine à l'état pur. Ils étaient à cinquante mètres quand avec une discipline parfaite, les soldats d'élite ouvrirent un feu nourri pour réaliser que leurs assaillants semblaient insensibles aux balles. L'un des démons s'immobilisa soudain pour vomir une sphère de lumière qui devint une boule fonçant sur l'un des surhommes à une vitesse sidérante et noircissant le sable sur son passage. Avec l'agilité d'un guépard, le colosse blond esquiva sans peine le tir et se remit immédiatement en position de combat. Ni lui, ni aucun de ses camarades n'était le moins du moins du monde impressionnés par ces créatures venues d'une autre dimension ; tous animés d'une volonté de fer, ils ignoraient la peur. Les démons fondirent sur eux et un corps à corps sanglant s'engagea. Dans un vrombissement, l'épée tronçonneuse de Gunther Mataillung s'anima. Il décapita le premier démon d'un geste puissant. L'instant d'après, son poing massif s'abattait sur le crâne d'un second avec une telle force qu'il fut pulvérisé. Galvanisé par la présence de l'être supérieur qui était leur chef, les Sons of the Swastika se battaient avec la même ardeur virile et la même conscience de défendre à la fois l'espace vital de New Heldon et la pureté génétique de l'humanité vraie.


Trois démons se jetèrent sur Gunther en même temps. Il repoussa le premier, déchiquetant son abdomen d'un revers d'épée tronçonneuse. Mais avant qu'il ait pu se remettre en garde, il sentit une douleur inouïe vriller sa nuque. Sa vue se brouilla. Il réalisa qu'il ne ressentait plus rien. Sa colonne vertébrale avait été sectionné par les griffes du démon qui l'avait attaqué par derrière. Il tomba à genoux avant de s'écrouler face contre terre.


"Gunther ! Réveille toi Gunther. Tu n'as pas le droit de mourir. J'ai encore besoin de toi."


Il rouvrit doucement les yeux pour constater que le désert avait disparu.


Il se trouvait dans un champ de verdure immense parsemé de fleurs magnifiques. Une douce brise de printemps caressait ses tempes. Relevant la tête, il vit devant lui un être étrange et gracile. Elle ressemblait à une jeune fille humaine mais ses ailes diaphanes étaient celles d'un papillon. Sa longue chevelure d'or était nouée en une natte longue qui tombait jusqu'au sol. Ses vêtements légers semblaient faits de matière végétale vivante qui recouvrait gracieusement les parties les plus intimes de son anatomie. Son visage poupin et doux était illuminé par un sourire triste.


La mémoire du coup qu'il avait subi lui revint. Il réalisa qu'il était mort. Quelle était donc cette étrange apparition ? Comme si elle lisait dans son esprit, la mystérieuse créature reprit la parole.


"Gunther. Ne sais-tu pas qui je suis ?"


"La déesse Athéna ?" suggéra Gunther vaguement intimidé.


"Euh. Non, c'est pas ça. Je suis l'Esprit de la Nature. Je suis l'Esprit de Negromundheim. Je suis cette planète que ta race et bien d'autres s'acharnent à détruire dans leur folie et leur soif de pouvoir. Chaque fois qu'une fleur se fane, qu'un chimiquier coule, qu'un nouveau tronçon de gazoduc est posé dans la toundra d'Isisakai par –40°C, Negromundheim souffre. Je souffre Gunther. Un jour, je disparaîtrai.


Gunther, j'entrevois un avenir dans lequel les forces de l'enfer ont triomphé de cette planète et de tous les êtres vivants qui la peuplent. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour empêcher le nouveau cataclysme qui aurait suivi la reprise de l'exploitation du negromnium. Mais je ne pourrai plus intervenir. Même moi suis impuissante contre les forces du Mal que vous avez déchaîné dans votre inconscience. Mais je sais que ton combat pour la pureté génétique de ta race et la préservation de son environnement naturel est juste. Et je sais que tu ne renoncera jamais dans ta lutte pour le Bien, le Beau et le Vrai. C'est pourquoi j'ai besoin de toi Gunther."


Une nouvelle fois, la vue de Gunther Mataillung se brouilla et tout devint noir.


Dans un rugissement guerrier, le géant blond bondit sur ses pieds. En un éclair, la chaîne de l'épée tronçonneuse se réveilla. Deux démons périrent immédiatement, coupés en deux. Replongeant dans la mêlée, Gunther tua deux autres démons. Son arme resta coinça entre les côtes de son adversaire suivant et il l'abandonna pour poursuivre le combat à mains nues. Derrière lui, ses guerriers inspirés par la vue de leur chef qu'ils avaient un instant cru perdre redoublèrent d'ardeur. En quelques minutes, les dernières créatures de l'abysse furent liquidés sans qu'aucune perte ne soit à déplorer parmi les combattants d'élite.


Il n'y avait pourtant pas lieu de crier victoire. Cela n'était que le commencement.


***


Little Spoon était épuisé. Depuis deux heures, le malheureux ver de terre rampait aussi rapidement que son organisme éprouvé le lui permettait sur le sable brûlant du désert. Se retournant parfois, il constatait parfois avec angoisse que ses poursuivants ne ralentissaient toujours pas leur allure et avaient même gagné du terrain.


Leur faire face eut été inutile. D'ailleurs son fusil à pompe qu'il avait machinalement conservé ne contenait plus une seule cartouche. Si seulement il avait disposé d'une banana bomb supplémentaire ! Seul face à une meute de dix démons surgis tout droit de l'enfer, même ses formidables talents d'artiste martial ne lui permettraient pas de survivre bien longtemps.


Le silicate gris irritait sa peau au rythme de sa reptation mais il s'appliquait à ignorer la douleur. Au loin, un monticule de pierre se découpait à l'horizon. Peut-être pourrait-il s'y cacher. Il n'y avait aucun autre espoir de toutes les façons. Redoublant d'efforts, il en prit la direction.


Tous les autres membres de son escouade de reconnaissance avait été tués deux heures plus tôt par des démons humanoïdes à la peau brune et au corps hérissé de pointes et de cornes. Leur yeux rouges s'étaient délectés de la souffrance des vers de terre alors qu'ils les déchiquetaient de leurs griffes : le sergent Tea Spoon avait commis un véritable massacre dans leurs rangs quand il avait lâché son mouton explosif et que Little Spoon lui-même renvoyait en enfer cinq de ses assaillants d'un lancer bien ajusté de sa banana bomb. Mais les monstres, bien plus nombreux avaient finalement eu raison de leur courage.


Little Spoon pouvait presque sentir sur sa nuque le souffle rauque des démons au moment où il atteignait les premiers rochers du monticule. Il espérait trouver une grotte, l'entrée d'un souterrain dans lequel il serait à l'abri. Il ne vit rien. Rampant entre deux rochers, il se cacha, espérant que ses poursuivants ne le trouveraient pas et prêt à dégoupiller sa dernière grenade pour en emporter quelques uns dans la mort dans le cas contraire.


Les grognements de haine se rapprochaient. De là où il se trouvait, Little Spoon ne vit pas la scène ; mais il entendit un craquement de tonnerre suivi de grondements de surprise ; puis d'un ronflement dont le volume s'amplifia jusqu'à devenir insoutenable. Et soudain, le silence se fit.


Little Spoon rampa doucement hors de sa cachette, apeuré. Une dizaine de corps des démons qui l'avaient pourchassé jonchaient le sable. Des torrents de sang d'un pourpre hideux jaillissaient à gros bouillons des plaies béantes laissées par les centaines de balles qu'avaient craché le canon d'assaut à six tubes rotatifs. Il fumait encore. Le ver de terre qui tenait l'arme était le plus gros que Little Spoon ait jamais vu. Son blouson de cuir noir épais et ses lourdes lunettes fumées qui masquaient ses yeux lui conféraient un aspect terrible et menaçant.


Little Spoon se demanda un instant s'il ne rêvait pas. Ainsi les légendes disaient vrai. Les descendants des vers de terre avaient réellement acquis la capacité d'envoyer des machines à travers le temps pour leur prêter assistance dans le combat contre leurs nombreux ennemis.


Le Worminator tourna lentement son regard vers Little Spoon.


"Viens avec moi si tu veux vivre."


Citation :La suite de ce prélude au IDT5 sombrant définitivement dans le burlesque, j'hésite à le poster.
Citation :"Viens avec moi si tu veux vivre."
Effectivement, tu n'as pas menti sur la camelotte. C'est pas mal fûmé.
Aurais tu les photos de Gunther et du Worminator ?


.


Citation :Aurais tu les photos de Gunther et du Worminator ?

Elles sont sur le site de Negromundheim depuis longtemps déjà.


http://zugrub.chez-alice.fr/negromundheim/...II/DSC00186.JPG


http://zugrub.chez-alice.fr/willbeback.jpeg


Citation :Mais je sais que ton combat pour la pureté génétique de ta race et la préservation de son environnement naturel est juste. Et je sais que tu ne renoncera jamais dans ta lutte pour le Bien, le Beau et le Vrai.

C'est sûr que cette année, il faudra pas compter sur les écolos.


http://membres.lycos.fr/bewulf/Negromundhe...Johanne%202.jpg


Citation :http://membres.lycos.fr/bewulf/Negromundhe...Johanne%202.jpg
Hi hi hi. Trofor. D'où vient le bouquin ? Et qu'est ce exactement ?
.


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