Mantic publiera désormais chaque jeudi un point de fluff sur un de ses univers de jeu et ça commence cette année avec le moteur McKinley :
NdT : un article qui fera sans doute hurler les profs de sciences physiques présents sur le forum
Les McKinley, comme chaque couple de pauvres mineurs de cendre de la station Jovian sur Callisto Major n'avaient le droit de concevoir qu'un seul enfant. Ils prénommèrent leur fille unique Isla.
Dès son plus jeune âge, Isla n'était pas une enfant ordinaire. Ses parents furent convoqués à plusieurs occasions par l'école primaire de Callisto Major car Isla avait été prise à démonter les murs de la salle de classe tandis que ses camarades peignaient et apprenaient à lire. Bien que son vocabulaire soit encore trop faible pour l'expliquer, Isla parvint à faire comprendre aux adultes que depuis qu'elle avait démonté et réassemblée le générateur gravitationnel, l'enceinte de l'école n'était plus soumise à des fluctuations gênantes comme par le passé.
Isla accomplit à toute vitesse son secondaire : elle valida les six années d'étude normales en à peine un an et elle faillit recevoir une bourse exceptionnelle pour étudier à l'Université Technique de Jupiter mais un professeur vindicatif la récusa à l'examen d'entrée : Isla l'avait en effet repris en soulignant deux erreurs factuelles dans ses questions. Elle finit par intégrer l'établissement suite à l'intervention du Gouverneur Jovien. Ce dernier, particulièrement avisé, lui accorda un poste à vie ainsi qu'une chaire universitaire mais sans la rattacher à un département particulier. Isla était libre de poursuivre les recherches de son choix. Elle n'avait que 16 ans.
A l'instar de la plupart des génies, ces travaux étaient très difficilement compréhensibles par les autres membres de la communauté scientifique du Système solaire, tout éminents fussent-ils. De temps à autre, des corporations militaires lui faisaient de généreuses propositions financières afin d'obtenir les droits d'exploitations exclusifs de ses travaux à des fins militaires. Elles cherchaient à obtenir un avantage sur leurs rivaux par son biais. Mais McKinley n'était pas intéressé par la violence. Elle se tourna rapidement vers ce qui allait devenir sa passion : les différents plans d'existence qui - elle en était convaincue- existaient sous ce qu'elle appelait la 'surface' de l'univers.
C'est alors que l'humanité entra en contact avec la race Mojat.
La première guerre interstellaire débuta.
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Guerre et paranoia
McKinley n'échappa pas à la terreur existentielle qui s'empara de tous les citoyens et alors que tous les humains aptes à le faire consacrèrent tous leurs efforts à ce qui fut l'effort de guerre le plus colossal de l'histoire humaine, que ce soit en fabriquant des armes ou en s'entraînant pour rejoindre une armée en pleine expansion, elle apporta sa pierre à l'édifice à sa manière. A l'époque, ses recherches se concentraient sur les trous noirs, leurs potentiels et leurs causes. Les effets des trous noirs sur le continuum de l'espace-temps avaient fait l'objet de nombreuses théories au fil des siècles et ce n'est que grâce à la possibilité toute récente d'inspecter directement ces phénomènes offerte par le voyage interstellaire que leurs bénéfices potentiels avaient commencé à être identifiés.
Ses travaux à l'Université Jovienne ont été déterminants pour commencer à comprendre la structure des trous noirs et le fait que (à l'instar des icebergs), la majorité de leur masse demeurait invisible car elle se trouvait sous la 'surface' de l'univers observable. Tandis que les flottes spatiales des corporations commençaient à se doter de suffisamment de personnels, de vaisseaux et de munitions dans leur guerre contre les Mojat, la nécessité de mener un conflit aussi rapide que décisif se fit de plus en plus pressant.
Les humains savaient peu de chose de la puissance militaire des Mojat, aussi toute technologie reposant sur la furtivité spatiale fut dédaigné au profit de tactiques permettant d'éviter un engagement direct. On préférait pouvoir manœuvrer rapidement une flotte d'une secteur spatial à une autre et d'ainsi prendre de court les Mojat en utilisant des tactiques similaires à celles employées dans les conflits navals du XXème siècle.
Et le hasard fit que McKinley travaillait justement sur une technologie qui conférerait à l'humanité cet avantage. Ce fut le groupe originel de sept megacorporations qui contacta McKinley. Elles disposaient déjà d'un vaste réseaux d'informateurs dans tout ce qui allait devenir le GCPS et elles gardaient un œil sur la meilleure experte de l'espace temporel. McKinley n'eut guère besoin d'incitations supplémentaires pour mettre ses théories en pratique et le premier prototype de moteur portant le nom de McKinley fut prêt à être testé en conditions réelles en l'espace de quelques mois.
Il serait impossible de détailler le mode de fonctionnement précis de l'appareil dans un document tel que celui-ci. Encore de nos jours, des universités proposent des thèses de doctorat consacrées à de simples éléments de cette technologie et à ses théories sous-jacentes. Mais pour l'expliquer très simplement, le moteur est un puissant émetteur gravitique placé à l'extrémité de la proue d'un vaisseau. Il emploie une grande quantité d'énergie pour créer un champ gravitationnel localisé directement à l'avant du vaisseau, créant ainsi un petit trou noir mobile dans la trame de l'univers. Le vaisseau commence alors à 'tomber' dans l'horizon des événements de ce trou noir mais alors que le vaisseau se déplace, le Moteur maintient une distance constante entre le vaisseau et le trou noir, ce qui lui permet de voguer perpétuellement sur l'horizon des événements ou jusqu'à ce que le moteur s'arrête. Cette 'chute' déplace le vaisseau à une vitesse supraluminique mais en raison de l'effet gravitationnel du trou noir, le temps qui s'écoule est comprimé jusqu'à la désactivation du moteur et que le vaisseau pénètre de nouveau dans l'espace réel, ce qui réduit considérablement le temps de voyage perçu par les passagers.
L'urgence était telle qu'il fut décidé de tester ce nouveau moteur en conditions réels au lieu de procéder à des simulations informatiques. Le Phoebus, une frégate de Mars Corp.Navy fut le vaisseau qui eut l'honneur de procéder au premier test. Pour qu'on puisse juger de l'efficacité de l'engin, le MCN Phoebus reçut un équipage et un armement complet, il était prêt pour un engagement quand le moteur fut allumé. La frégate disparut des scanners et de l'espace connu, emportant les 800 membres d'équipage avec elle. La perte de 800 hommes et femmes n'affecta pas le moins du monde McKinley : on pourrait y voir une preuve de sa détermination. Toujours est-il qu'elle demanda un vaisseau identique pour procéder à un autre test, cette fois avec une version modifié du moteur. Un mois standard plus tard, le destroyer MCN Directeur disparut de la même manière au cours d'un test identique. Il fut suivi par le croiseur Pionnier de la société Mi-Gan. En tout, plus de 2000 personnels navigants disparurent avant que le croiseur Géant Magani, remis en l'état pour l'occasion, effectua le premier voyage McKinley avec succès. Le Géant 'sauta' de Io à la bordure interne de la Ceinture de Kepler en moins de deux secondes, soit une distance de quatre milliard de kilomètres parcourue à environ deux fois la vitesse de la lumière.
On peut toujours visiter le Géant Magani et c'est une pièce de musée du campus de l'Université Jovienne dans le système Pollux. Après quelques modifications pour augmenter la distance de voyage potentielle et la fiabilité de l'ensemble, le moteur désormais couronné de succès fut produit en masse et installé sur tout vaisseau militaire disponible. Après juste ce qu'il fallait d'essais pratiques, le premier assaut fut lancé contre les Mojat. La guerre qui s'ensuivit fut très rapide et engendra le système Pollux qui l'on connaît de nos jours. Les journaux de bord des vaisseaux et leurs transmissions sont largement disponibles sur l'ensemble de G-net en tant que ressources historiques et éducatives.
Mais les ordres aseptisés, donnés d'une voix posée, enregistrés sur support numérique ne peuvent pas recréer la stupeur et la terreur que les Mojats ont dû ressentir quand, de leur point de vue, des milliers de vaisseaux de guerre humains sont apparus subitement dans leur système, armes parées à tirer, prêtes à acquérir leurs cibles. Le massacre qui s'ensuivit entraîna l'extinction des Mojat en terme d'une seule action militaire. Leur planète mère subit un tel pilonnage que son manteau se fissura et qu'une bonne partie fut projeté en orbite. A ce jour, sa trajectoire se désintègre régulièrement, livrant lentement la planète à l'attraction de l'étoile du système Pollux et à une destruction totale d'ici quelques millénaires.
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La toile galactique
Carte de la Voie Lactée.
Malgré sa taille, l'espace est loin d'être vide. Entre les étoiles et les systèmes planétaires, le vide recèle une quantité inconnue de planètes vagabondes, d'astéroïdes, d'épaves et de stations spatiales, qui constituent autant de menaces au cours d'un voyage interplanétaire. Même une amas de rochers de la taille de galets peut tout à fait transpercer la coque d'un vaisseau voyageant à une vitesse assez importante, ce qui créera une décompression et laissera ses occupants à la merci du vide spatial. Le moteur McKinley prévient totalement ce genre de danger. Le trou noir généré par le moteur agit comme une zone tampon en repoussant les débris ou bien en les aspirant, les emmenant ainsi de l'autre côté du puits gravitationnel, quel que soit sa destination.
Mais cela ne fonctionne que si ces objets ont une masse assez modeste, comme des petits astéroïdes, des rochers ou bien une épave de navette. Si l'objet est plus massif, comme ce serait le cas pour un satellite ou même une planète, les effets seraient catastrophiques pour l'appareil utilisant le moteur McKinley et pour l'objet de la collision. C'est pour cette raison qu'un voyage dans le GCPS avec un vaisseau utilisant un moteur McKinley ne consiste jamais en un trajet direct. Un ordinateur de navigation se charge de calculer un trajet dans l'espace pour lequel il a déterminé que l'appareil ne croisera jamais le chemin d'un objet d'une masse trop importante. Quand un tel risque se présente, l'ordinateur de bord fait revenir l'appareil dans l'espace réel, le temps de procéder à d'autres calculs et de remettre en marche le moteur. Selon la distance totale à parcourir, ces pauses peuvent se produire plusieurs dizaines de fois en l'espace d'un seul trajet.
Ces constants allers-retours entre l'espace réel et le trajet McKinley ont permis le développement de routes de transit bien établies au sein du GCPS, un réseau que l'on surnomme la Toile Galactique : elle comprend des points de passages communs à plusieurs trajets principaux, comme la Station Prieuré sur Exham IV et ces lieux sont devenus des centres d'affaires lucratifs pour les corporations qui les contrôlent. Cependant, cela a également eu pour conséquences de faire des points de passages moins usités de véritables havres pour les pirates spatiaux. Cela implique aussi qu'au sein même du territoire du GCPS, il existe toujours d'immenses secteurs spatiaux qui n'ont pas été totalement explorés car la majorité du trafic se concentre sur les routes bien connues, quoique pas nécessairement très sures.
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L'essai de trop
Suite au succès de la guerre contre les Mojat, Isla McKinley continua d'œuvrer sur son moteur. Elle mit tous ses autres travaux de côté. Bien qu'atteindre le double de la vitesse de la lumière constituait déjà un exploit que les meilleurs physiciens des siècles passés auraient tenu pour impossible, elle pensait que ce n'était là qu'un prélude et elle se consacra à l'amélioration des capacités de son moteur. Il existe plusieurs documents attestant de la frustration qu'elle éprouvait du fait que seuls les vaisseaux disposant d'une masse strictement supérieure ou inférieure à une certaine valeur pouvaient utiliser efficacement le Moteur. Elle en arriva à la conclusion que seule une certaine masse pouvait stabiliser la 'chute' sur l'horizon des événements du trou noir et elle parvint à surmonter le problème en concevant une série de dispositifs de stabilisations pour les appareils plus petits mais même avec cet équipement, la masse du vaisseau demeurait considérable.
Sa dernière contribution à la science fut le développement d'un moteur qui, au lieu de permettre à un vaisseau de 'flotter' sur l'horizon des événements d'un trou noir, aurait permit de courber le vaisseau autour du puits gravitationnel avant de le projeter de l'autre côté, appliquant ainsi un effet de fronde à l'appareil. Cela lui aurait fourni une telle vélocité que la durée des voyages spatiaux en serait devenu négligeable. Isla McKinley était tellement sûre de ses calculs qu'elle insista pour être à bord du premier vol d'essai du nouveau moteur. Mais tout comme la frégate Phoebus, le tout premier vaisseau à avoir tenté un saut McKinley, Isla McKinley disparut dans le trou noir qu'elle avait elle-même créé. Elle n'avait que 34 ans. L'ironie du sort veut que Isla est la seule personne qui aurait pu déterminer de manière exacte ce qu'il est advenu d'elle.
Bien, on apprend pas forcément énormément de choses par rapport au sourcebook Warpath mais il y a quelques aspects intéressants :
- La guerre contre les Mojat est loin d'être claire, surtout qu'il n'est jamais dit que ces derniers étaient agressifs mais que leur découverte a causé une terreur presque ontologique chez les humains qui se sont immédiatement employés à les anéantir. On sait juste que la première rencontre entre les deux espèces a connu une conclusion 'désastreuse', sans précision.
- Où vont les vaisseaux qui disparaissent dans les trous noirs ? La physique réelle dirait 'broyés' par la gravité exercée par le trou noir. Dans le monde de Warpath, tout est possible.
- Notez la mention d'existences parallèles qui pourraient ouvrir à terme des portes vers un peu d'horreur cosmique. Ou alors le retour des vaisseaux disparus mais 'changés'.
(Modification du message : 07-01-2022, 04:21 par Jalikoud.)
NdT : un article qui fera sans doute hurler les profs de sciences physiques présents sur le forum
Les McKinley, comme chaque couple de pauvres mineurs de cendre de la station Jovian sur Callisto Major n'avaient le droit de concevoir qu'un seul enfant. Ils prénommèrent leur fille unique Isla.
Dès son plus jeune âge, Isla n'était pas une enfant ordinaire. Ses parents furent convoqués à plusieurs occasions par l'école primaire de Callisto Major car Isla avait été prise à démonter les murs de la salle de classe tandis que ses camarades peignaient et apprenaient à lire. Bien que son vocabulaire soit encore trop faible pour l'expliquer, Isla parvint à faire comprendre aux adultes que depuis qu'elle avait démonté et réassemblée le générateur gravitationnel, l'enceinte de l'école n'était plus soumise à des fluctuations gênantes comme par le passé.
Isla accomplit à toute vitesse son secondaire : elle valida les six années d'étude normales en à peine un an et elle faillit recevoir une bourse exceptionnelle pour étudier à l'Université Technique de Jupiter mais un professeur vindicatif la récusa à l'examen d'entrée : Isla l'avait en effet repris en soulignant deux erreurs factuelles dans ses questions. Elle finit par intégrer l'établissement suite à l'intervention du Gouverneur Jovien. Ce dernier, particulièrement avisé, lui accorda un poste à vie ainsi qu'une chaire universitaire mais sans la rattacher à un département particulier. Isla était libre de poursuivre les recherches de son choix. Elle n'avait que 16 ans.
A l'instar de la plupart des génies, ces travaux étaient très difficilement compréhensibles par les autres membres de la communauté scientifique du Système solaire, tout éminents fussent-ils. De temps à autre, des corporations militaires lui faisaient de généreuses propositions financières afin d'obtenir les droits d'exploitations exclusifs de ses travaux à des fins militaires. Elles cherchaient à obtenir un avantage sur leurs rivaux par son biais. Mais McKinley n'était pas intéressé par la violence. Elle se tourna rapidement vers ce qui allait devenir sa passion : les différents plans d'existence qui - elle en était convaincue- existaient sous ce qu'elle appelait la 'surface' de l'univers.
C'est alors que l'humanité entra en contact avec la race Mojat.
La première guerre interstellaire débuta.
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Guerre et paranoia
McKinley n'échappa pas à la terreur existentielle qui s'empara de tous les citoyens et alors que tous les humains aptes à le faire consacrèrent tous leurs efforts à ce qui fut l'effort de guerre le plus colossal de l'histoire humaine, que ce soit en fabriquant des armes ou en s'entraînant pour rejoindre une armée en pleine expansion, elle apporta sa pierre à l'édifice à sa manière. A l'époque, ses recherches se concentraient sur les trous noirs, leurs potentiels et leurs causes. Les effets des trous noirs sur le continuum de l'espace-temps avaient fait l'objet de nombreuses théories au fil des siècles et ce n'est que grâce à la possibilité toute récente d'inspecter directement ces phénomènes offerte par le voyage interstellaire que leurs bénéfices potentiels avaient commencé à être identifiés.
Ses travaux à l'Université Jovienne ont été déterminants pour commencer à comprendre la structure des trous noirs et le fait que (à l'instar des icebergs), la majorité de leur masse demeurait invisible car elle se trouvait sous la 'surface' de l'univers observable. Tandis que les flottes spatiales des corporations commençaient à se doter de suffisamment de personnels, de vaisseaux et de munitions dans leur guerre contre les Mojat, la nécessité de mener un conflit aussi rapide que décisif se fit de plus en plus pressant.
Les humains savaient peu de chose de la puissance militaire des Mojat, aussi toute technologie reposant sur la furtivité spatiale fut dédaigné au profit de tactiques permettant d'éviter un engagement direct. On préférait pouvoir manœuvrer rapidement une flotte d'une secteur spatial à une autre et d'ainsi prendre de court les Mojat en utilisant des tactiques similaires à celles employées dans les conflits navals du XXème siècle.
Et le hasard fit que McKinley travaillait justement sur une technologie qui conférerait à l'humanité cet avantage. Ce fut le groupe originel de sept megacorporations qui contacta McKinley. Elles disposaient déjà d'un vaste réseaux d'informateurs dans tout ce qui allait devenir le GCPS et elles gardaient un œil sur la meilleure experte de l'espace temporel. McKinley n'eut guère besoin d'incitations supplémentaires pour mettre ses théories en pratique et le premier prototype de moteur portant le nom de McKinley fut prêt à être testé en conditions réelles en l'espace de quelques mois.
Il serait impossible de détailler le mode de fonctionnement précis de l'appareil dans un document tel que celui-ci. Encore de nos jours, des universités proposent des thèses de doctorat consacrées à de simples éléments de cette technologie et à ses théories sous-jacentes. Mais pour l'expliquer très simplement, le moteur est un puissant émetteur gravitique placé à l'extrémité de la proue d'un vaisseau. Il emploie une grande quantité d'énergie pour créer un champ gravitationnel localisé directement à l'avant du vaisseau, créant ainsi un petit trou noir mobile dans la trame de l'univers. Le vaisseau commence alors à 'tomber' dans l'horizon des événements de ce trou noir mais alors que le vaisseau se déplace, le Moteur maintient une distance constante entre le vaisseau et le trou noir, ce qui lui permet de voguer perpétuellement sur l'horizon des événements ou jusqu'à ce que le moteur s'arrête. Cette 'chute' déplace le vaisseau à une vitesse supraluminique mais en raison de l'effet gravitationnel du trou noir, le temps qui s'écoule est comprimé jusqu'à la désactivation du moteur et que le vaisseau pénètre de nouveau dans l'espace réel, ce qui réduit considérablement le temps de voyage perçu par les passagers.
L'urgence était telle qu'il fut décidé de tester ce nouveau moteur en conditions réels au lieu de procéder à des simulations informatiques. Le Phoebus, une frégate de Mars Corp.Navy fut le vaisseau qui eut l'honneur de procéder au premier test. Pour qu'on puisse juger de l'efficacité de l'engin, le MCN Phoebus reçut un équipage et un armement complet, il était prêt pour un engagement quand le moteur fut allumé. La frégate disparut des scanners et de l'espace connu, emportant les 800 membres d'équipage avec elle. La perte de 800 hommes et femmes n'affecta pas le moins du monde McKinley : on pourrait y voir une preuve de sa détermination. Toujours est-il qu'elle demanda un vaisseau identique pour procéder à un autre test, cette fois avec une version modifié du moteur. Un mois standard plus tard, le destroyer MCN Directeur disparut de la même manière au cours d'un test identique. Il fut suivi par le croiseur Pionnier de la société Mi-Gan. En tout, plus de 2000 personnels navigants disparurent avant que le croiseur Géant Magani, remis en l'état pour l'occasion, effectua le premier voyage McKinley avec succès. Le Géant 'sauta' de Io à la bordure interne de la Ceinture de Kepler en moins de deux secondes, soit une distance de quatre milliard de kilomètres parcourue à environ deux fois la vitesse de la lumière.
On peut toujours visiter le Géant Magani et c'est une pièce de musée du campus de l'Université Jovienne dans le système Pollux. Après quelques modifications pour augmenter la distance de voyage potentielle et la fiabilité de l'ensemble, le moteur désormais couronné de succès fut produit en masse et installé sur tout vaisseau militaire disponible. Après juste ce qu'il fallait d'essais pratiques, le premier assaut fut lancé contre les Mojat. La guerre qui s'ensuivit fut très rapide et engendra le système Pollux qui l'on connaît de nos jours. Les journaux de bord des vaisseaux et leurs transmissions sont largement disponibles sur l'ensemble de G-net en tant que ressources historiques et éducatives.
Mais les ordres aseptisés, donnés d'une voix posée, enregistrés sur support numérique ne peuvent pas recréer la stupeur et la terreur que les Mojats ont dû ressentir quand, de leur point de vue, des milliers de vaisseaux de guerre humains sont apparus subitement dans leur système, armes parées à tirer, prêtes à acquérir leurs cibles. Le massacre qui s'ensuivit entraîna l'extinction des Mojat en terme d'une seule action militaire. Leur planète mère subit un tel pilonnage que son manteau se fissura et qu'une bonne partie fut projeté en orbite. A ce jour, sa trajectoire se désintègre régulièrement, livrant lentement la planète à l'attraction de l'étoile du système Pollux et à une destruction totale d'ici quelques millénaires.
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La toile galactique
Carte de la Voie Lactée.
Malgré sa taille, l'espace est loin d'être vide. Entre les étoiles et les systèmes planétaires, le vide recèle une quantité inconnue de planètes vagabondes, d'astéroïdes, d'épaves et de stations spatiales, qui constituent autant de menaces au cours d'un voyage interplanétaire. Même une amas de rochers de la taille de galets peut tout à fait transpercer la coque d'un vaisseau voyageant à une vitesse assez importante, ce qui créera une décompression et laissera ses occupants à la merci du vide spatial. Le moteur McKinley prévient totalement ce genre de danger. Le trou noir généré par le moteur agit comme une zone tampon en repoussant les débris ou bien en les aspirant, les emmenant ainsi de l'autre côté du puits gravitationnel, quel que soit sa destination.
Mais cela ne fonctionne que si ces objets ont une masse assez modeste, comme des petits astéroïdes, des rochers ou bien une épave de navette. Si l'objet est plus massif, comme ce serait le cas pour un satellite ou même une planète, les effets seraient catastrophiques pour l'appareil utilisant le moteur McKinley et pour l'objet de la collision. C'est pour cette raison qu'un voyage dans le GCPS avec un vaisseau utilisant un moteur McKinley ne consiste jamais en un trajet direct. Un ordinateur de navigation se charge de calculer un trajet dans l'espace pour lequel il a déterminé que l'appareil ne croisera jamais le chemin d'un objet d'une masse trop importante. Quand un tel risque se présente, l'ordinateur de bord fait revenir l'appareil dans l'espace réel, le temps de procéder à d'autres calculs et de remettre en marche le moteur. Selon la distance totale à parcourir, ces pauses peuvent se produire plusieurs dizaines de fois en l'espace d'un seul trajet.
Ces constants allers-retours entre l'espace réel et le trajet McKinley ont permis le développement de routes de transit bien établies au sein du GCPS, un réseau que l'on surnomme la Toile Galactique : elle comprend des points de passages communs à plusieurs trajets principaux, comme la Station Prieuré sur Exham IV et ces lieux sont devenus des centres d'affaires lucratifs pour les corporations qui les contrôlent. Cependant, cela a également eu pour conséquences de faire des points de passages moins usités de véritables havres pour les pirates spatiaux. Cela implique aussi qu'au sein même du territoire du GCPS, il existe toujours d'immenses secteurs spatiaux qui n'ont pas été totalement explorés car la majorité du trafic se concentre sur les routes bien connues, quoique pas nécessairement très sures.
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L'essai de trop
Suite au succès de la guerre contre les Mojat, Isla McKinley continua d'œuvrer sur son moteur. Elle mit tous ses autres travaux de côté. Bien qu'atteindre le double de la vitesse de la lumière constituait déjà un exploit que les meilleurs physiciens des siècles passés auraient tenu pour impossible, elle pensait que ce n'était là qu'un prélude et elle se consacra à l'amélioration des capacités de son moteur. Il existe plusieurs documents attestant de la frustration qu'elle éprouvait du fait que seuls les vaisseaux disposant d'une masse strictement supérieure ou inférieure à une certaine valeur pouvaient utiliser efficacement le Moteur. Elle en arriva à la conclusion que seule une certaine masse pouvait stabiliser la 'chute' sur l'horizon des événements du trou noir et elle parvint à surmonter le problème en concevant une série de dispositifs de stabilisations pour les appareils plus petits mais même avec cet équipement, la masse du vaisseau demeurait considérable.
Sa dernière contribution à la science fut le développement d'un moteur qui, au lieu de permettre à un vaisseau de 'flotter' sur l'horizon des événements d'un trou noir, aurait permit de courber le vaisseau autour du puits gravitationnel avant de le projeter de l'autre côté, appliquant ainsi un effet de fronde à l'appareil. Cela lui aurait fourni une telle vélocité que la durée des voyages spatiaux en serait devenu négligeable. Isla McKinley était tellement sûre de ses calculs qu'elle insista pour être à bord du premier vol d'essai du nouveau moteur. Mais tout comme la frégate Phoebus, le tout premier vaisseau à avoir tenté un saut McKinley, Isla McKinley disparut dans le trou noir qu'elle avait elle-même créé. Elle n'avait que 34 ans. L'ironie du sort veut que Isla est la seule personne qui aurait pu déterminer de manière exacte ce qu'il est advenu d'elle.
Bien, on apprend pas forcément énormément de choses par rapport au sourcebook Warpath mais il y a quelques aspects intéressants :
- La guerre contre les Mojat est loin d'être claire, surtout qu'il n'est jamais dit que ces derniers étaient agressifs mais que leur découverte a causé une terreur presque ontologique chez les humains qui se sont immédiatement employés à les anéantir. On sait juste que la première rencontre entre les deux espèces a connu une conclusion 'désastreuse', sans précision.
- Où vont les vaisseaux qui disparaissent dans les trous noirs ? La physique réelle dirait 'broyés' par la gravité exercée par le trou noir. Dans le monde de Warpath, tout est possible.
- Notez la mention d'existences parallèles qui pourraient ouvrir à terme des portes vers un peu d'horreur cosmique. Ou alors le retour des vaisseaux disparus mais 'changés'.